Peu connue du grand public, la gazelle Dama est pourtant l’un des mammifères africains les plus menacés de la planète. Plutôt commune autrefois, l’espèce est aujourd’hui au bord de l’extinction avec moins de 300 individus – peut-être même moins d’une centaine – dans la nature et environ 2500 en captivité et semi-captivité dans le monde.
Description de la gazelle Dama
Contrairement à ce que certains pourraient penser, la gazelle Dama est un bovidé – mais pas un bovin ! – comme toutes les espèces de gazelles. Elle compte trois sous-espèces :
- la gazelle dama dama,
- la gazelle dama mhorr,
- la gazelle dama rufficolis.
Caractéristiques physiques
Nanger dama de son nom scientifique est la plus grande gazelle du monde. Adulte, sa hauteur au garrot atteint les 90 à 110 cm, une taille impressionnante pour une gazelle qu’elle doit en partie à ses longues pattes fines. Les femelles pèsent 35 à 45 kg et les mâles, plus costauds, entre 40 et 75 kg.
La tête de la gazelle Dama rappelle celle de la chèvre, son corps est élancé et son cou allongé. Ses cornes sont assez courtes – entre 21 et 43 cm –, en forme de S, dirigées vers l’arrière. Celles du mâle sont plus grandes que celles de la femelle.
Le cou, roux, porte une tâche blanche bien visible. La coloration de la robe et de sa tête est blanche avec, à la partie supérieure, une zone rousse plus ou moins étendue qui laisse toujours la croupe et le ventre blancs. La queue est courte, blanche avec l’extrémité noire.
Attention, la couleur du pelage varie selon les sous-espèces. La gazelle Morhh, par exemple, est presque complètement rousse tandis que Rufficolis est principalement blanche.
Alimentation
Sans surprise, la gazelle Dama est exclusivement herbivore. Elle se nourrit d’arbustes, d’herbes et de feuilles d’acacia qu’elle atteint parfois en se positionnant sur ses deux pattes arrières, de façon bipède, pour aller chercher les feuilles les plus en hauteur.
C’est dans cette végétation que la gazelle tire la majeure partie de ses besoins en eau. Et heureusement pour elle qu’elle présente une grande résistance à la sécheresse, car son milieu naturel n’est guère humide !
Comportement
La gazelle Dama est un animal grégaire, qui vit en troupeau. Les petits groupes sont souvent organisés autour d’un seul mâle entouré de femelles. L’organisation sociale chez la gazelle Dama est fortement liée aux saisons.
Au cours de la saison humide, on les trouve sur les pâturages et les plateaux du Sahara, mais elle redescend dans la zone sahélienne durant la saison sèche. Dans le passé, des hardes composées de mâles et de femelles pouvaient compter plusieurs centaines d’individus.
Grâce à son organisation en troupeau, la gazelle Dama peut mieux se défendre face à ses nombreux prédateurs que sont par exemple les guépards, les hyènes, les lions et les chacals. Lorsque l’un d’eux s’approchent d’un peu trop près, la gazelle qui le repère avertit ses congénères en tapant des pieds, en effectuant des ronds et en reniflant. Si le danger s’avère réel, la principale défense de la gazelle Dama est tout simplement la fuite. Une technique judicieuse, étant donné la rapidité de l’animal : jusqu’à 70 km/h en vitesse pointe.
Localisation
La gazelle Dama est originaire des régions saharienne et sahélienne, en Afrique. Elle se réfugie dans les régions les moins accessibles pour l’homme, là où le terrain est très peu praticable.
Les populations résiduelles connues constituent de petits groupes d’individus très fragmentés. Des populations de vingt individus ou moins sont en effet séparées par des centaines de kilomètres, dans un désert de dunes. Dans ces petits troupeaux, on y observe souvent un unique mâle entouré de femelles.
Nous les trouvons au Tchad (trois groupes), au Niger (deux groupes) et potentiellement au Mali (une population observée pour la dernière fois en 2005). Elle a récemment fait l’objet d’une réintroduction au Sénégal, au Maroc et en Tunisie. Dans ces pays, les gazelles Dama sont en semi-liberté, dans des zones protégées. Autrefois, l’aire de répartition de la gazelle Dama était beaucoup plus vaste et s’étendait du Maroc à l’Egypte.
La population totale est estimée à moins de 300 individus dans la nature. Peut-être même moins d’une centaine, selon de récentes estimations.
Menaces
L’espèce est gravement menacée et classée « en danger critique » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et son déclin ne remonte pas à si longtemps : 80 % des populations ont disparu depuis les années 1990 !
Bien que la gazelle Dama soit une proie de premier choix pour nombre de carnivores, la prédation naturelle n’est pas à l’origine de l’important déclin des populations sauvages. En réalité, cette extinction accélérée a une double cause : la chasse et la perte de son habitat.
A partir des années 1950, la chasse de la gazelle Dama a atteint de tels niveaux que les effectifs se sont effondrés. Et malgré l’inscription dès 1983 de l’espèce en annexe I de la Cites, le déclin a continué.
La principale cause du déclin rapide de l’espèce, c’est la chasse incontrôlée dont elle a fait l’objet pendant de nombreuses années, aussi bien par les nomades que par les militaires présents dans son aire de répartition et lors de parties de chasse. Aujourd’hui encore, le braconnage constitue une menace importante.
La deuxième raison de la disparition de la gazelle Dama vient de la perte de son habitat – en raison de l’expansion humaine – et de sa dégradation due au surpâturage du bétail domestique.
Les fortes sécheresses, causées par le changement climatique, jouent également un rôle néfaste pour l’avenir de l’espèce. Les sources de nourriture se raréfient tandis que la compétition avec le détail va crescendo et que les gazelles Dama sont toujours plus repoussées vers les limites de leur aire de répartition historique, désormais fortement fragmentée.
Efforts de conservation
La sauvegarde de l’espèce en milieu sauvage passe nécessaire par la protection de son habitat et par la réintroduction de nouveaux individus afin d’augmenter les effectifs et améliorer la diversité génétique. Pour cela, tous les espoirs se tournent vers les parcs animaliers qui détiennent des candidats potentiels à la réintroduction.
Heureusement, à l’exception de la sous-espèce Nager dama dama, la gazelle Dama est plutôt bien représentée en captivité – notamment la gazelle Mohrr. Mais les efforts de conservation sont encore trop peu importants. Des animaux en captivité en Espagne et en Allemagne ont toutefois été introduits dans des parcs nationaux au Maroc – 130 individus en 2007 dans le parc national de Souss-Massa, puis 25 individus dans le Parc national de Dakhla en 2015 –, en Tunisie (dans le parc national de Bou-Hedma, mais elles sont toutes éteintes désormais, le dernier mâle ayant été découvert mort en 2020) ainsi qu’au Sénégal (réserve de faune de Guembeul et réserve de faune de Ferlo Norte).
Quelques organisations non gouvernementales tentent de faire ce pont entre captivité et relâcher dans la nature – en zones protégées – dans le cadre de ces réintroductions. Au Maghreb, l’association Nature Initiative a collaboré aux récentes réintroductions, et le Sahara Conservation Fund supervise des opérations de surveillance et de protection des dernières populations du Tchad et du Niger.
L’UICN, la Royal Zoological Society of Scotland et le Zoo d’Al Aïn – qui détient une importante population reproductrice – ont par ailleurs établi, avec d’autres organismes partenaires, une « Stratégie de conservation » pour la gazelle Dama courant sur la période 2019-2028. Ce document fixe une série de mesures, dont :
- le suivi des populations sauvages ;
- la protection des dernières populations ;
- la réintroduction de nouveaux individus dans de nouveaux sites ;
- le renforcement des populations sauvages.
En parallèle, les experts préconisent de renforcer également les populations semi-captives, et de maximiser le patrimoine génétique des populations captives, en vue de prochaines réintroductions.
Reproduction de la gazelle Dama
En captivité, les gazelles Dama peuvent se reproduire toute l’année, mais il semblerait qu’il y ait une période propice en milieu naturel : d’août à octobre. A ce moment-là, les mâles deviennent territoriaux et adoptent des comportements plus agressifs, pour asseoir leur supériorité sur d’éventuels rivaux.
Pour s’accoupler à une femelle, le mâle effectue une parade nuptiale au cours de laquelle il se tient bien droit, relève le museau et donne des coups de pieds. Il peut également toucher la femelle avec son museau et lui signaler sa présence par des sons caractéristiques.
Si la femelle est intéressée, elle effectue des ronds et tend la queue, indiquant au mâle qu’elle est prête à s’accoupler.
La gestation dure environ six mois. Une femelle donne généralement naissance à un seul petit, une fois par an. Dès la naissance, la mère et son petit restent généralement à l’écart du troupeau. Quelques jours plus tard, quand le petit est suffisamment fort, il peut la suivre et accompagner le reste du groupe. Il sera allaité par sa mère pendant les trois à quatre premiers mois de sa vie avant d’être sevré.
Un petit mâle atteint la maturité sexuelle vers l’âge d’un an. C’est plus tardif chez la femelle : entre 1,5 an et 2 ans.
Quant à l’espérance de vie de la gazelle Dama, elle est d’environ 12 ans dans la nature.
4 Réponses to “La gazelle dama”
10.08.2018
СialisGreat article, just what I needed.
08.01.2015
derriences gazelles sont magnifique il faut les sauver a tous pris!!!! il faut se rendre compte de cette cause!!
16.04.2014
runambotbizarre comme animal mai y faut les sauver
17.02.2014
FIONAIl faut sauver ces gazelles!!!!