La Fondation Aspinall est une association anglaise peu conventionnelle. Elle se consacre à la réintroduction en milieu sauvage d’espèces menacées élevées en captivité et notamment en parcs animaliers. Le directeur de l’association est lui-même propriétaire de deux parcs en Angleterre. Il est considéré comme un précurseur du « réensauvagement ».
L’histoire de la Fondation Aspinall
- 1958 : John Aspinall achète la Réserve d’animaux sauvages de Howletts, « Howletts Howletts Wild Animal Park » en anglais, dans le Kent en Angleterre, à 1h30 de Londres.
- 1973 : Achat du parc animalier de Port Lympne, également dans le Kent, pour héberger la population d’animaux grandissante de Howletts.
- 1975 : Ouverture au public de la Reserve d’animaux sauvages de Howletts.
- 1976 : Ouverture au public du parc animalier de Port Lympne
- 1984 : Création de la Fondation Aspinall.
- 2000 : Décès de John Aspinall. Son fils Damian Aspinall prend la tête des parcs animaliers et de la Fondation Aspinall.
Les principales actions de la Fondation Aspinall
La Fondation Aspinall se donne comme but global la conservation des espèces menacées. Mais au lieu d’y travailler in situ, elle privilégie l’élevage en captivité et la réintroduction en milieu sauvage. « Nous croyons que la réintroduction des animaux dans leurs habitats naturels peut aider à conserver la faune et son environnement. », écrit-elle. Réintroduction, réintroduction, réintroduction…voici le maître mot de la Fondation Aspinall !
Au départ de toutes les actions de l’association il y a ses deux parcs animaliers anglais : la Réserve d’animaux sauvages de Howletts et le parc animalier de Port Lympne.
D’une superficie de 36 hectares environ, la Réserve d’animaux sauvages de Howletts, est le point de départ de la Fondation Aspinall. Elle héberge, selon les chiffres donnés par l’association, 390 animaux issus de 52 espèces différentes et notamment beaucoup d’espèces menacées comme par exemple des gorilles des plaines de l’ouest, des rhinocéros noirs, des tigres de Sumatra, des lions, des léopards, un troupeau d’éléphants d’Afrique, un tigre de Sibérie, des bongos, des panthères des neiges et de nombreuses espèces de lémuriens.
Le parc animalier de Port Lympne, situé non loin du parc de Howletts, est beaucoup plus grand que son prédécesseur. Fort de 242 hectares, le site accueille plus de 900 animaux d’environ 75 espèces différentes, dont une bonne partie est en doublon avec celles du parc mère et c’est normal. Le site a en effet été acheté pour subvenir aux besoins du nombre croissant d’animaux de la Réserve d’animaux sauvages et leur permettre de s’épanouir sur de plus grands terrains. On y trouve des lycaons, des ours à lunettes, des bisons d’Europe et d’Amérique, des guépards et de nombreux primates comme le cercopithèque de Diane, le drill, des langurs etc.
Outre les deux parcs d’animaux sauvages du Kent, la Fondation Aspinall gère plusieurs projets de réintroduction animale et notamment au Congo, au Gabon et sur l’île de Java, en Indonésie.
Les réintroductions en Afrique
La Fondation Aspinall aurait réintroduit avec succès pas moins de 70 gorilles des plaines de l’Ouest, qui auraient donné naissance à plus de 35 gorilles sauvages depuis. En 2020, elle a par exemple relâché des grands primates dans la réserve Lesio-Louna, en République du Congo.
Parmi les 70 animaux réintroduits, des animaux des deux parcs animaliers du Kent bien entendu, mais pas seulement. C’est par exemple la Fondation Aspinall qui s’est occupée de rélâcher au Gabon les deux gorilles du plus célèbre parc zoologique de France, le ZooParc de Beauval. Malheureusement, l’une des deux femelles est décédée depuis.
Pour Damian Aspinall, la réintroduction de gorilles est tout sauf un hasard. Il s’agit en fait de la réalisation du souhait le plus cher de son père, lorsqu’il a acheté ses deux parcs animaliers. La famille Aspinall entretient donc des liens très étroits avec cette espèce et ne s’en cache pas. En 2009, l’association a partagé sur sa page youtube une vidéo assez ahurissante de Damian Aspinall et du gorille argenté nommé Kifu qui vit à Howletts. Des images qui feraient scandale dans un parc animalier français.
En 2017, c’est cette fois-ci la femme du dirigeant de la Fondation Aspinall qui est filmée, au Gabon avec des gorilles réintroduits par l’association.
Au travers de la libération de gorilles élevés en captivité, la fondation œuvre également à l’étude de la faune des sites de relâchés et permet, au travers de pièges photographiques, de documenter la présence d’autres espèces sur place.
En Afrique, l’association a également participé à la réintroduction de huit rhinocéros noirs qui auraient donné à 25 descendants.
Enfin, l’association travaille en 2020 à la réintroduction de deux guépards nés en Angleterre. En août, elle se félicitait que les deux animaux nés en captivité aient réussi pour la première fois à chasser en milieu sauvage.
Les réintroductions en Indonésie
Sur l’île de Java, toujours en 2020, la Fondation Aspinall avait déjà libéré près de 33 gibbons cendrés (Hylobates moloch) et plus de 120 langurs. Des animaux issus de Howletts et de Port Lympne mais encore une fois pas seulement. En 2017, deux femelles nées à Beauval en 2013 ont également été réintroduites avec 12 autres langurs de Java.
La fondation annonce avoir comptabilisé en 2020 plus de 30 naissances en milieu sauvage de ses animaux réintroduits.
Les réintroductions en Europe
En Europe, la Fondation Aspinall a réintroduit plus d’une dizaine de bisons d’Europe : six en 2014 au parc naturel Vanatori Neamt, en Roumanie, puis cinq autres, dans la réserve naturelle de Valdeserrillas, en Espagne.
Financement de la Fondation Aspinall
Les deux parcs animaliers de la fondation sont ouverts au public et fonctionnent comme tous les parcs zoologiques : ils vivent du prix d’entrée des visiteurs. Des billets d’entrée qui, d’après leur discours, contribuent également au ré-ensauvagement des milieux naturels. « En tant qu’organisme de bienfaisance dédié à la conservation des animaux, votre visite nous aide directement à protéger la faune ici au Royaume-Uni, ce qui, à son tour, nous permet de renvoyer des animaux dans la nature en collaboration avec la Fondation Aspinall. Votre billet aidera à financer non seulement les soins des animaux ici au Howletts Wild Animal Park, mais soutiendra également nos projets à l’étranger. »
Une communication et un business model somme toute de plus en plus courants dans le monde des parcs animaliers qui, pour la plupart, participent de plus en plus à la protection in-situ.
A noter que la Fondation Aspinall ne vend pas uniquement la visite de ses parcs, elle a développé tout un business model sur place. Les parcs proposent en effet d’organiser votre mariage au parc zoologique ou bien de venir tout simplement y passer un séjour dans l’un des luxueux lodges 4 étoiles du parc de Port Lympne : le lion lodge, le rhino lodge ou encore l’hôtel Treehouse, littéralement l’arbre maison.
Autre séjours proposés, le glamping, contraction des mots glamour et camping. Autrement dit, au lieu d’une tente, vous dormirez dans un abri en bois offrant tout le luxe d’une chambre d’hôtel mais au milieu du parc animalier.
Outre les offres d’hôtellerie restauration proposées sur place, la Fondation Aspinall réalise de nombreux appels aux dons sur son site et ses réseaux sociaux et organise différentes collectes de fonds pour financer ses réintroductions.
Enfin, consciente du rôle de l’association dans la conservation animale, l’UICN au travers du programme SOS – Save Our Species, co-finance le projet de la fondation Aspinall pour la conservation du gibbon argenté sur l’île de Java.
1 réponse to “Fondation Aspinall”
12.10.2020
Mpaka EphremEn RDcongo ou j’habite;Je suis pensionné de la vie sauvage.j’ai participé dans plusieurs activités de conservations de la nature.Grardons bon contact pour la suite