Ces sympathiques primates connus de tous sont malheureusement très menacés par la disparition de leur habitat naturel et le braconnage. Apprenez-en plus sur eux à l’occasion de leur journée mondiale, qui a lieu tous les ans le dernier vendredi du mois d’octobre.
#1. Les lémuriens ne vivent qu’à Madagascar, Mayotte et aux Comores
Véritables symboles de la faune malgache, les lémuriens ne vivent à l’état sauvage que dans cette immense île de l’océan Indien – plus grande que la France –, ainsi que dans quelques îles voisines, dans l’archipel des Comores et à Mayotte. C’est d’ailleurs cet isolement géographique, loin du continent africain et de ses prédateurs, qui a permis aux lémuriens de survivre et d’évoluer de leur côté.
#2. Ils sont arboricoles
Ils sont essentiellement arboricoles : les lémuriens passent la majorité de leur temps en hauteur dans les arbres et ne descendent que très peu au sol. Là-haut, ils trouvent non seulement un abri face aux prédateurs, mais aussi de quoi se nourrir, les lémuriens étant principalement herbivores. Leur régime alimentaire se compose surtout de feuilles, de fleurs et de fruits qu’ils accommodent d’insectes ou encore d’écorce et de sève d’arbre. Rare exception, les makis cattas passent pas mal de temps à terre en comparaison avec les autres espèces de lémuriens.
#3. Il existe plus d’une centaine d’espèces
Quand on pense aux lémuriens, on se représente souvent le maki catta, probablement le lémurien le plus connu, popularisé par la saga Madagascar où le roi Julian est représenté sous les traits d’un lémur catta. Il s’agit aussi de l’espèce de lémuriens la plus représentée dans les parcs animaliers français, beaucoup de personnes ont donc pu en observer en vrai sans avoir mis les pieds à Madagascar. Mais les lémuriens sont en réalité une très grande famille composée de 112 espèces identifiées à ce jour, et peut-être plus encore que nous ne connaissons pas encore. D’ailleurs, la dernière découverte d’espèce de lémuriens à Madagascar est très récente et remonte à 2020. Il s’agit du microcèbe de Jonah, un petit primate d’à peine 60 grammes.
#4. 98 % sont menacées
Le chiffre a de quoi impressionner… et inquiéter : 98 % des espèces de lémuriens existant encore à ce jour sont menacées de disparition, selon la mise à jour 2020 de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi elles, 33 espèces sont en « danger critique » d’extinction, comme par exemple le grand hapalémur, l’hapalémur doré, le vari noir et blanc ou encore le propithèque de Verreaux. De fait, les lémuriens remportent le terrible titre de « groupe de mammifères le plus menacé au monde ».
Et la situation ne semble pas s’arranger : la déforestation, l’une des principales causes de la disparition des lémuriens, se poursuit à Madagascar. Depuis les années 1950, l’île a perdu près de 45 % de ses forêts naturelles. Par ailleurs, les captures et la chasse se poursuivent, que ce soit pour faire de ces primates des animaux de compagnie ou pour consommer leur chair. Leur cas est malheureusement susceptible d’empirer avec le Covid : confrontés à une extrême pauvreté et à des pénuries, les Malgaches privés des recettes de l’écotourisme n’ont pas d’autres choix que de se tourner vers la forêt pour trouver leurs moyens de subsistance, au détriment des dernières populations de lémuriens.
#5. Ce sont des primates mais pas des singes
La confusion est très courante et mérite donc de faire le point : les lémuriens sont effectivement des primates, mais ce ne sont pas des singes. En réalité, l’ordre des primates regroupe quatre branches distinctes : les singes, les lémuriens, les tarsiers et les loris.
#6. Certains ont les yeux bleus
C’est joli, et après ? Eh bien il s’agit là d’une caractéristique très peu répandue chez les mammifères puisqu’à l’exception du cuscus tacheté aux yeux bleus, un petit marsupial originaire d’Indonésie, cela ne concerne que le lémur aux yeux turquoise. Quid des humains aux yeux bleus ? Des tigres blancs ? Et des panthères de l’Amour ? En effet, d’autres mammifères ont également les yeux bleus, mais cela ne concerne pas toute l’espèce dans son ensemble, uniquement certains individus. Chez l’homme par exemple, seule 8 % à 10 % de la population mondiale a les yeux bleus et la panthère de l’Amour est une sous-espèce de léopard. Quant aux tigres blancs, il ne s’agit pas d’une espèce, ni d’une sous-espèce, mais de tigres du Bengale atteints de leucisme.
#7. Les femelles dominent
Les lémuriens sont des animaux sociaux qui vivent en groupe de plusieurs individus. A contrario de ce que l’on observe généralement chez les autres mammifères grégaires, ce ne sont pas les mâles mais les femelles qui mènent la danse. Et ce, dans la plupart des différentes espèces de lémuriens ! Une étude parue en 2015 dans la revue Nature avance que cette dominance féminine est d’ailleurs ancestrale. Les femelles n’hésitent pas à asseoir leur supériorité en faisant preuve d’agressivité, en subtilisant la nourriture aux mâles ou en marquant leur territoire.
#8. L’aye-aye est associé au mal
Certaines croyances ont causé beaucoup de tort aux animaux et ont encore la vie dure. L’aye-aye, un lémurien nocturne qui se distingue par son physique peu ordinaire et son troisième doigt de la main démesurément long, en a malheureusement fait les frais. Il est en effet associé au mal par certains Malgaches, ce qui lui a valu des années de persécution injustifiée. Il est également victime d’autres menaces importantes, dont la disparition de son habitat naturel. Aujourd’hui, l’espèce Daubentonia madagascariensis est classée « en danger » d’extinction par l’UICN et ses dernières populations sauvages continuent de décliner.
#9. L’indri chante en rythme
Contrairement à l’aye-aye, l’indri serait quant à lui perçu comme un bon présage pour tous ceux qui croiseraient sa route. Mais c’est pour un talent particulier que ce lémurien bicolore fait partie de ce top : il serait le seul mammifère, avec l’humain, à être capable de chanter en rythme. Ce sont des scientifiques qui en sont arrivés à cette conclusion, dans une étude parue dans Current Biology en octobre 2021. Ils distinguent le rythme du chant, car de nombreuses espèces peuvent en effet chanter, mais très peu savent le faire en suivant un certain rythme, défini par les auteurs de l’étude comme « des modèles de durée composés de sons et de silences ». On ignore cependant pourquoi ces lémuriens ont développé une telle faculté, mais on pense qu’il pourrait s’agir d’une question de communication longue distance et de défense du territoire.
#10. Le plus petit lémurien est aussi le plus petit primate
Dans la famille des lémuriens, il y en a des grands qui mesurent plus d’un mètre de long et aussi des tout petits : les microcèbes. Il en existerait 24 espèces différentes – la dernière, le microcèbe de Jonah, a été décrite en 2020 – qui ont toutes la particularité de réunir des primates de très petite taille, ne pesant que quelques dizaines de grammes. Le plus petit d’entre tous est le microcèbe de Madame Berthe. Avec son poids plume – à peine 30 grammes – et sa taille minuscule – un corps de 10 cm et une queue légèrement plus grande – il remporte d’ailleurs la palme du primate le plus petit au monde.
[Un grand merci à Eyes of the World Film, pour les images fournies. Cette organisation à but non lucratif participe à la protection des écosystèmes mondiaux grâce à l’éducation et à la sensibilisation.]
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