De son nom scientifique Boiga irregularis, le serpent brun arboricole est un reptile originaire de l’archipel de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’Indonésie et d’Australie. Doté d’un physique effilé, il peut atteindre jusqu’à 3 mètres de long à l’âge adulte. Le serpent brun arboricole peut dans de rares cas s’avérer dangereux pour l’homme. Il dispose d’un venin faiblement toxique qui pourra être à l’origine de sérieuses complications chez les enfants en bas âge mais pas chez l’adulte. Lorsqu’il chasse, ce reptile se sert à la fois de son venin et de la technique de constriction pour maîtriser ses proies. Jusque-là, aucune caractéristique physique ne justifie sa présence dans la liste des espèces invasives…
Le serpent brun arboricole envahit l’île de Guam
Située au nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’île de Guam est au cœur de l’Océan Pacifique et compte plus 550 km² de superficie. Le serpent brun arboricole y est importé accidentellement à la fin des années 1940 par le biais d’un navire militaire. L’île de Guam, constituée en grande partie de forêts tropicales humides, est riche d’une biodiversité endémique. De nombreuses espèces animales et végétales ne se trouvent nulle part ailleurs sur le globe, telles que les oiseaux monarques de Guam, Myiagra freycineti, le cardinal mangeur de miel, etc.
Avant l’arrivée de Boiga irregularis, le seul autre serpent qui peuplait l’île n’était pas plus grand qu’un ver de terre et était aveugle… La faune sauvage n’était donc pas du tout préparée à l’invasion d’une espèce telle que le serpent brun arboricole. De plus, le serpent n’a trouvé aucun prédateur capable de freiner son expansion sur l’île. Expansion si fulgurante que des quelques individus arrivés à la fin des années 1940, la population est aujourd’hui estimée à 2 millions d’individus. Ils ont provoqué la disparition de près de 60 % des espèces endémiques de l’île en 30 ans, dont 12 des 14 espèces d’oiseaux de Guam, de 3 espèces de chauves-souris sur les 6 que compte l’île, mais aussi de lézards et de petits mammifères dont les populations n’ont pas été épargnées.
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