Salamandre la plus rare de France, la salamandre noire ne vit que dans un seul endroit de la métropole, en Haute-Savoie.
Description
Sans surprise étant donné son nom usuel, Salamandra atra se distingue de la salamandre tachetée par sa robe uniformément noire. Elle est même d’un noir très profond, du bout de la tête jusqu’au bout des pattes et à l’extrémité de la queue. Même ses grands yeux ronds, démesurément grand par rapport au reste de sa tête, sont noirs.
Ce noir intense ressort d’autant plus que la peau de la salamandre est lisse et brillante. De petits boutons sillonnent cependant son corps, de part et d’autre de son ventre, et sa queue parait striée.
Seule la sous-espèce Salamandra atra aurorae, présente dans les Préalpes italiens, arbore une peau bicolore : noire sur le dessous et jaune-brun sur le dessus. Une particularité qui en fait une salamandre très recherchée par les collectionneurs.
Quelle que soit la sous-espèce, il ne sera pas facile de l’observer dans son milieu naturel. Comme toutes les salamandres françaises, la salamandre noire sait se faire discrète. Elle passe le plus clair de son temps cachée sous des roches ou dans les bois, attendant une bonne averse pour pointer le nez dehors. En effet, les salamandres sont des animaux à sang froid, qui respirent par la peau. Elles ont besoin de températures modérées – ni trop froides, ni trop élevées – et d’humidité pour se risquer à découvert.
Habitat
Cette espèce de salamandre dispose d’une aire de répartition très restreinte, qui se cantonne aux Alpes et aux Balkans. On a identifié sa présence dans plusieurs pays comme la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, la Slovénie ou encore la Croatie et la Serbie.
En France, on estime son territoire à seulement 10 km², localisé au sein de la réserve de Sixt-Passy, en Haute-Savoie. Et encore, les effectifs présents en France sont extrêmement réduits : seule une poignée d’individus a été observée avec certitude. Difficile donc de connaître la véritable population française des salamandres noires.
Toutes semblent cependant vivre principalement dans une zone d’éboulis situé à 1700 m d’altitude. Leur habitat se compose de blocs rocheux, de prairies et de végétation éparse (buissons et arbres).
Menaces et conservation
Considérée en « préoccupation mineure » (LC) par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans une évaluation qui date de 2008 et mériterait une mise à jour, la salamandre noire est classée « vulnérable » (VU) en France.
« Cette salamandre ne court pas de danger particulier, car les menaces sont maîtrisées au sein de la réserve », assure l’UICN. Mais avec de si faibles effectifs potentiels et une aire de répartition si localisée, n’importe quel événement pourrait avoir une incidence gravissime sur l’avenir de l’espèce.
« Aujourd’hui, cette population est stable, mais si elle devait subir une quelconque menace, l’espèce pourrait rapidement évoluer en danger critique voire même en éteint à l’état sauvage », avertit l’organisme.
Comme tous les amphibiens, la salamandre noire est protégée en France. Il est strictement interdit de la tuer, de la capturer ou de dégrader son habitat.
Si la population française est stable, ailleurs en revanche, la salamandre noire rencontre plusieurs menaces. En Suisse où les effectifs sont plus nombreux, elle est une importante victime du trafic routier, à l’instar de la salamandre tachetée en France métropolitaine et de la salamandre corse. Dans les Balkans, c’est la destruction de son habitat par des pratiques agricoles intensives, la construction d’infrastructures et le ski qui lui cause le plus de tort. Quant aux populations de Serbie et du Monténégro, elles sont fragmentées et menacées par les captures pour alimenter le commerce des animaux sauvages.
7 Réponses to “La salamandre noire”
16.03.2024
HautecoeurBonjour, je suis de la Vienne 86 et j’ai pu photographier une salamandre de couleur noire à côté de chez moi. Est ce normal
26.04.2023
DEBAYJe viens d’en sortir une de ma piscine. Tarn et Garonne.