Présentation de la grenouille en danger
C’est en 1971 que la petite grenouille rouge du Yapacana a été découverte pour la première fois au sud du Venezuela. « Minyobates steyermarki », de son nom scientifique, a été nommée ainsi en l’honneur du docteur Julian Steyermark qui a découvert l’espèce.
Malheureusement, notre amphibien est inscrit depuis 2004 dans la catégorie « en danger critique d’extinction » par l’IUCN. En effet, depuis quelques années, les effectifs de l’espèce sont en baisse.
C’est une espèce essentiellement terrestre. Elle se trouve dans les zones boisées où la mousse rocheuse est abondante. Elle se nourrit majoritairement de petits invertébrés. De la famille des « dendrobatidae », cette grenouille est la seule espèce du genre « Minyobates ».
La « grenouille au poison démoniaque », comme pourrait se traduire son nom anglais « the demonic poison frog », est petite de taille (environ 16 mm). Les mâles sont généralement plus petits que les femelles. Leur peau est légèrement granulée sur la gorge et les flancs mais lisse ailleurs. La surface dorsale de la grenouille est dotée d’un rouge vif, terne ou brun rougeâtre. Souvent, cette dernière est parsemée de petites tâches noires.
La couleur de sa peau est brillante, ce qui la différencie des autres espèces d’amphibien. De toutes les grenouilles, c’est l’une des plus colorées.
Localisation de la petite grenouille rouge
La petite grenouille rouge du Yapacana a été découverte au sud du Venezuela, dans le parc national du Cerro Yapacana, non loin de la rivière Orinoco, dans l’Etat d’Amazonas.
Présente dans les zones humides à des altitudes de 600 à 1300 mètres, son habitat naturel est constitué d’arbres d’environ 8 à 10 mètres de haut et de rochers. Son aire de répartition est très faible et constitue la principale menace de l’espèce.
Menaces qui pèsent sur Minyobates steyermarki
L’IUCN considère minyobates steyermarki comme en « danger critique d’extinction » car son habitat est inférieur à 10 km². Ce qui lui laisse peu d’espace pour se reproduire.
Nous n’avons pas de chiffre exact quant à l’effectif total de l’espèce, mais nous savons que la population est en déclin. Mais quelles en sont les causes ?
L’une des menaces principales est la collecte de certains spécimens par les collectionneurs et les scientifiques. En effet, la toxicité, la couleur et la rareté de la grenouille rouge du Yapacana rend l’amphibien précieux. Malgré son inscription sur l’Annexe II de la CITES, il est encore d’actualité de voir ce genre de pratique.
D’autres menaces peuvent être citées, telles que l’exploitation de mines d’or présentes sur le territoire de la grenouille et des incendies de forêt qui peuvent s’avérer dévastateur.
Efforts de conservation
Malheureusement, il y a peu de mesures de sauvegarde pour Minyobates steyermarki. Cependant, le Cerro Yapacana, qui a donné son nom au parc national et à notre grenouille, est un monument naturel très surveillé au Venezuela.
Comme indiqué plus haut, cet amphibien est protégé par l’Annexe II de la CITES, ce qui signifie que sa commercialisation est règlementée. Son inscription sur la liste rouge de l’IUCN, lui permet aussi de jouir d’une surveillance particulière même si les dernières publications et études à son sujet remontent à 2004.
Reproduction de la grenouille du Yapacana
Peu d’informations ont été recueillies sur le système de reproduction de la grenouille. Néanmoins, on sait que celle-ci a lieu dans l’eau. Les œufs sont pondus dans les broméliacées (une famille de plantes endémiques des régions tropicales d’Amérique). La ponte varie de trois à neufs œufs qui éclosent généralement à partir du 10ème jour, lorsque les larves atteignent environ 8 à 10 millimètres de longueur. Les têtards naissent noirs et vont mettre dans les sept semaines pour se transformer en grenouille adulte et prendre une belle couleur rouge d’où l’espèce tire son nom.
En savoir plus sur cette grenouille vénimeuse
Nous avons souvent entendu dire que les couleurs vives sur les animaux signifiaient un danger pour l’être humain. C’est vrai et c’est d’autant plus justifié avec notre grenouille menacée. Selon les chercheurs, la peau toxique de cette grenouille servait autrefois aux indiens. En effet, ils l’utilisaient comme poison sur les petites fléchettes de leur sarbacane ou encore sur les flèches de leur arc. Ce dernier affecte mortellement le système nerveux ce qui ne laisse aucune chance à la personne qui a été mise en contact avec le poison. D’où son nom anglais : « demonic poison frog ».
« Minyobates steyermarki » fait ainsi partie d’une des familles de grenouilles les plus toxiques au monde. Si vous en croisez une, faites très attention !
3 Réponses to “La petite grenouille rouge du Yapacana”
09.05.2017
VincentEst ce que tu peux citer tes sources svp
14.02.2016
ColineBonjour, je souhaiterai savoir si la grenouille rouge du yapacana est une espèce encore présente de nos jours ?
Merci
16.02.2016
Espèces-Menacees.frBonjour Coline,
Oui, les animaux que tu trouveras sur notre site existent tous encore de nos jours, c’est également le cas pour la grenouille rouge du Yapacana. Elle vit dans un parc national du Venezuela. Malheureusement, elle est considérée comme proche de l’extinction et nous ne savons pas pendant combien de temps elle pourra survivre sans programme de sauvegarde spécifique.