A l’instar du râle de Guam, le martin-chasseur cannelle est lui aussi endémique de l’île de Guam, située dans la mer des Philippines, au milieu de l’océan Pacifique. Et comme lui, il a fortement – et rapidement – décliné. A tel point que l’espèce est aujourd’hui considérée comme « éteinte dans le nature » par l’UICN. Mais des mesures de conservation ont permis de lui éviter de disparaître complètement.
Description du martin-chasseur cannelle
Aussi appelé martin-chasseur de Micronésie, le martin-chasseur cannelle est un oiseau de la famille des Alcédinidés à laquelle appartiennent différentes espèces de martins-pêcheurs et martins-chasseurs. Comme eux, le martin-chasseur cannelle est un oiseau de petite taille – les adultes mesurent une vingtaine de centimètres pour un poids n’excédant pas les 80 grammes – et arborant un long bec qui lui sert à capturer ses proies.
Son plumage présente de belles couleurs : le corps est roux-orange clair, les ailes et la queue bleu-vert et l’œil se prolonge d’une bande de couleur sombre. L’espèce a un léger dimorphisme sexuel, les femelles ayant le ventre plus clair – voire blanc – que les mâles.
Comme dit plus haut, le martin-chasseur cannelle est originaire de l’île de Guam. Lorsqu’il vivait encore à l’état sauvage, il peuplait cette île et plus précisément ses forêts ainsi que ses mangroves. Dans cet habitat, il trouvait toutes les proies nécessaires à sa survie. Il s’agissait principalement d’insectes et de petits reptiles (lézards et geckos).
Principale menace : le serpent brun arboricole
Si le martin-chasseur a si rapidement disparu de son milieu naturel, c’est en grande partie à cause de l’arrivée du serpent brun arboricole (Boiga irregularis) sur l’île de Guam. Introduit accidentellement à la fin de la seconde guerre mondiale, ce serpent a vite proliféré partout sur l’île, se nourrissant de différentes espèces, dont Todiramphus cinnamominus.
Guam compterait aujourd’hui entre 1 et 2 millions de ces serpents, qui s’attaquent notamment aux œufs, juvéniles et femelles pendant leur nidification. Cette prédation d’un genre nouveau, à laquelle n’était pas préparé cet oiseau, a fait chuter les populations sauvages à un rythme alarmant.
Efforts pour conserver le martin-pêcheur de Guam
Aujourd’hui, il n’existe plus que 150 individus, tous détenus en captivité. Voilà désormais vingt ans que l’UICN a déclaré l’espèce « éteinte dans la nature » et plus de trente ans que plus personne ne l’a observée dans son milieu naturel. Sans les mesures de conservation qui ont été prises, le martin-pêcheur n’existerait plus aujourd’hui. Mais grâce à des programmes d’élevage, l’espoir reste encore permis de le voir un jour retrouver l’état sauvage.
Ces programmes ont démarré dans les années 1980, alors que le déclin de l’espèce s’était déjà amorcé. Les derniers individus – un peu moins d’une trentaine – ont été capturés pour se reproduire en captivité, dans des zoos américains.
Une femelle pond généralement deux œufs mais le couple ne s’occupe que d’un seul. Alors, il a été décidé que si le deuxième œuf était fertile, l’homme devait prendre le relais pour maximiser les chances de l’espèce. Au fil des années, les techniques des zoos se sont améliorées en la matière. De nombreuses conditions – jusqu’alors inconnues – doivent être réunies pour que les oisillons grandissent bien (température extérieure, taux d’humidité, quantité et type de nourriture…).
Grâce à ces programmes, il subsiste donc une population captive au patrimoine génétique suffisamment solide pour envisager des réintroductions. Il y a cependant peu de chances pour que le martin-chasseur retrouve un jour l’île de Guam. En tout cas, pas tant que le serpent brun arboricole continuera d’y vivre car tous les efforts de conservation seraient réduits à néant.
En revanche, d’autres îles voisines, proposant un habitat similaire et dépourvu de serpents bruns, pourraient tout à fait faire office de sites de relâchés. Le râle de Guam, par exemple, a été réintroduit sur l’île des Cocos et l’île de Rota.
2 Réponses to “Le martin-chasseur cannelle”
24.10.2021
PolluxBjr. Le nom de la famille est mal orthographié. C’est alcedinidés ou Alcedinidae dans sa forme latine. Merci
25.10.2021
Jennifer MatasMerci !