
A l’échelon international, la situation du grand cachalot (Physeter macrocephalus) n’est déjà pas réjouissante : l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l’espèce dans la catégorie « vulnérable » (VU). Mais cette classification remonte déjà à 2008. En avril 2020, le Comité français de l’UICN a procédé à une évaluation de l’espèce en Martinique et les résultats sont alarmants. Dans les espaces maritimes de l’île, cet imposant mammifère marin est considéré comme « en danger » d’extinction (EN).
Le cachalot, un géant des mers
Avec les baleines et les rorquals, les cachalots sont les animaux encore vivants les plus grands de la planète. Adulte, Physeter macrocephalus peut ainsi atteindre les 20 mètres de long et dépasser les 40 tonnes ! Sa tête est particulièrement proéminente et peut peser à elle seule jusqu’à 16 tonnes, soit un tiers de la masse totale de l’animal.
Le grand cachalot se nourrit principalement de céphalopodes comme les calmars, les pieuvres et les seiches. Des proies bien plus imposantes que chez les baleines et rorquals. En effet, le cachalot est un odontocète, aussi surnommé « baleine à dents ». Or, le régime alimentaire des odontocètes se compose de proies plus grandes que celui des mysticètes, ou « cétacés à fanons ».
Les menaces en Martinique
Le grand cachalot vit dans toutes les régions du globe, de la Méditerranée à l’océan Pacifique en passant, bien évidemment, par l’Atlantique. Des spécimens peuvent être observés tout autour de l’île de la Martinique, sur des fonds de plus de 1400 à 1600 mètres de profondeur. Mais au fil du temps, le nombre de cachalots dans les eaux martiniquaises a baissé.
« Cette diminution semble résulter d’une chute drastique du taux de survie depuis 2008 et du taux de reproduction qui est de plus en plus faible, d’où le classement de l’espèce dans la catégorie « en danger » », explique l’UICN.
La chasse dont il a été victime jusque dans les années 1980 a déjà fortement réduit les effectifs, compliquant les chances pour l’espèce d’assurer le renouvellement des populations. Et aujourd’hui, d’autres menaces pèsent sur ce cétacé. A commencer par la pêche. Même s’il n’en est pas directement la victime, le cachalot peut souffrir de cette activité en s’enchevêtrant par exemple dans les engins de pêche destinés à d’autres espèces. Ils peuvent aussi se blesser gravement lors de collisions avec des navires.
Les cachalots sont par ailleurs très sensibles aux bruits causés par les activités humaines (pêche et tourisme). « A cela s’ajoute la pression causée par l’augmentation de l’activité d’observation commerciale des cétacés et autres pressions anthropiques et naturelles », ajoute l’UICN. Pour réduire ces pressions causés par l’homme, un sanctuaire pour les mammifères marins a été créé en 2012 dans les Antilles françaises.
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