Un jour, on tombe parfois sur quelque chose de tellement spécial, qu’on n’arrive même pas à le comprendre.
En 2010, je travaillais en tant qu’agent de contrôle des animaux et je me suis retrouvée au beau milieu d’un litige avec des voisins à propos de leurs chiens errants. Alors que j’attendais le propriétaire du chien errant, le couple qui avait initié la plainte m’a dit qu’ils venaient d’adopter une pit bull chiot mais qu’ils ne pouvaient pas la garder. Ils m’ont demandé si je voulais la voir. J’ai accepté et Cuda est sortie avec une laisse faite de ficelle.
En l’observant, j’étais abasourdie. Elle n’était comme aucun chien que j’avais jamais vu. Elle avait un corps écrasé et une mâchoire énorme avec un sérieux prognathisme, et ressemblait à un mélange entre une gargouille et un cochon. Ou une gargouille et une grenouille.
Il y a eu un silence gênant entre moi et le couple. Ils ont ignoré l’apparence étrange de Cuda. Ils m’ont seulement dit qu’ils l’avaient nommée Cuda parce que son prognathisme leur rappelait un barracuda. Alors que je réfléchissais à l’idée de l’emmener chez moi, j’ai été envahie par des pensées négatives telles que « Vivra-t-elle ? », « Qu’est-ce qui ne va pas avec elle ? » et « Quel type de soins vétérinaires va-t-elle nécessiter et comment vais-je pouvoir les payer ? »
Le couple a continué à m’expliquer qu’ils devaient partir en urgence car ils avaient des problèmes avec les gens du voisinage. Mes inquiétudes ont été remplacées par un puissant désir de protéger ce chien. Je savais que si je la ramenais au refuge, le vétérinaire de l’établissement penserait qu’elle était malade et l’euthanasierait. Bien que je n’aie aucune idée de ce que j’allais faire avec ce chiot, j’ai envoyé un SMS à mon mari pour lui demander si je pouvais l’emmener chez nous. Il (raisonnablement) m’a répondu que nous avions déjà quatre chiens à la maison mais je n’ai cessé de lui envoyer des messages pour lui dire qu’il ne comprenait pas.
Je pouvais sentir la colère dans son SMS quand, finalement, à contrecœur, il a cédé. Comme j’étais encore au travail, j’ai pris rendez-vous pour revoir les voisins ce soir-là, en me demandant s’ils allaient même se montrer – et espérant à moitié qu’ils ne le feraient pas. J’étais très nerveuse à l’idée de prendre soin de ce chien.
Ils se sont présentés et je suis soudainement devenue la propriétaire d’un chien si unique que j’ai cru qu’elle était le seul exemplaire à exister.
J’ai franchi le seuil de ma maison à contre-cœur et mon mari a fait un mouvement de recul en voyant Cuda. Il m’a demandé de l’emmener chez le vétérinaire dès que possible pour savoir si elle allait même survivre. Cuda s’est aussitôt endormie sur le canapé, même si elle n’avait même pas pu y monter sans mon aide.
Le vétérinaire a d’abord pensé que Cuda avait un problème neurologique, mais après l’examen, il a déclaré qu’elle était en bonne santé. Cependant, il n’avait aucune idée de la cause de son apparence si inhabituelle. Soulagée de savoir qu’elle ne ressentait aucune douleur, je l’ai ramenée à la maison et la vie avec Cuda a officiellement commencé. En grandissant, elle a gagné en mobilité et s’est bientôt mise à jouer avec nos autres chiens et chats de manière si normale que nous ne la considérions même plus comme différente.
Quelques mois plus tard, nous regardions le gagnant du concours du chien le plus moche du monde à la télévision. Abby était présentée comme un chien consanguin en raison de sa colonne vertébrale courbée et j’ai pensé, « Je peux faire mieux que ça ! » Nous avons décidé en plaisantant d’inscrire Cuda au concours de 2011 en raison de son aspect si unique. Je voulais voir la réaction des autres à son sujet et même si nous savions qu’elle était si mignonne, nous pensions qu’elle avait une chance de gagner.
J’ai créé une page Facebook pour elle et j’ai commencé à faire campagne. Je pensais que Cuda était consanguine et que ses mauvais gènes contribuaient à son étrange apparence. Lorsque j’étais agent de contrôle des animaux, j’ai remarqué que les éleveurs vivaient les uns à côté des autres et avaient souvent des chiens qui étaient apparentés les uns aux autres. Je pensais que leurs pratiques d’élevage irresponsables incluaient l’accouplement de chiens étroitement liés.
Le couple qui m’a confié Cuda a même trouvé sa page et m’a contacté pour me dire qu’ils l’avaient trouvée sur Craigslist grâce à une annonce de pitbulls vendus par un type. Ils l’avaient payée 50 $ mais ne l’avaient eue que deux semaines. Peut-être ont-ils réalisé que Cuda ne ressemblait pas aux autres chiens et ont changé d’avis. Peut-être étaient-ils tout aussi méfiants à l’idée de son avenir que moi.
Basé sur mon expérience avec les éleveurs des quartiers où je travaillais, et le fait que les propriétaires originaux de Cuda l’avaient obtenue d’un éleveur amateur, j’ai qualifié Cuda de consanguine sur sa page.
J’ai partagé l’histoire de Cuda partout. Bientôt, elle a été publiée sur des pages comme PeoplePets et dans la presse à travers American Dog Magazine. En 2010, il n’y avait pas beaucoup de pages de chiens célèbres, et la popularité de Cuda a commencé à décoller.
Une fois que j’ai appris que Cuda était née de parents consanguins et que j’ai réfléchi à la façon dont elle aurait pu finir par être abandonnée dans un refuge, mon attitude à propos de la participer au concours a changé de l’humour léger à une mission d’éduquer les gens sur ces éleveurs amateurs et les encourager à ne pas acheter sur Craigslist mais plutôt adopter. Notre campagne a duré huit mois et nous avons participé à de nombreux événements conviviaux pour les chiens, avons fait la une des journaux locaux et avons rencontré beaucoup de gens qui sont tombés amoureux de ma chienne imparfaite. Nous avons même rencontré la princesse Abby et sa propriétaire.
Quelques mois après le début de notre campagne, une photo a commencé à circuler sur notre page d’une chienne que les gens prétendaient avoir été retouchée avec Photoshop ou avoir eu son apparence parce qu’elle vivait à l’intérieur d’une boîte.
Je savais que les deux affirmations étaient fausses. Ce chien avait la même forme physique que Cuda. J’ai finalement retrouvé le chien et j’ai appris qu’elle s’appelait Quasi et vivait en Italie. J’ai noué une amitié en ligne avec sa propriétaire, Fabiana Rosa, et elle m’a expliqué que Quasi et Cuda souffraient du syndrome de la « colonne vertébrale courte ». Fabiana a expliqué que Quasi était incapable de bouger la tête et était née sans ligaments dans son genou arrière gauche, qui a dû être réparé chirurgicalement. Fabiana a fondé Progetto Quasi et se consacre à aider les chiens ayant des besoins spéciaux.
Je me suis intéressée à un article faisant référence à un travail de Hans-Jorgen Hansen intitulé « Preuves historiques d’une malformation inhabituelle chez les chiens (‘Short-Spine Dog’) », publié dans le Journal of Small Animal Practice. J’ai appris que ce syndrome était mentionné dès le XVIIe siècle dans des peintures de David Klöcker Ehrenstrahl, qui se réfère à ses sujets comme « monstre de loup et chien » et « monstre de renard et chien ».
L’article d’Hansen continue à discuter d’autres études de ces peintures par des critiques littéraires qui définissaient ces chiens comme des créatures de fantaisie et le résultat malheureux de la consanguinité. Ils étaient tous d’accord pour dire que le syndrome est un phénomène génétique, qui provoque un raccourcissement de la colonne vertébrale et des ligaments, un profil incliné, des jambes avant allongées et des jambes arrière recourbées.
Ils décrivent aussi l’absence de queue ou une queue courte.
Des discussions à propos des chiens à colonne vertébrale courte ont été référencées dans une série d’articles écrits entre 1956 et 1961 concernant un chien japonais natif atteint du syndrome.
Ces articles étaient référencés dans un livre intitulé « Genetics of the Dog » par Elaine Ostrander, publié en 2001. Le livre trace la cause de cette condition à la consanguinité et déclare également que les femelles ont tendance à avoir des chaleurs plus longues que les chiens normaux et que, si elles peuvent tout de même avoir des chiots, elles produisent généralement un seul chiot.
En 1982, un manuel vétérinaire appelé « Animal Genetics » fait référence aux « Baboon Dogs of De Boom » en Afrique du Sud.
Ce n’est que quelques années plus tard qu’une photo d’un croisement de cocker nommé Crumpet, recueilli dans un refuge de Twinsburg, Ohio, est apparue sur ma page.
Il était clair que Crumpet présentait clairement le syndrome de colonne vertébrale courte et…
0 réponse à “Incroyable mais vrai : non, cette image n’a pas été retouchée! Découvrez ce qui arrive quand des irresponsables reproduisent des chiens.”