Cet oiseau endémique de l’île de Socorro, au Mexique, est considéré comme « éteint dans la nature » par l’UICN depuis les années 1990. En réalité, les chercheurs s’accordent à dire qu’il n’a en réalité plus été aperçu depuis 1972. Mais il n’a pas encore complètement disparu. Des mesures de conservation ont en effet permis de le maintenir en vie et redonnent espoir.
Description de la tourterelle de Socorro
La tourterelle de Socorro – aussi connue sous le nom de tourterelle de Grayson ou Zenaida graysoni de son nom scientifique – est un oiseau de la famille des Colombidés. On la confond parfois avec sa cousine la tourterelle triste (Zenaida macroura), beaucoup plus commune et originaire d’Amérique du Nord et des Caraïbes.
Sa taille est plutôt moyenne : elle mesure 34 cm et pèse moins de 200 grammes. Les mâles sont plus colorés que les femelles, avec un plumage alternant le brun-rouille sur le corps, du gris-bleu sur le haut de la tête et du rose au niveau du cou.
Cette tourterelle vit, comme son nom l’indique, sur l’île de Socorro, l’une des quatre îles de l’archipel de Revillagigedo, au Mexique. Isolée dans l’océan Pacifique avec ses consœurs, cette île volcanique abrite de nombreuses espèces endémiques qui n’existent nulle part ailleurs. Un isolement et un taux d’endémisme si fort que l’archipel est parfois surnommé « les Galápagos mexicains ».
Principales menaces
Autrefois plutôt commune sur l’île, la tourterelle de Socorro a commencé à voir sa population sauvage décliner au début du siècle dernier, à partir des années 1900. Rapidement, les effectifs se sont réduits comme peau de chagrin jusqu’à la disparition de l’espèce dans la nature. Considérée comme « menacée » par l’UICN dès les années 1980, l’espèce est classée « éteinte dans la nature » en 1994 par l’organisme suisse. Son extinction dans la nature aura donc pris quelques décennies seulement.
En cause principalement, l’introduction d’espèces exogènes sur l’île de Socorro, au détriment de la petite tourterelle. Parmi eux, les chats et certains rongeurs ont causé d’immenses dégâts, aussi bien sur les œufs et les poussins que sur les adultes, proies des petits félins.
En plus de cette pression de prédation qui n’existait pas avant l’arrivée de ces espèces, la tourterelle de Socorro a également dû lutter – en vain – contre la disparition de son habitat. Celui-ci a en effet été complètement transformé par le bétail – surtout les moutons – introduit par l’homme dès 1869 et pâturant sur des surfaces toujours plus grandes, empiétant sur le territoire des animaux sauvages.
Efforts de conservation
Face au déclin rapide de la tourterelle de Socorro, constaté dès les années 1920, des scientifiques sont rapidement intervenus. Ils ont commencé par capturer 17 individus pour démarrer un programme de reproduction en captivité et ainsi éviter leur extinction. Ce programme d’élevage est aujourd’hui soutenu par différents acteurs, dont des parcs zoologiques, et a permis de maintenir en vie une population d’environ 150 individus prêts à la réintroduction.
Car c’est tout l’enjeu de ces efforts de conservation : voir un jour la tourterelle de Socorro de nouveau s’épanouir dans son habitat d’origine. Pour y parvenir, les scientifiques se sont donc penchés sur la réhabilitation de son milieu, en plus de sa reproduction en captivité. Le bétail a été écarté et des plantes indigènes ont été plantées pour tenter de redonner vie à l’environnement originel de l’île. Par ailleurs, toutes les îles de l’archipel ont été classées « réserves de biosphère » par l’UNESCO en 1994.
Mais rien n’est encore gagné. Les tourterelles réintroduites pourraient en effet ne pas s’habituer à la vie sauvage, ne pas réussir à se nourrir seules, à éviter les dangers, ou encore contracter des maladies aviaires.
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