Sapajus xanthosternos, appelé en français capucin à poitrine jaune, est un petit primate qui ne dépasse pas les 42 centimètres. Classée en danger critique d’extinction depuis 1996, cette espèce a connu un déclin très sévère de plus de 80 % de sa population ces 50 dernières années.
Les capucins à poitrine jaune mesurent de 35 à 42 centimètres pour un poids allant de 2 à 3 kg pour la femelle et de 3 à 4,8 kg pour le mâle. Les deux sexes vivent ensemble et forment des groupes d’une dizaine d’individus en moyenne, mais ils peuvent parfois atteindre jusqu’à trente singes. Son pelage est brun mais on distingue facilement l’espèce grâce à sa poitrine, son ventre et le haut de ses bras qui sont de couleur jaune parfois orangé, d’où son nom plutôt évocateur.
Les capucins possèdent une grande gamme de cris et de bruits pour se faire comprendre entre congénères. Leurs appels résonnent souvent en forêt.
Comme beaucoup de primates, ce sont des animaux très intelligents, capables de se servir d’outils pour arriver à leurs fins, comme casser une coquille pour manger son contenu.
Localisation de ce singe
Ce capucin est endémique de la Forêt atlantique qui se situe dans le nord-est du Brésil, dans l’Etat du Bahia. Cette forêt s’étendait auparavant sur 1 315 460 km². Aujourd’hui, à cause de la déforestation, elle ne compte plus que 100 000 km². Les spécialistes considèrent qu’il s’agit de l’écosystème le plus dévasté du Brésil.
Comme la plupart des singes, Sapajus xanthosternos est un mammifère arboricole, actif de jour. Il trouve toute sa nourriture dans la forêt tropicale. Ce singe omnivore se régale aussi bien de fruits, tiges, fleurs, feuilles que d’insectes, oisillons et petits mammifères.
Une étude menée sur leur aire de répartition entre 2001 et 2010 a permis d’estimer la population de capucins à poitrine jaune à moins de 3 000 individus. Durant cette enquête, des colliers émetteurs ont été posés sur plusieurs singes, ainsi que des pièges photographiques dans la forêt. Ces outils devraient permettre de suivre la population et d’en apprendre davantage sur son comportement.
Menaces sur le capucin à poitrine jaune
La principale menace qui pèse sur les capucins à poitrine jaune est la destruction de la forêt tropicale. On entend peu parler de la Forêt atlantique du Brésil, moins célèbre que l’Amazonie. Pourtant, il s’agit d’un milieu naturel très riche en biodiversité et, comme souvent dans ces zones reculées, en espèces endémiques. La Forêt atlantique du Brésil n’abrite pas moins de 14 espèces de primates endémiques, dont notre fameux capucin à poitrine jaune. Ce lieu possède également une flore unique avec plus de 20 000 espèces répertoriées dont 8 000 endémiques !
On estime aujourd’hui qu’il n’existe plus que 7 % à 10 % de la forêt d’origine, qui héberge entre autres des jaguars. En 1999, pour sauver ce qui reste de la forêt, elle est déclarée Réserve de biosphère par l’UNESCO. Toutefois, cela n’a pas empêché les territoires hors réserve d’être détruits afin d’aménager des exploitations agricoles et d’élevage du bétail.
Autre menace qui pèse sur Sapajus xanthosternos, la chasse pour la viande de brousse et le braconnage pour alimenter le commerce illégal des animaux de compagnie.
Pour toutes ces raisons, le capucin à poitrine jaune est classé, depuis 2000, parmi les 25 primates les plus menacés au monde.
Efforts de sauvegarde
En 1992, un comité international pour la conservation et la gestion pour les singes forestiers capucins Atlantique est mis en place par l’institut brésilien de l’environnement afin de protéger le capucin à poitrine jaune et le sapajou robuste (Sapajus robustus). Le but est d’envoyer des équipes sur le terrain afin d’étudier ces deux espèces menacées (le sapajou robuste est classé « en danger ») mais également de débuter un programme d’élevage en captivité à partir des animaux sauvés du marché des animaux de compagnie.
Dans les années 2000, le programme d’élevage se développe en Europe où l’EEP est mis en place. Il est actuellement géré par Benoit Quintard, du Parc zoologique et botanique de Mulhouse. Différents zoos ont accueilli un groupe de capucins à poitrine jaune, en contrepartie de quoi ils s’engageaient à participer à leur protection in situ, c’est-à-dire dans leur milieu d’origine, au travers de l’association française CEPA (Conservation des Espèces et des Populations Animales), puis suite à la disparition de celle-ci en 2012, via l’association allemande ZGAP (Association zoologique pour la Protection des Espèces et Populations).
En France, le zoo de la Palmyre (Charente-Maritime), le PAL (Allier), la Vallée des singes (Vienne) et le parc de Mulhouse (Haut-Rhin) présentent notamment ces singes menacés et ont déjà connu des reproductions.
Au Brésil, les choses bougent également. La plus grande population connue de Sapajus xanthosternos vit près de la Réserve biologique Una. Afin qu’elle soit protégée, le Parc national de Serra das Lontras est créé en 2008 à l’ouest de la première réserve. Il mesure pas moins de 11 000 hectares de forêt. A présent, les recherches sur le terrain doivent déterminer s’il existe ou non une population de capucins à poitrine jaune à l’ouest de son aire de répartition, dans les forêts sèches et non tropicales, où des individus ont été observés.
Reproduction du capucin menacé
Les femelles atteignent leur maturité sexuelle plus tôt que les mâles, à l’âge de 4-5 ans contre 6-8 ans pour ces derniers.
Elles donnent naissance à un seul petit après une gestation qui dure entre 150 et 180 jours. Le nouveau-né pèse entre 250 et 300 grammes à la naissance. Comme souvent chez les primates, le petit s’accroche aux poils de sa mère pendant les premiers mois. A 6 mois seulement, il commence à être vraiment indépendant et à se nourrir et se déplacer seul.
En captivité, les capucins à poitrine jaune ont une longévité assez importante. La plupart dépassent les 30 ans, toutefois aucun n’a encore atteint 40 ans.
En savoir plus
Le capucin à poitrine jaune existe sous le nom scientifique de Sapajus xanthosternos mais également sous celui de Cebus xanthosternos. En français, vous pouvez également le rencontrer sous l’appellation « sapajou à poitrine jaune ».
Attention, le capucin jaune est également le nom d’un poisson qui vit dans les Antilles, le Mulloidichthys martinicus.
Le terme « capucin » est issu d’un ordre de moines franciscains qui portaient un capuce sur la tête. Le capuce est un capuchon en pointe contrairement à la calotte, de forme ronde, que portent les autres membres de l’ordre.
Les scientifiques ont trouvé que les singes capucins présentaient sur la tête des poils rappelant le capuce porté par les moines : c’est comme cela que ces primates se sont appelés capucins.
2 Réponses to “Le capucin à poitrine jaune”
10.10.2020
Françoise LacombeBonjour,
Ils sont très attachants. Ils ont un regard humain.
Afin de diminuer l’extinction de cette espèce ne pourrait-on pas adopter un bébé mâle des
que c’Est faisable. 3/4 mois et tous les ans pour la reproduction nous pourrions le
Ramener au zoo le temps qu’il trouve sa partenaire.
Quel est le coût d’une adoption.
Merci cordialement.
10.09.2020
leon cloutieril est trop mignon sauvez les animaux