Alors que les températures mondiales augmentent, les plantes et les animaux sont contraints de chercher des environnements de vie plus adaptés. Selon une nouvelle étude menée par le chercheur du CNRS, Jonathan Lenoir, les espèces marines migrent environ six fois plus vite que les espèces terrestres. Ces résultats ajoutent aux inquiétudes croissantes concernant la capacité des organismes terrestres à s’adapter aux températures projetées pour la fin de ce siècle.
Les experts ont analysé le taux de changement dans la répartition de plus de 12 000 espèces végétales et animales en se basant sur les décalages isothermes en latitude et en altitude. Les isothermes sont des lignes invisibles de températures constantes ou égales. Les chercheurs ont découvert que dans certaines conditions, les espèces marines peuvent suivre ces modèles de migration invisibles vers les pôles.
La pression des activités humaines telles que la pêche, l’aquaculture et l’agriculture peut accélérer ou ralentir le mouvement des espèces vers des conditions plus favorables. Il existe des preuves croissantes de la redistribution des espèces à mesure que le climat se réchauffe. Cependant, notre connaissance du couplage entre le déplacement des espèces et celui des isothermes reste limitée », ont écrit les auteurs de l’étude.
Leurs résultats suggèrent que les espèces marines suivent de près les décalages des isothermes dans les eaux chaudes et relativement non perturbées (par exemple, le bassin du Pacifique central) ou dans les eaux froides soumises à de fortes pressions humaines. Sur terre, les activités humaines limitent la capacité des espèces terrestres à suivre les décalages des isothermes en latitude, avec certaines espèces se déplaçant dans le sens opposé aux isothermes.
En conclusion, ils ont expliqué que les espèces terrestres accusent un retard plus important par rapport aux décalages des isothermes par rapport aux espèces marines, ce qui est probablement lié à l’interaction entre la marge de sécurité thermique plus large des espèces terrestres par rapport aux espèces marines et l’environnement physique plus contraignant pour la dispersion dans les habitats terrestres.
L’étude est publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution.
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