L’ours Lippu, ours paresseux ou ours à miel

L’ours Lippu (Melursus ursinus), aussi appelé ours à miel ou ours paresseux, est un ursidé de petite taille : il mesure entre 140 et 190 cm dressé sur ses pattes arrières pour une hauteur au garrot de 60 à 90 cm. Son poids oscille par ailleurs entre 55 et 95 kg pour les femelles et va de 80 à 145 kg pour les mâles. Sa fourrure est généralement noire, plus rarement brune ou rougeâtre, longue et très fournie, avec une marque beige en forme de croissant de lune sur la poitrine. Melursus ursinus possède de longues griffes très courbées, ce qui lui permet de se suspendre aux arbres, la tête en bas. Cette caractéristique est à l’origine de l’une des appellations dont il fait l’objet : ours paresseux.

L’ours lippu : avant tout un insectivore

L’ours Lippu est principalement insectivore. Son museau est étroit, sa lèvre inférieure mobile et sa langue très longue, ce qui lui permet de se nourrir de termites, dont il raffole tout particulièrement, ou de fourmis. Il peut aussi consommer des oeufs d’oiseaux, des larves, du miel et des charognes, mais également quelques végétaux comme des baies, du maïs ou de la canne à sucre. Très discret lorsqu’il se déplace, un ours Lippu peut cependant être entendu à quelques centaines de mètres pendant ses repas !

Déforestation et braconnage

Melursus ursinus est classée vulnérable par l’UICN. Il resterait entre 7 000 et 10 000 individus à l’état sauvage, répartis entre l’Inde et le Sri Lanka. Beaucoup d’entre eux sont protégés dans des réserves naturelles, et des populations survivent peut-être également aux frontières du Népal, du Bangladesh ou du Bhoutan. L’ours Lippu évolue dans des forêts humides ou des prairies de basse altitude. Bien qu’il puisse être menacé par des tigres ou des léopards, l’Homme est le principal responsable de son déclin. La déforestation a par exemple fortement remodelé le paysage du Sri Lanka, où près de 2 millions d’hectares de forêts montagneuses ont été rasés entre 1956 et 1983 ; la population d’ours Lippu y est maintenant estimée à quelques centaines d’individus seulement. De plus, le braconnage pèse lourdement sur les effectifs de l’espèce : organes génitaux, os ou griffes alimentent la médecine locale et font l’objet d’un marché noir.