A cheval entre l’Isère et les Hautes-Alpes, le long de la frontière italienne et dans un triangle entre Briançon, Gap et Grenoble, le parc national des Ecrins offre des paysages de haute montagne vertigineux avec plus de 150 sommets au-dessus des 3 000 m d’altitude. D’une superficie de 918 km² pour le coeur et 1 606 km² pour son aire d’adhésion, il abrite l’imposant massif des Ecrins qui lui a donné son nom : une chaîne de montagnes englobant sept vallées alpines – le Briançonnais, la Vallouise, l’Embrunais, le Champsaur, le Valgaudemar, le Valbonnais et l’Oisans – et dont le point culminant est la Barre des Ecrins, un sommet de 4 102 m de haut. Plusieurs sites remarquables sont accessibles, comme le lac de l’Eychauda, le col d’Izoard, le sommet du Sirac (3 441 m), la cascade de Dormillouse ou encore les glaciers Blanc et Noir.
L’histoire du parc national des Ecrins
La prise de conscience que la biodiversité exceptionnelle qui existe dans les Ecrins doit être protégée naît très tôt. Dès 1913, alpinistes, naturalistes et forestiers jettent les prémices de ce qui sera le futur parc national. Mais il faut attendre la loi du 22 juillet 1960 qui autorise la création de parcs nationaux en France et l’étude de faisabilité du projet pour que le parc national des Ecrins voit le jour, le 27 mars 1973. Plusieurs années plus tard, en 1995, est créée la réserve du Lauvitel, première réserve intégrale de France instaurée dans un parc national. Un espace dédié aux scientifiques et dans lequel aucune activité anthropique ne vient perturber le libre fonctionnement de la biodiversité.
La flore et la faune du parc national des Ecrins
D’après les dernières observations, le site regroupe 4 520 espèces animales et végétales dont :
- 1 970 plantes, arbres et arbustes ;
- 2 023 invertébrés ;
- 398 vertébrés.
On pourrait croire que l’altitude, le climat et les sommets abrupts empêcheraient la végétation de se développer dans de bonnes conditions. Or, la flore des Ecrins est d’une grande diversité. Les espèces présentes ont su s’adapter à ces milieux particuliers. Les conifères sont bien entendu nombreux avec mélèzes, pins cembro, épicéas et sapins blancs mais les Ecrins abritent aussi des arbustes comme le nerprun des Alpes, aussi appelé prunier noir en raison des petits fruits qu’il donne, l’aulne vert que l’on croise dans les Alpes et en Corse, mais également l’afatoulier ou marmottier, un arbre fruitier endémique du sud-ouest des Alpes. Les fleurs sont également bien représentées, notamment celles endémiques de cette région comme la Reine des Alpes (Eryngium alpinum), la potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis) ou encore les quatre espèces de génépi – blanc, noir, laineux et le plus rare, des glaciers. Avec un peu de chance, il est aussi possible de croiser l’épipogon sans feuilles, une orchidée protégée au niveau national et qui ne peut se nourrir qu’en s’associant à un champignon du sol qui récolte pour elle tous les nutriments dont elle a besoin.
Côté faune, aussi, il y a de quoi faire ! Peu représentés, les reptiles et les amphibiens ne comptent que quelques espèces dont la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), l’alyte accoucheur (Alytes obstetricans), le lézard ocellé (Timon lepidus), le sonneur à vente jaune (Bombina variegata) et le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris). L’avifaune est en revanche plus fournie. Aigles royaux, vautours fauves, tichodromes échelettes, niverolles alpines, lagopèdes alpins, chevêchettes d’Europe et autres gypaètes barbus volent dans ces cieux. Chez les mammifères, on retrouve des espèces emblématiques des Alpes telles que la marmotte, le chamois et le bouquetin. Comme chez son voisin savoyard de la Vanoise, ce dernier avait disparu des Ecrins et a été réintroduit. En 1977, une première tentative se fait dans l’Embrunais mais elle se solde par un échec. L’expérience est renouvelée en 1989 avec, cette fois, la réintroduction de 16 bouquetins issus des parcs de la Vanoise et du Vercors. Les ongulés sont relâchés avec succès dans le secteur du Valbonnais. A noter également la présence de nombreux invertébrés, dont quatre espèces de criquets très rares et menacées en France : le criquet des torrents (Epacromius tergestinus ponticus), le criquet des iscles (Chortippus pullus), le tétrix grisâtre (Tetrix tuerki) et le tridactyle panaché (Xya variegata).
Visiter les Ecrins
Le parc national des Ecrins est, comme ses homologues, un site idéal pour les amoureux de la nature mais aussi pour tous ceux qui aiment la randonnée en montagne. Que ce soit en raquette l’hiver, en vélo ou à pied, les possibilités sont nombreuses avec pas moins de 740 km de sentiers balisés ! L’endroit est également propice pour tous les amateurs d’escalade et d’alpinisme.
C’est surtout l’été que le parc national organise des animations à destination du public. Des rencontres avec des gardes-moniteurs sont par exemple proposées tout au long de la période estivale, ainsi que des conférences sur des thématiques liées à la découverte et la préservation de la nature. Pour les sorties les plus sportives, comme l’ascension de glaciers ou de cimes enneigées, il est recommandé de se faire accompagner par un guide de haute-montagne. Les nombreux visiteurs du parc national des Ecrins pourront trouver des informations supplémentaires dans l’une des huit maisons du parc et qui se trouvent à Gap, Briançon, Châteauroux-les-Alpes, Saint-Jean Saint-Nicolas, la Chapelle-en-Valgaudemar, Vallouise Pelvoux, Entraigues et le Bourg-d’Oisans. Espaces documentaires, audiovisuels, expositions temporaires et permanentes ainsi qu’une boutique y sont proposés.
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