L’hybridation entre le coyote et le loup existe depuis des décennies mais n’a été génétiquement confirmée que récemment. Ces hybrides, appelés « coywolf », sont apparus le long de la côte nord de l’Atlantique et sont en fait composés du génome de coyotes, de loups et de chiens domestiques. L’explication la plus probable est que face au manque de partenaires pour se reproduire, des loups se sont accouplés par défaut avec l’une des deux autres espèces génétiquement proches.
Diversité de l’hybridation
Mais une étude génétique de 2011 prouve que la proportion de chaque espèce dans le mélange génétique des hybrides varie selon la zone géographique de l’animal :
- dans le nord-est des États-Unis, le pourcentage d’ADN de coyote se situe entre 60 et 84 %, avec entre 8 et 25 % de loup et environ 10 % de chien ;
- au centre et à l’est, le pourcentage de loup diminue mais celui du chien augmente ;
- au sud des Etats-Unis, les « coywolf » n’ont plus grand-chose du loup puisque la répartition génétique coyote-loup-chien ressemble plus à 91 %, 4 % et 5 %.
Ces hybrides posent problème aux Etats-Unis – où on considère qu’il en existe des millions – car ils présentent des capacités d’adaptation inhabituelles et potentiellement dangereuses. Ainsi, les canidés issus de ce croisement possèdent la force physique du loup mais se sentent aussi à l’aise en forêt, qu’en plaine, et malheureusement qu’en ville. Des chercheurs ont ainsi observé plusieurs de ces animaux arpenter les rues de New York, Boston ou bien encore Washington de nuit.
Proches parents du loup gris
Précisons que ces hybrides descendent du loups gris, l’espèce qui vit par exemple en France, et non du loup roux, canidé extrêmement menacé endémique des Etats-Unis. En revanche, un programme de captivité mis en place en 1969 pour sauvegarder ce dernier a provoqué l’hybridation entre le loup roux (Canis rufus) et le coyote (Canis latrans). Finalement, seuls 14 animaux ont été considérés comme purs et donc conservés.
Les croisements entre le chien et le loup
Autre sujet qui revient régulièrement sur le devant de la scène en Europe : l’hybridation entre chiens et loups. En réalité, il serait inexact de parler d’hybridation. Le terme le plus correct serait plutôt « croisement », les chiens étant des loups domestiqués par l’homme. Le loup gris commun a ainsi pour nom scientifique Canis lupus lupus et le chien Canis lupus familiaris. Tous deux ont plus de 99 % de leur patrimoine génétique en commun et lorsqu’ils s’accouplent, leurs descendants ne sont pas stériles.
Toutefois, impossible de savoir si ces interactions entre le chien et le loup sont courantes. Contrairement aux idées reçues, il semblerait que le nombre de petits nés de ces unions soit très faible. En 2017, l’ONCFS a ainsi rappelé que ce phénomène était très limité en France. Sur les 143 canidés étudiés, « seuls 2 avaient des signatures génétiques qui correspondaient à des hybrides de première génération, soit 1,5 % des animaux, et 8 à une hybridation plus ancienne, soit 6 % ».
Même tendance dans le reste de l’Europe. Toujours selon l’ONCFS, « les études déjà réalisées dans d’autres pays européens font état de 2 à 10 % d’hybridation, sauf dans une zone très circonscrite des Apennins en Italie où ce taux est plus important, en raison d’une présence importante de chiens errants ».
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