Il serait recensé 19 espèces de reptiles terrestres en Martinique dont neuf sont des espèces locales et sept ont été introduites par l’homme. Le grand scinque de la Martinique ou Mabuya mabouya est endémique des Petites Antilles pourtant il est inconnu du grand public et très peu documenté par les scientifiques et pour cause, il est peut être déjà éteint.
Un des trois reptiles martiniquais proches de l’extinction
Avec l’iguane des petites Antilles et la couleuvre couresse, Mabuya mabouya est l’un des trois reptiles martiniquais proches de l’extinction d’après la liste rouge des espèces menacées de Martinique établie en avril 2020 par l’UICN. Les scinques forment une famille de lézards à pattes courtes et recouverts d’écailles semblables à celles des poissons.
On sait très peu de choses sur le grand scinque de la Martinique et cela s’explique facilement, il n’a plus été vu avec certitude depuis les années 1880 ! Pour autant, il n’est pas considéré comme éteint car plusieurs observations ont été rapportées mais jamais avérées. Mabuya mabouya vivait autrefois sur la côte ouest de Martinique, autour de Saint-Pierre et Fort-de-France. L’UICN considère que si l’espèce a survécu, elle disposerait d’une aire de répartition très faible, inférieure à 10 km².
La mangouste comme principal prédateur
Au niveau juridique, Mabuya mabouya est protégé par l’arrêté du 14 octobre 2019 fixant la liste des amphibiens et des reptiles de Martinique dont le prélèvement des œufs ou des spécimens sont interdits. Mais la plus grande menace pour ce reptile menacé est surtout la mangouste, prédateur africain introduit par l’homme en Martinique. Ce petit carnivore se nourrit principalement d’oiseaux, de reptiles et d’œufs. Célèbre pour s’attaquer à des serpents venimeux, la mangouste a été introduite sur de nombreuses îles des Petites Antilles à la fin du XIXème siècle dans le but de lutter contre les rats qui se multipliaient et dévastaient les plantations.
Mais le remède c’est révélé pire que le mal lui-même puisque les mangoustes se sont vite propagées à l’ensemble des écosystèmes antillais, aussi bien les côtes que les forêts ou encore les zones en altitude, et se sont attaquées à la faune indigène. Elles dévastent notamment les nids de tortues. Aujourd’hui, des campagnes de piégeage sont organisées pour limiter la propagation de ces mammifères.
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