L’ours Kodiak doit son nom à l’île du même nom qui se situe au sud de l’Alaska. D’une superficie de 8 975 km² (à titre de comparaison, la Corse mesure 8 700 km²), Kodiak héberge une population de 3 000 ursidés pour à peu près 14 000 hommes. Cette sous-espèce de Ursus Arctos vit totalement isolée du continent où vit une autre sous-espèce d’ours bruns, les grizzlis.
Ursus arctos middendorffi est le plus grand prédateur terrestre du monde. Il mesure jusqu’à 4 mètres de long pour 700 à 800 kg. Il doit cette corpulence à son régime alimentaire très riche en graisse animale et en oméga 3. Bien que l’ours Kodiak soit considéré comme omnivore, il est principalement carnivore mais garde un goût certain pour les baies. Contrairement à la plupart des ours, c’est un mauvais grimpeur mais il se rattrape avec la pêche, une qualité qui fait sa force.
La migration du saumon rouge ou Sockeye
Le saumon rouge ou sockeye est l’un des plus célèbres poissons d’Alaska grâce à ses sauts spectaculaires hors de l’eau. Sa saison de reproduction se déroule de juin à septembre. Il s’agit d’une période d’abondance pour les ours Kodiak, dont le régime alimentaire se compose essentiellement de saumons. En effet, ces poissons effectuent l’une des plus impressionnantes migrations du monde animal. Pour se reproduire, mâles et femelle quittent la mer et l’eau salée où ils vivent pour remonter les rivières d’eau douce à contre-courant et retourner pondre dans les eaux où ils ont vu le jour. Un voyage périlleux et mortel. En effet, les ursidés n’épargnent pas les poissons sur le trajet de cette migration. Dès juillet, les ours Kodiak descendent des prairies en altitude, où ils séjournent, pour attendre de pied ferme les saumons. Leur chair riche en graisse, en oméga 3 et en protéines, est vitale pour l’ours qui doit se constituer une sérieuse réserve pour l’hiver.
Pour les sockeye qui auront réussi à glisser entre les griffes des ours, l’avenir n’est pas plus réjouissant. Une fois leur tâche achevée et la descendance assurée, les saumons meurt d’épuisement et de faim, car durant tout le trajet de l’eau salée jusqu’à l’eau douce, ils cessent de se nourrir.
Une chasse très encadrée
La population d’Ursus arctos middendorffi est en bonne santé et stable. Les habitants y veillent car la présence de cet ours, mais également d’autres espèces endémiques, permet le développement d’un écotourisme qui assure à la population de survivre sur cette île très sauvage. Afin de réguler le nombre d’ours, la chasse est autorisée quelques semaines au printemps et en automne, mais extrêmement contrôlée. Depuis les années 1970, les gestionnaires de la vie sauvage délivrent environ 180 permis de chasse par an. Chaque ours abattu doit être inspecté par un officiel du « Alaska Department of Fish and Game » avant d’espérer quitter l’île comme trophée.
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