De l’Éthiopie au Mozambique, le développement résidentiel est en train d’anéantir la mégafaune d’Afrique de l’Est, alors que de plus en plus de personnes quittent les villes pour s’installer dans les zones rurales. En quelques années seulement, une grande partie de la région orientale du continent est devenue inhospitalière pour les éléphants, les lions et les rhinocéros qui y habitaient autrefois. Le dernier livre du photographe Nick Brandt, Hériter de la poussière (2016), souligne l'impact néfaste de l'étalement urbain croissant de la région sur sa magnifique faune.
Dans une série de panoramas poignants, Brandt documente des paysages qui ont été modifiés à jamais par l'urbanisation, notamment des carrières, de nouveaux sites industriels et des friches. À chaque endroit, Brandt a érigé des portraits grandeur nature de la faune la plus emblématique de la région, puis a photographié les installations dans leur nouvel environnement urbain. Les chaînes de montagnes et les nuages dans les portraits d’animaux à grande échelle s’alignent parfaitement avec les paysages environnants à travers le temps et l’espace. L'exécution de Brandt est si parfaite qu'un observateur inattentif pourrait croire qu'elle regarde un véritable animal dans son habitat naturel, plutôt qu'une photographie intégrée d'un animal déplacé par le développement urbain. Dans une scène, une photographie d’un lion majestueux est perché au sommet d’un tas d’ordures, entouré de gens en quête de restes de nourriture. Une autre image montre un groupe de jeunes garçons sous un passage souterrain, rassemblés autour du portrait d'une famille d'éléphants (vous pouvez voir cette photo et d'autres de la collection dans ce diaporama).
Comme les travaux précédents de Brandt, qui Espèces-menacées.fr présenté en 2014, Hériter la poussière est conçu comme un appel à l’action. Le photographe écrit dans l'essai d'ouverture du livre : « Nous avons un impératif moral et humain de protéger la terre et ses créatures. »
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