Plutôt répandu dans son aire de répartition qui s’étend du Sud des Etats-Unis à l’Amérique du Sud en passant par les Caraïbes, le martin pêcheur à ventre roux – ou Megaceryle torquata de son nom scientifique – se fait rare en Martinique. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe cet oiseau dans la catégorie « peu concerné » (LC) par l’extinction à l’échelle mondiale mais « en danger critique » (CR) sur l’île aux fleurs.
Description des sous-espèces du martin pêcheur à ventre roux
Il existe trois sous-espèces de martin pêcheur à ventre roux :
- Megaceryle torquata torquata en Amérique centrale et du Sud ;
- Megaceryle torquata stellata en Amérique du Sud ;
- Megaceryle torquata stictipennis, endémique des Petites Antilles.
Cet oiseau est l’un des plus gros martins pêcheurs. Il appartient au genre Megaceryle composé de quatre espèces de martins pêcheurs réputées pour leur grande taille. Il faut dire qu’adulte, le martin pêcheur à ventre roux en impose. Il peut mesurer plus de 40 cm de long pour une envergure d’une soixantaine de centimètres. Cet oiseau gagne encore en stature grâce à la huppe érectile qui surmonte le haut de sa tête.
Son plumage est majoritairement de couleur bleu-gris. Il en va ainsi pour sa tête, ses ailes et son dos. Un collier blanc ceinture son cou et, bien entendu, son ventre est roux.
Comme son nom le laisse entendre, le martin pêcheur chasse principalement ses proies en milieu aquatique. Ce sont pour l’essentiel des poissons qu’il guette depuis un perchoir au-dessus de l’eau, attendant le moment opportun pour fondre sur eux et les capturer à l’aide de son bec long et puissant. Pour cela, il n’hésite pas à se mouiller et à plonger dans l’eau, ce qui lui demande des efforts extraordinaires pour s’extraire et retourner sur son perchoir. Lorsqu’il ne peut pas pêcher de poissons, le martin pêcheur à ventre roux se tourne vers d’autres types de proies, comme des insectes, des amphibiens et des petits reptiles.
Les menaces qui pèsent sur le martin pêcheur à ventre roux
S’il est assez commun sur le continent, le martin pêcheur à ventre roux se fait rare en Martinique et en Guadeloupe. Pourquoi ce déclin localisé ? D’abord parce qu’à la différence des deux autres sous-espèces, Megaceryle torquata stictipennis compte peu d’individus sur ces deux îles. Il n’y a qu’à Dominique qu’il est plus répandu. Avec une population si faible, difficile d’obtenir un taux de reproduction suffisant au renouvellement des générations.
Et puis comme expliqué plus haut, le martin pêcheur à ventre roux dépend fortement des zones humides pour se nourrir. Ce sont par exemple les lacs, les cours d’eau, les mangroves et les littoraux qui lui fournissent l’essentiel de sa nourriture. Or, tous ces milieux sont menacés pour diverses raisons : pollution des cours d’eau, érosion des berges, urbanisation, etc.
A noter que la disparition de ce martin pêcheur dans les Petites Antilles inquiète. Il fait d’ailleurs partie des « espèces faunistiques prioritaires pour l’action publique dans départements et régions d’outre-mer », comme l’assure un rapport du ministère de la Transition écologique et solidaire en mai 2019.
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