Mangroves, savanes, forêts, zones de montagne, littoraux… On ne compte plus les différents paysages qui ont aujourd’hui besoin de protection pour que la biodiversité qu’ils abritent puisse s’épanouir loin des activités humaines, bien souvent néfastes. Etendre et renforcer les aires protégées est d’ailleurs l’une des principales solutions à la perte de biodiversité et au changement climatique apportées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lors du Congrès mondial de la nature qui s’est tenu début septembre 2021 à Marseille. L’objectif est d’atteindre les 30 % de la planète en zone protégée d’ici 2030 (surfaces terrestres et marines). Pour cela, tout un arsenal d’outils existe, dont celui des réserves de biosphère. La France en compte désormais 16 sur son territoire métropolitain et outre-mer.
Protéger la biodiversité
Créées par l’Unesco en 1976, les réserves de biosphère ne sont pas à proprement des aires protégées ou des parcs nationaux, mais le principe en est assez proche. Ce sont des lieux à la biodiversité remarquable dans lesquelles les activités humaines sont censées cohabiter de façon harmonieuse avec l’environnement. Les communautés locales jouent donc un rôle de premier ordre puisqu’elles doivent gérer et restaurer si besoin la zone concernée afin de préserver la biodiversité et permettre le développement d’activités économiques durables.
Comme un parc national, une réserve de biosphère s’organise entre groupes :
- la zone centrale qui est strictement dédiée à la conservation et, de fait, bénéficie de statuts de protection. Ce sont généralement des réserves naturelles, des parcs régionaux, etc. ;
- la zone tampon où des initiatives en lien avec l’environnement et le développement durable sont à l’œuvre ;
- la zone de coopération pour aider à éduquer et sensibiliser le public quant aux enjeux de la réserve de biosphère.
Toutes les réserves de biosphère font partie du programme « Man and Biosphere » (MAB) de l’Unesco. Sa vocation est de continuer à grandir afin de couvrir toujours plus de territoires et ainsi participer à la protection de la biodiversité. Car il y a urgence. Dans son discours au Congrès mondial de la nature, la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay a déclaré :
« Notre planète est littéralement en flamme, quand elle n’est pas sous les trombes d’eau. L’extinction de la biodiversité n’est plus une menace, mais un processus bien installé. Notre objectif, c’est de protéger au moins 30 % de la planète d’ici 2030. »
Les réserves de biosphère dans le monde
Actuellement, le Réseau mondial des réserves de biosphère regroupe 727 réserves dans le monde, réparties entre 131 pays. Cela représente une couverture de 5 % de la planète. Dans le détail :
- 306 réserves de biosphère se trouvent entre l’Europe et l’Amérique du Nord, sur 24 pays ;
- 168 en Asie et dans le Pacifique, réparties entre 40 pays ;
- 132 se situent en Amérique latine et dans les Caraïbes (22 pays au total) ;
- 86 réserves sont en Afrique, sur 31 pays ;
- 35 dans les Etats Arabes (Maghreb, Egypte, Qatar, Emirats Arabes Unis, etc.).
Pour être reconnue « réserve de biosphère », une zone doit être proposée par le ou les pays sur laquelle elle se situe. Plusieurs critères sont requis, comme le fait par exemple que la zone doit déjà être considérée comme importante en termes de conservation de la biodiversité. C’est ensuite à l’Unesco de statuer si oui ou non la zone en question peut rejoindre le réseau mondial.
L’Unesco agrandit régulièrement son réseau mondial de réserves de biosphère. En 2020, ce sont 25 nouvelles zones qui ont ainsi été ajoutées. Récemment, en septembre 2021, elle a annoncé la création de 20 nouvelles réserves dans 21 pays différents, dont 3 qui rejoignent pour la première fois un tel programme :
- le Lesotho avec la réserve de biosphère de Matseng ;
- la Lybie et la réserve de biosphère d’Ashaafean ;
- l’Arabie Saoudite avec la réserve de biosphère des Juzur Farasan.
Parmi les nouvelles réserves de biosphère de l’Unesco se trouve aussi la toute première réserve cogérée par 5 pays. Il s’agit de la réserve de biosphère Mur-Drave-Danube commune à cinq pays : l’Autriche, la Croatie, la Hongrie, la Serbie et la Slovénie. Elle s’étend des contreforts des Balkans jusqu’aux Alpes en passant par le bassin des Carpates. La zone, qu’on surnomme parfois « l’Amazone de l’Europe », abrite de nombreuses espèces menacées, comme par exemple la loutre et l’esturgeon, classé « en danger critique » d’extinction.
15 réserves de biosphère françaises
La France a rejoint très tôt le Réseau mondial des réserves de biosphère de l’Unesco puisque dès 1977, trois sites ont reçu cette désignation : la Camargue, la Vallée du Fango (Corse) et la commune de Fakavara (Polynésie française). Au fil des ans, d’autres sites se sont greffés à l’aventure jusqu’à fédérer 14 réserves de biosphères françaises en 2020.
Depuis septembre 2021, ce nombre est désormais de 16 puisque Moselle-Sud et la Martinique sont devenues les 15eme et 16eme réserves de biosphère en France, métropole et outre-mer compris.
Dans ce dossier, découvrez en détail quelles sont les réserves de biosphère en France et quelle biodiversité exceptionnelle elles abritent.
0 réponse à “Les réserves de biosphère en France”