Endémique de Chine, le cerf du Père David est l’une des espèces de mammifères les plus menacées au monde. Son déclin a été si fort que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a même déclaré l’espèce « éteinte dans la nature ». Mais elle n’a pas totalement disparu de la surface de la Terre.
Description du cerf du Père David
Elapharus davidianus est à ce jour la seule espèce du genre Elapharus. Ce cervidé asiatique est extrêmement rare et ne vit plus désormais qu’en captivité.
En plus d’être plus grands et plus lourds que les femelles – plus de 200 kg vs 150 kg et une hauteur au garrot de 1,20 m – les mâles se distinguent également par les imposants bois ramifiés qui se dressent sur leur tête. Ceux-ci tombent tous les ans entre les mois de décembre et janvier, puis repoussent progressivement jusqu’à atteindre leur taille maximale – soit jusqu’à 80 cm de long – aux alentours du mois de mai. Idéal pour aborder la saison des amours du mois de juin au cours de laquelle les mâles devront défendre leur harem de femelles contre d’autres mâles souhaitant se reproduire.
Son pelage varie selon la saison. En été, il arbore des teintes rousses tandis qu’il devient gris et davantage laineux à l’arrivée de l’hiver. Sa tête, quant à elle, est longue et fine, caractéristique de cette espèce. Autres éléments de distinction : sa queue est semblable à celle d’un âne, son cou à celui d’un chameau et ses sabot à ceux d’une vache.
A l’état sauvage, le cerf du Père David vivait probablement au nord-est et dans le centre-est de la Chine. Son habitat de prédilection pourrait être les zones marécageuses et les marais. Il apprécie en effet tout particulièrement l’eau, au point qu’il lui arrive de s’immerger jusqu’à la poitrine et même de nager.
D’ailleurs pendant l’été, le cerf du Père David se nourrit de plantes aquatiques. Le reste de l’année, cet herbivore complète son régime alimentaire avec d’autres types de végétaux, et principalement de l’herbe.
Principales menaces qui pèsent sur le cerf du Père David
D’aussi loin qu’on s’en souvienne, le cerf du Père David n’a jamais officiellement été décrit dans la nature. La chasse intensive dont il semble avoir été la victime l’a poussé au bord de l’extinction.
Découvert par les Européens – et plus précisément le Père Armand David, un missionnaire français qui lui a donné son nom – au XIXème siècle grâce au groupe qui vivait dans les jardins du palais impérial de Pékin, ce cervidé ne vit plus aujourd’hui qu’en captivité dans des réserves protégées en Chine ou dans des zoos.
A cette époque, il n’existait déjà plus qu’un troupeau, gardé dans l’enceinte impériale sous haute protection. Ayant entendu parler de cerfs qui ne vivaient nulle part ailleurs, le Père David a tenté le tout pour le tout afin d’en apprendre plus. Après avoir soudoyé un garde, il s’est hissé en haut des clôtures et a pu admirer le troupeau. Quelle surprise lorsqu’il a découvert cette nouvelle espèce de cerf encore jamais vue ailleurs !
Suite à cette incroyable découverte, les autorités françaises ont longuement négocié par Pékin pour l’envoi de plusieurs individus en Europe. Faveur qui a finalement été accordée.
Les derniers représentants connus de l’espèce descendent tous des individus envoyés en Europe au XIXème siècle. Et pour cause, ceux du palais impérial – dernier troupeau connu alors – sont morts des suites d’une inondation à la fin du XIXème siècle ou ont été tués puis mangés pendant la révolte des Boxers en 1900.
Efforts de conservation
Si des individus n’avaient pas été envoyés en Europe, l’espèce serait définitivement éteinte aujourd’hui. Quand on a appris le triste sort des derniers cerfs du Père David, il a été décidé de concentrer les efforts à reproduire l’espèce et ainsi empêcher sa disparition.
Dès 1898, un groupe de 18 cerfs du Père David – les derniers encore en vie dans le monde – s’installe à l’abbaye de Woburn, en Angleterre, et un élevage démarre sous l’égide du Duc de Bedford. 11 d’entre eux ont réussi à se reproduire avec succès. C’est à partir de cette petite population que l’espèce a pu engendrer de nouvelles générations d’individus.
« Aujourd’hui, ce cerf se trouve dans de nombreux zoos à travers le monde et un troupeau a même été réintroduit dans la réserve naturelle de Dafeng, en Chine, à la fin des années 1980, raconte le zoo de Trégomeur qui accueille plusieurs spécimens. Cette espèce est considérée comme très menacée mais ne paraît pas avoir souffert génétiquement à cause de la petite taille de sa population. »
D’autres réintroductions se sont produites en Chine dans les années qui ont suivi, à chaque fois dans des zones protégées. Début 2018, les autorités chinoises ont réintroduit un groupe de 47 cerfs du Père David dans la zone humide qui entoure le lac Poyang, dans la province du Jiangxi à l’est du pays. Un endroit duquel l’espèce avait disparu un millier d’années auparavant.
1 réponse to “Le cerf du Père David”
15.08.2021
chanPRKLes principales missions des zoos, ce sont la sensibilisation du grand public, qui est de moins en moins en contact avec la nature ; la gestion genetique d’especes menacees ; mais aussi des programmes de protection des habitats naturels. »