
Braconnage, déforestation, pollution, urbanisation… Les menaces qui planent sur les espèces animales sont nombreuses. La situation est arrivée à un tel point que les scientifiques parlent de « sixième extinction de masse » dont l’homme serait le responsable.
Il faut dire que les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours des cinquante dernières années, 68 % des vertébrés auraient disparu, d’après le rapport Planète vivante du WWF. Un rythme d’extinction alarmant qui, heureusement, n’est pas inéluctable. Lorsque des efforts sont fournis, certaines espèces peuvent en effet échapper à l’extinction.
Disparition évitée pour des dizaines d’espèces
C’est ce message porteur d’espoir que porte une étude publiée en septembre 2020 et s’intitulant « combien d’extinctions d’oiseaux et de mammifères les récentes mesures de conservation ont-elles empêchées ? ». Réponse : plusieurs dizaines.
Et encore, l’étude ne se concentre que sur les oiseaux et les mammifères. Sont donc exclus les reptiles (tortues, iguanes, geckos, serpents, etc.), les poissons (requins, raies, etc.), les amphibiens (grenouilles, crapauds, salamandres, etc.) ou encore les insectes et arthropodes.
Dans le détail, les auteurs de l’étude montrent que depuis 1993, les mesures de conservation ont permis d’empêcher la disparition d’au moins 28 espèces – 21 oiseaux et 7 mammifères. Un nombre avancé avec certitude puisque plusieurs de ces espèces ont été sauvées de l’extinction grâce à des programmes d’élevage en captivité et alors qu’elles avaient déjà disparu de leur milieu naturel ou étaient sur le point de s’éteindre.
Le nombre d’espèces dont l’extinction définitive a été évitée pourrait même grimper jusqu’à 48 – 32 oiseaux et 16 mammifères – au regard de critères moins strictes. « Sachant que sur la période on estime que 10 espèces d’oiseaux et 5 espèces de mammifères ont disparu – ou sont fortement soupçonnés de l’être –, les taux d’extinction auraient été 2,9 à 4,2 fois plus élevés sans mesures de conservation », note l’étude.
Dans ce dossier, nous avons sélectionné quelques exemples d’espèces sauvées in extremis de l’extinction grâce à des efforts de conservation. Des espèces qui, sans ces mesures, auraient aujourd’hui disparu définitivement.
Plus du quart des espèces sont menacées
Si les exemples d’espèces sauvées de justesse figurant dans ce dossier remettent du baume au cœur, ils ne doivent pas faire oublier toutes les autres qui, malheureusement s’éteignent irrémédiablement. Parfois même dans le silence médiatique le plus total.
Certes, les animaux de grande taille qui disparaissent font parler d’eux, comme par exemple l’espadon chinois du Yangtsé. Mais qu’en est-il du petit rongeur Melomys rubicola classé « éteint » par l’UICN en 2016, ou encore la tourterelle à bec épais (Alopecoenas salamonis), disparue en 2005 ? Autant d’espèces qui ne bénéficient pas toujours de programmes de conservation et qui, pourtant, sont en danger.
D’après la récente mise à jour de l’UICN, la liste rouge mondiale identifie désormais plus de 32 000 espèces menacées dans le monde, faune et flore, sur les quelque 120 000 répertoriées par l’organisme. Cela signifie que 27 % des espèces sont aujourd’hui menacées de disparition.
Dans le détail :
- 13 898 espèces sont « vulnérables » à l’extinction (VU) ;
- 11 732 espèces sont « en danger (EN) » ;
- 6 811 espèces sont « en danger critique » d’extinction (CR) ;
- 77 espèces sont éteintes à l’état sauvage.
- 882 espèces ont totalement disparu.
Les amphibiens constituent le groupe le plus exposé aux menaces avec 41 % des espèces connues de l’UICN considérées comme menacées. Viennent ensuite les coraux (33 %), les raies et requins (30 %), les crustacés (28 %), les mammifères (26 %) et les oiseaux (14 %).
1 réponse to “Ces espèces sauvées de l’extinction in extremis”
08.06.2021
heuzeQUE DEVIENT LE JAGUAR DANS LE PANTANAL ???