Voilà plusieurs années que le sort de l’ara de Spix ne laissait présager rien de bon. Considéré menacé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dès 1988 puis classé « en danger critique » à partir de 1994, ce magnifique perroquet bleu originaire du Brésil a même été déclaré « éteint dans la nature » en 2018. Il faut dire que le dernier individu connu à l’état sauvage est mort en 2000. Les efforts de conservation fournis pour sauver l’espèce ces dernières années étaient donc plus que nécessaires.
Description de l’ara de Spix
Membre de la famille des Psittacidés, Cyanopsitta spixii est un perroquet aussi appelé petit ara bleu. Avec une taille plutôt moyenne, il ne fait pas partie des grands perroquets – comme par exemple l’ara hyacinthe avec qui on le confond parfois. Son envergure est d’une soixantaine de centimètres – tout autant que sa longueur (hors queue) – et son poids oscille entre 300 et 400 grammes.
On le reconnaît aisément à son plumage bleu cyan, une teinte plutôt claire qui s’éclaircit d’ailleurs davantage à mesure qu’on se rapproche de la tête de l’animal. La séparation entre son corps et sa tête est clairement marquée grâce à cet éclaircissement des plumes.
Ses yeux sont cerclés de bleu encore plus clair, tirant sur le blanc. Quant à son bec, il ressemble à ceux des autres perroquets avec une partie supérieure proéminente qui recouvre la partie inférieure. Puissant, il lui sert à casser les noix dont il se nourrit dans la nature.
Principales menaces
L’ara de Spix est un oiseau qui vit au nord-est du Brésil. Il s’établit dans la caatinga, une forêt sèche qui se distingue par une végétation se composant d’arbres et arbustes épineux éparses, d’une couche d’herbes durant la saison des pluies et par un climat semi-aride. Cet habitat a hélas beaucoup souffert de la déforestation et du réchauffement climatique. On considère que plus de la moitié de la caatinga a disparu ou été altérée par rapport à sa surface originelle. La disparition et la dégradation de ce biotope est d’ailleurs considérée comme la principale raison du déclin de l’ara de Spix dans la nature.
En plus de la disparition de son habitat, Cyanopsitta spixii a aussi dû affronter une menace directe : la chasse et le piégeage. Depuis de nombreuses décennies, le petit ara bleu est en effet très recherché. Historiquement, il a été chassé pour sa viande mais aussi, plus récemment, pour alimenter le trafic d’espèces sauvages.
Le classement de l’espèce en annexe I de la Cites et sous la protection de la loi brésilienne n’ont malheureusement pas permis d’empêcher la réduction continue de ses effectifs.
L’introduction d’abeilles africaines et la construction d’infrastructures dans l’habitat de l’ara de Spix ont également augmenté le niveau de pression sur l’espèce et accéléré son déclin à partir des années 1970.
Des efforts de conservation porteurs d’espoir
Toutes ces menaces conjuguées ont conduit à l’extinction de l’espèce dans la nature. En 2018, l’UICN a en effet déclaré l’ara de Spix comme tel. Heureusement, le perroquet bleu n’a pas encore dit son dernier mot.
Bien que le dernier individu sauvage soit mort en 2000, d’autres spécimens vivaient encore en captivité, répartis dans différents élevages. C’est grâce à eux que des programmes de reproduction ont pu être mis sur pied et aboutir, en 2019, à l’arrivée d’une cinquantaine d’aras de Spix au Brésil en vue de leur réintroduction.
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