Emblème de François 1er, la salamandre est représentée un peu partout sur les murs et plafonds du château de Chambord. A l’époque, toutes sortes de légendes entouraient cet animal, surnommé aujourd’hui encore « la salamandre de feu« . Il faut dire qu’on lui prêtait plusieurs pouvoirs, dont celui de survivre aux flammes. On ignore l’origine d’une telle croyance, mais on pense que cela pourrait venir du fait que les salamandres aimant se cacher dans des bûches, elles jaillissaient des brasiers pour fuir les flammes lorsque celles-ci étaient jetées pour alimenter un feu.
Aujourd’hui, les salamandres n’ont pas disparu mais sont bien moins connues. Ces discrets petits amphibiens qui ressemblent par bien des aspects aux tritons – et pour cause, ils font tous les deux parties des urodèles – sont tous protégés en France. On en trouve partout sur le territoire métropolitain. Certaines sont noires et jaunes, noires et orangées et d’autres sont complètement noires.
Les différentes espèces
Quatre espèces de salamandres vivent en France :
- la salamandre tachetée ou salamandre commune (Salamandra salamandra) ;
- la salamandre noire (Salamandra atra) ;
- la salamandre corse (Salamandra corsica) ;
- la salamandre de Lanza (Salamandra lanzai).
La salamandre la plus répandue dans l’Hexagone est la salamandre tachetée. Avec ses taches jaune-orange sur sa robe noire, elle est très similaire à la salamandre corse, si ce n’est que cette dernière est endémique de l’Ile de Beauté et que la salamandre tachetée y est absente.
Bien qu’il s’agisse d’amphibiens, les salamandres françaises sont principalement terrestres une fois arrivées à l’âge adulte. Seules les larves et les jeunes salamandres en pleines métamorphose sont aquatiques. Et encore, certaines espèces ont un mode de vie complètement terrestre, avec reproduction et naissance des petits sur terre. Mais toutes ont cependant besoin d’une zone humide pour vivre.
En réalité, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les salamandres adultes sont de bien mauvaises nageuses. Tombées dans une étendue d’eau aux rebords abrupts, beaucoup peuvent même mourir. D’où l’importance, par exemple, de prévoir des pentes douces ou des sortes d’escaliers dans les mares de vos jardins.
Menaces sur les salamandres de France
Toutes ces espèces sont malheureusement menacées par plusieurs facteurs, à commencer par la destruction de leur habitat, la dégradation des zones humides dont elles dépendent pour se reproduire et les collisions routières. A l’automne et au printemps, période charnière, il n’est en effet pas rare de voir des salamandres écrasées sur le bord de la route.
Depuis 2012, les salamandres européennes sont également menacées par un champignon tueur : Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal), identifié pour la première fois aux Pays-Bas et présent désormais également en Belgique. Dès 2013, les cadavres de salamandres tachetées, présentant des ulcérations de la peau similaires à celles des amphibiens touchés par la chytridiomycose, une maladie causée par un autre champignon (Batrachochytrium dendrobatidis), ont été retrouvés en nombre, et les effectifs néerlandais se sont effondrés en un temps très bref.
Cette nouvelle menace est prise très au sérieux dans les autres pays européens, qui guettent l’arrivée de ce champignon pathogène avec beaucoup d’inquiétude.
La plus menacée de toutes les salamandres françaises, d’après la liste rouge des espèces menacées de France, est la salamandre noire. Elle est classée « vulnérable » (VU) dans l’Hexagone (classification qui date de 2015). A l’échelle internationale, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère l’espèce comme une « préoccupation mineure » (LC) quant à un risque d’extinction, d’après ses estimations qui remontent à 2008.
Deux autres salamandres sont considérées comme « quasi-menacées » (NT) en France : la salamandre de Lanza et la salamandre de Corse. En revanche, au niveau mondial, ces espèces sont respectivement considérées comme « vulnérable » (VU) et en « préoccupation mineure » (LC).
La quatrième et dernière, la salamandre tachetée, est quant à elle classée en « préoccupation mineure » (LC), aussi bien en France qu’à l’échelon international.
Malgré ces différences, toutes les espèces de salamandres font l’objet d’une protection en France, à l’instar de n’importe quel amphibien (à quelques exceptions près, d’espèces chassables ou exotiques par exemple).
1 réponse to “Les salamandres de France”
28.06.2022
beneatil y avait 2 grosses salamandres jaunes et noires dans l’orifice ou se trouve mon compteur d’eau… autant un lezard ne me fait rien, mais j’ai une peur panique des salamandres… pourquoi ? mystère…