C’est l’une des nombreuses conséquences du contexte sanitaire actuel pour lutter contre la propagation du coronavirus : la réorganisation des centres de soins de la faune sauvage. Depuis mardi 17 mars 12 heures, les restrictions de déplacements qui touchent l’ensemble des Français ont aussi impacté les centres qui recueillent des animaux blessés. Tous ont dû prendre des mesures spéciales et s’organiser pour continuer à s’occuper des animaux déjà présents dans leurs locaux.
Fin de la prise en charge de nouveaux animaux
Plusieurs centres de soins ont effet pris la parole sur les réseaux sociaux pour avertir leur public : temporairement, tant que dureront les mesures de confinement et jusqu’à nouvel ordre, ces établissement qui recueillent et soignent habituellement les animaux sauvages, ne pourront plus aller chercher les animaux blessés.
« Nous respectons les consignes de l’Etat, explique François Grimal, président de la LPO PACA et responsable du centre de Buoux. C’est pourquoi nos bénévoles restent à leur domicile et ne vont plus récupérer les animaux blessés. Ce ne serait pas responsable de notre part de les envoyer dans différents départements. Nous pensons à leur sécurité. »
Le centre de soins de Buoux continue de s’occuper des animaux déjà présents, mais avec du personnel réduit. « Pour éviter tout contact entre salariés, nous avons mis en place une rotation entre nos deux salariés actuels. Chacun s’occupe à son tour des animaux du centre », précise François Grimal.
« En tant que soignants, nous savons ce qu’est le risque épidémique, ajoute de son côté Faune Alfort. Nous avons intégré la gravité de cette maladie et notre responsabilité est de rappeler qu’il faut s’interdire tout déplacement et toute circonstance favorisant les contacts. »
Peut-on leur confier des animaux blessés ?
Si les bénévoles ne peuvent plus se déplacer pour aller récupérer les animaux blessés, les particuliers peuvent-ils prendre le relais ? Légalement, la réponse est non. D’abord parce que les consignes du gouvernement s’appliquent à tout un chacun, il est interdit de se promener en forêt ou en montagne durant toute la période du confinement. De fait, les chances de tomber sur un animal blessé sont faibles. Mais également parce que même hors contexte sanitaire actuel, il est déconseillé de s’occuper soi-même d’un animal trouvé dans la nature.
« Il peut cependant arriver qu’une personne trouve un animal en détresse, dans son jardin par exemple. Si cette personne prend la décision de nous l’amener au centre de Buoux malgré les interdictions en vigueur, nous ne le laisserons bien évidemment pas mourir », poursuit le président de la LPO PACA.
Idem chez Hegalaldia, centre de sauvegarde de la faune sauvage dans les Pyrénées-Atlantiques. « Les bénévoles et stagiaires sont invités à rester chez eux. Une équipe très restreinte sera maintenue sur la structure pour apporter des soins aux pensionnaires et les animaux en détresse amenés au centre seront toujours pris en charge à l’entrée de ce dernier », précise-t-il sur Facebook.
Les restrictions dues au coronavirus étant ce qu’elles sont, plus aucune personne n’a le droit de se déplacer pour conduire un animal blessé dans un centre de soins. « En cette situation de crise, nous sommes malheureusement forcés de ne plus accueillir d’animaux, écrit la SOPTOM sur sa page Facebook. Il est désormais impossible de transporter les blessés jusqu’à nous. Les cliniques vétérinaires ne pourront plus accueillir d’animaux sauvages. »
Les conseils maintenus en cas d’urgence
Mais alors, comment faire si on trouve un animal sauvage blessé ? Heureusement, les centres de soins maintiennent une présence téléphonique ou par mail pour prodiguer des conseils aux particuliers.
« En fonctionnement restreint, nous ne pouvons plus répondre au téléphone mais nous continuerons à vous donner des conseils en ligne en cas de découverte d’une tortue sauvage en détresse », précise la SOPTOM.
Ainsi si vous trouvez une tortue, vous pouvez en effet contacter la SOPTOM par mail à l’adresse contact@soptom.org. Dans le mail, précisez systématiquement dans quelles circonstances vous avez trouvé l’animal, sa localisation, ses blessures, et envoyez une photo de profil, du ventre et du dos de l’animal ainsi que vos coordonnées.
A Buoux aussi, le standard téléphonique est fermé car un seul salarié est présent sur place. « Vous pouvez toutefois nous contacter par mail et nous vous répondrons dès que possible », assure François Grimal.
De façon générale, privilégiez le mail plutôt que l’appel téléphonique pour joindre le centre de soins de la faune le plus proche de chez vous. Vous éviterez ainsi de surcharger davantage le personnel mobilisé sur place.
Moins d’urgences sur la période
Si les centres de soins sont contraints de réduire leur activité, ils restent optimistes. « Le pic d’activité se situe plutôt entre juin et juillet. En ce moment, il y a encore peu de petits. Nous recueillons surtout des rapaces qui ont reçu des tirs de plombs », explique François Grimal. La chasse, même individuelle, étant finalement strictement interdite en France durant la durée du confinement (à l’exception de certaines dérogations dans certains départements), elle devrait, en tout état de cause, cesser.
La SOPTOM aussi se montre positive, rappelant que les tortues qu’elle recueille sont dans de nombreux cas blessées par des chiens non tenus en laisse. « Si tout le monde respecte les mesures sanitaires en vigueur et le confinement général, les tortues sauvages mais aussi la faune en général devraient mieux se porter et les blessures se faire rares », espère l’association.
Le problème est toutefois réel pour les débroussailleuses qui font, elles aussi, de nombreuses victimes chaque année dans le Var où opère la SOPTOM. « Les gens sont confinés chez eux, il fait beau, l’herbe pousse… Ils sont donc tentés de débroussailler leur terrain, craint Sébastien Caron, responsable conservation et sciences à la SOPTOM. Mais lorsqu’ils le font avec des débroussailleuses et non des tondeuses classiques, il faut impérativement régler la lame à 20 cm du sol. Sinon, vous pouvez toucher les tortues. Et toutes celles qui seront blessées pendant cette période ne pourront être conduites au centre de soins, et seront donc vraisemblablement condamnées. »
1 réponse to “Coronavirus : les centres de soins de la faune restreignent leur activité”
23.03.2020
françoise, henriette, michèle couasnon-vernusà proximité de mon domicile, un oisillon de tourterelle en essayant de partir de son nid, a du se blesser; je n’ai pas vu l’une de ses ailes blessées, mais les plumes de son jeune arrière-train touchent le sol; depuis hier soir, ai mis un peu de graines pour les oiseaux du ciel, ses parents tourterelles sont perchés au dessus sur un platane; le danger est la rue; l’oisillon est dans une petite cour et entourée d’un grillage;urbain; que dois je faire de plus, ce matin la maman tourterelle m’a laissée faire mais était inquiète; si vous voulez bien me rps à mon msg; merci bcp, mes souvenirs d’enfance à la campagne sont loin, mais j’aime bcp les petits oiseaux; françoise; une maman et une mamie;