
L’ara de Spix (Cyanopsitta spixii) est un perroquet du Brésil rendu célèbre par le dessin animé Rio. Le héros est en effet le dernier mâle connu de son espèce lorsqu’il rencontre une partenaire grâce à qui l’espoir d’éviter l’extinction renaît.
Dans la fiction comme dans la réalité, cet oiseau est dans une situation critique. L’espèce a d’ailleurs été déclarée « en danger critique » d’extinction et probablement éteinte dans la nature par l’UICN en 2018. Soit 18 ans après la dernière observation d’un individu dans son milieu naturel.
Malgré cette notoriété fulgurante – boostée par le succès du film et l’actualité peu réjouissante autour de sa probable extinction –, l’ara de Spix est très régulièrement confondu avec l’ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus). Y compris dans la presse généraliste et même spécialisée ! Pourtant, ces deux espèces sont très différentes.
Ara de Spix et ara hyacinthe : un physique distinct

Ara de Spix (Cyanopsitta Spixii) ©Capture d’écran Youtube.
Cette confusion vient probablement du fait que l’ara de Spix est si rare que dans de nombreuses bibliothèques d’images (Flickr, Shutterstock, etc.), ce sont des images d’aras hyacinthes qui apparaissent lorsque sont cherchées des photos de lui. L’erreur est par ailleurs d’autant plus facile que des points communs existent entre ces deux espèces.
D’abord, il s’agit de deux perroquets, et plus précisément des aras. Ils appartiennent donc à la même catégorie au sein de la famille des Psittacidae. Tous deux vivent principalement dans la même zone géographique, l’ara de Spix au Brésil et l’ara hyacinthe en Bolivie, au Paraguay et également au Brésil. Autre similitude, l’ara de Spix et l’ara hyacinthe sont tous les deux bleus.
Mais les ressemblances s’arrêtent là. D’ailleurs, il ne s’agit même pas de la même nuance de bleu, l’ara de Spix étant bien plus clair. Sa tête est même encore plus claire que le reste du corps, marquant ainsi bien la séparation entre les deux. L’ara hyacinthe, quant à lui, se distingue facilement par son bleu profond et le jaune vif qui encercle ses yeux et les coins de sa bouche.

Ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus).
Tous deux se différencient aussi par leur taille : avec ses 1 m de long, son envergure de 130 à 150 cm et son poids de 1,5 kg, l’ara hyacinthe est en effet le plus grand de tous les perroquets. A côté, l’ara de Spix a l’air d’un poids plume : il mesure entre 50 et 60 cm – soit deux fois moins que l’ara hyacinthe – et pèse moins de 400 grammes ! Bref, nul besoin d’être un expert pour faire la différence entre les deux espèces, un simple coup d’oeil suffit.
Des niveaux de menaces éloignés
Cyanopsitta spixii et Anodorhynchus hyacinthinus sont également très différents au regard de leur statut de conservation. Considérées toutes deux comme menacées par l’UICN, ces espèces n’en sont toutefois pas au même niveau dans l’échelle menant à l’extinction.
L’ara de Spix est en effet considéré comme probablement éteint à l’état sauvage. Autrefois, l’espèce vivait dans la Caatinga, un biotope semi-désertique au nord-est du Brésil. Mais sous la pression de la chasse et de la déforestation, ce perroquet a vu sa population se réduire comme peau de chagrin. Aujourd’hui, l’espoir de voir l’oiseau peupler de nouveau son environnement originel réside dans des programmes d’élevages et de réintroduction, grâce aux quelques dizaines d’individus vivant en captivité.
Bien que classé « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacés, l’ara hyacinthe n’est pas dans une situation aussi critique. Jusqu’à récemment, il était même considéré comme plutôt commun dans son aire de répartition. C’est surtout au cours des dernières décennies que son déclin s’est accentué, sous l’effet de la dégradation de son habitat. D’après l’UICN, il en resterait désormais environ 4300 dans la nature et leur population continue de diminuer.
par Jennifer Matas
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