Le crapaud buffle, ou Rhinella marina de son nom scientifique, appartient à la famille des amphibiens. Très imposant pour un batracien, il peut facilement dépasser les 10 cm de long pour plus de 2 kg à l’âge adulte. Originaire d’Amérique du Sud, le crapaud buffle est une des espèces invasives ayant causé le plus de dégâts dans la biodiversité. Sa taille et son poids en font une espèce lente et peu agile, cependant le crapaud buffle a d’autres atouts à faire valoir : il est extrêmement vorace, se reproduit de manière exponentielle et dispose de glandes situées derrière les yeux qui ont la faculté de sécréter du poison. Ainsi, un prédateur n’ayant pas la faculté biologique de résister au poison du crapaud buffle mourra peu après avoir consommé sa proie. Le poison est également très présent dans l’organisme des têtards.
L’invasion des crapauds buffles orchestrée par l’homme
Pour se débarrasser d’espèces dites nuisibles, l’Homme a volontairement introduit le crapaud buffle dans de nombreux écosystèmes que l’animal a par la suite envahi. Aujourd’hui, il est présent et considéré comme espèce invasive dans de nombreuses îles des Caraïbes, de l’Indonésie et de l’Océanie.
L’Homme a beaucoup étudié le crapaud buffle et a souhaité profiter de sa voracité pour servir ses intérêts économiques. A la fin du 19° siècle, les premiers lâchés de crapauds buffles ont lieu dans des îles des Caraïbes pour lutter contre des insectes nuisibles ou la prolifération de rats qui font des ravages dans les plantations. Inefficace pour endiguer l’augmentation du nombre de rongeurs, l’utilisation du crapaud buffle a des effets positifs dans quelques îles contre les insectes et notamment les charançons. Grâce à ces succès, son utilisation devient fortement recommandée et c’est ainsi qu’il est relâché massivement en Australie et en Indonésie pour protéger les plantations de canne à sucre. Malheureusement, il se montrera inefficace dans cette tâche et causera beaucoup de dégâts dans l’écosystème. Par empoisonnement, il réduira les effectifs de nombreuses espèces de reptiles tels que des varans, des crocodiles, des serpents et différentes sortes de lézards. A l’inverse, certains prédateurs qui arrivent à digérer son poison voient en lui une ressource inépuisable de nourriture et prolifèrent de manière exponentielle. Chez les espèces d’oiseaux pêcheurs qui consomment les têtards de crapauds buffles, les dégâts sont également importants. Les insectes et les petits mammifères, principales proies des crapauds buffles adultes, sont eux aussi particulièrement touchés.
Des tentatives de contrôles qui restent vaines
L’Homme tente aujourd’hui de combattre l’invasion du crapaud sans grand succès. Dans certaines villes, un jour de l’année est dédié à la chasse au crapaud pour tenter de prélever un maximum d’individus et de les éliminer. On a également remarqué que le crapaud buffle, bien que terrestre, était très dépendant de l’eau. Des petits filets ont donc été dressés autour des points d’eau pour rendre les crapauds « sensibles à la déshydratation »… Dans autres endroits en Australie, on essaie de les mettre en contact avec les fournis carnivores, un insecte qui résiste au poison des crapauds buffles et qui arrive à les chasser facilement. Cependant rien n’y fait. Chaque année, les crapauds gagnent du terrain, se reproduisent. Uniquement en Australie, on en comptait pas moins de 200 millions en 2009…
1 réponse to “Le crapaud buffle”
02.06.2023
SudretChapeau buffle observé au Lac Vert de Montpezat du Quercy 82. Tombe nez à nez en nageant !
Espérons qu’il n’y ait pas le couple …