Situé au sud du Massif Central, le parc national des Cévennes s’étend sur environ 3 000 km² – dont 938 km² de coeur – entre la Lozère, le Gard et l’Ardèche. Ce paysage de moyenne montagne, dont le point culminant est le pic de Finiels avec ses 1 699 m de haut, attire chaque année de nombreux visiteurs curieux de découvrir des sites d’exception comme le cirque de Navacelles et son canyon, des villages pittoresques tels que Le Pompidou et Florac, le sentier des Menhirs, les gorges du Tarn et de la Jonte ou encore la bambouseraie de Generargues et son jardin exotique. Le parc national des Cévennes est également la résidence d’un grand nombre d’espèces animales et végétales. D’ailleurs, on y dénombre 28 sites Natura 2000 dont 13 se situent en partie ou en totalité dans le coeur, recouvrant ainsi 98,8 % de sa surface.
L’histoire du parc
Lors d’un séjour dans les Cévennes en 1895, l’écrivain Robert Louis Stevenson, connu pour son roman l’Ile au trésor, écrit que « ici nous touchons à l’un des hauts lieux de l’humanité ». Dès 1897, l’idée de créer une vaste réserve à des fins scientifiques est mise sur le tapis. Un projet nourri et remis au goût du jour par plusieurs personnalités comme le géographe Edouard-Alfred Martel, les docteurs Pierre Richard et Jean Pellet (de l’association la Confrérie des amis des sources) et Charles Bieau (de l’association du Parc Cévennes-Lozère). En 1956, le Conseil général de Lozère donne un avis favorable au projet de création d’un parc national dans les Cévennes et, un an plus tard, Pierre Richard, Jean Pellet et Charles Bieau s’associent pour créer l’association du Parc national culturel des Cévennes, et seront rejoints dans leur combat quelques années après par l’association Terres cénévoles, fondée en 1967. Une mission d’étude est lancée la même année pour étudier la faisabilité du projet et le parc national des Cévennes est créé par décret le 2 septembre 1970.
La faune et la flore des Cévennes
Entre les tourbières des monts Lozère et Aigoual, la pseudo-steppe caussenarde et la châtaigneraie plantée par l’Homme, le parc national des Cévennes offre une large palette de possibilités du côté de la flore. D’ailleurs, 11 000 espèces de végétaux dont 2 250 plantes à fleurs y ont été répertoriées, notamment plusieurs endémiques. Les derniers inventaires ont révélé l’existence d’environ 730 espèces de mousses, plus de 1 000 lichens et plusieurs milliers de champignons. Autour des montagnes du Bougès, on trouve par exemple des landes thermophiles à bruyère arborescente, des landes subalpines à callune, des landes montagnardes à callune et myrtille. Lorsque l’on s’approche des tourbières, la végétation change brutalement et présente des rossolis, une plante carnivore, et de petites buttes recouvertes de sphaignes, sortes de mousse. Près des berges rocheuses, on change à nouveau de décor avec la spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis), une orchidée qui se reconnait à ses petites fleurs blanches disposées en spirale tout autour de la tige.
La faune des Cévennes est, elle aussi, très dense : on recense 2 410 espèces animales dans le parc dont :
- 70 mammifères ;
- 195 oiseaux dont 30 rapaces et 4 vautours ;
- 16 amphibiens ;
- 15 espèces de reptiles ;
- 23 espèces de poissons ;
- 1 824 insectes.
Parmi elles, 42 espèces sont menacées au sens de l’UICN, dont 11 en danger (EN) et 31 vulnérables (VU). Réintroduits sur le territoire du Parc national des Cévennes depuis plus d’une trentaine d’années, le vautour fauve (Gyps fulvus) et le vautour moine (Aegypius monachus) volent désormais dans les cieux des Cévennes. De même, dès les premières années d’exxistence du parc des programmes de réintroduction ont largement profité aux chevreuils et aux cerfs élaphes ; ces derniers avaient par exemple disparu de la zone depuis trois siècles. Pas d’intervention humaine en revanche en ce qui concerne la loutre d’Europe et le loup gris, deux carnivores qui avaient disparu des environs et qui ont fait leur grand retour naturellement respectivement dans les années 1960 et 1990. Le vautour percnoptère est lui aussi revenu récemment dans les Cévennes de façon naturelle. Le parc abrite par ailleurs 27 des 34 espèces de chauves-souris identifiées sur le territoire national et toutes sont protégées par la loi.
Les invertébrés représentent quant à eux 85 % de la faune du parc. Parmi les espèces les plus notables, on retrouve l’apollon (Parnassius apollo), un papillon vulnérable selon l’UICN, mais aussi la rosalie alpine (Rosalia alpina) et l’osmoderme érémite (Osmoderma eremita), des coléoptères « d’intérêt communautaire » pour le parc national des Cévennes. L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) fait elle aussi partie du tableau et figure sur la liste des espèces menacées dressées par l’UICN.
Visiter le parc national des Cévennes
Près d’un million de personnes visitent chaque année le parc national des Cévennes. Plusieurs solutions d’hébergement respectueuses des lieux sont proposées, en camping, gîtes et chambres d’hôtes, ainsi que des sorties découvertes et des animations directement orchestrées par les agents du parc. Tous les étés, le Festival nature élaboré en partenariat avec des associations et des professionnels du tourisme et des loisirs est l’occasion d’organiser une centaine d’animations différentes, pour la plupart gratuites et accessibles à tous. Balades et randonnées à thème, visites guidées, ateliers, stages, spectacles, démonstrations de savoir-faire, expositions, conférences, projection de films… Il y en a pour tous les goûts !
Le parc national des Cévennes compte par ailleurs plus de 300 sentiers et 5 000 km balisés accessibles à pied et pour certains en vélo ou à cheval. Plusieurs chemins de grandes randonnées (GR) sont également accessibles comme le chemin de Stevenson (252 km), de Régordane (245 km), de Saint Guilhem (240 km) et le chemin Urbain V, long de 329 km.
Pour obtenir davantage d’informations sur place, il est possible de se rendre dans l’une des trois maisons du parc à Florac, L’Espérou ou Génolhac. Une documentation gratuite y est notamment à disposition (fiches naturalistes, descriptions des sentiers et lieux de visite et le magazine d’information du parc intitulé « De serres en valats »).
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