Le Bip Bip de « Bip Bip et Coyote » existe vraiment

Les anciens comme les plus jeunes connaissent tous ou presque l’univers des Looney Tunes, cette série de dessins animés avec son lot de héros comme Bugs Bunny, Pépé le Putois, Taz, Daffy Duck et, bien entendu, Bip Bip et Coyote. Peu de personnes, en revanche, savent que l’oiseau du désert qui court à grande vitesse et réussit toujours à berner le coyote a été inspiré par une espèce qui existe vraiment.

Bip Bip, un grand géocoucou

Le héros de Bip Bip et Coyote est en effet un grand géocoucou, aussi appelé géocoucou de Californie ou Geococcyx californianus de son nom scientifique. Dans la version originale, Bip Bip porte d’ailleurs le nom de Road runner, et le nom anglophone de l’espèce est « greater roadrunner », le clin d’œil est plus qu’évident.

Cette espèce de la famille des coucous est originaire du sud-ouest des Etats-Unis et du Mexique. On la trouve principalement en Arizona, en Californie, dans le Nevada, le Colorado ou encore au Texas et au Nouveau-Mexique et jusqu’au sud du Mexique.

Comme dans le cartoon, elle préfère les paysages désertiques où la végétation se fait rare. Quelques zones herbeuses lui suffisent pour trouver sa nourriture – des proies de tailles diverses, allant du petit insecte aux petits mammifères et aux reptiles comme le serpent à sonnette, complétées par quelques fruits.

Ressemblances physiques

A la différence de Bip Bip, le grand géocoucou n’arbore pas un pelage bicolore bleu, ni un bec jaune vif. Les couleurs de son corps tendent plutôt vers le brun foncé strié de blanc, à l’exception de sa partie ventrale qui est blanche. Seul son œil est cerclé de bleu avec une pointe de rouge.

En revanche, les deux oiseaux présentent des similitudes physiques, avec une longue queue et une crête fournie sur le dessus de la tête.

Bip Bip paraît également plus grand que le grand géocoucou, qui mesure en réalité 25 à 30 cm de haut, 50 à 65 cm de long et pèse entre 220 et 345 grammes.

Un coureur hors pair

Le nom anglophone du grand géocoucou est peut-être plus parlant que son nom français quant à sa faculté à se déplacer. « Greater roadrunner » peut en effet se traduire par « plus grand coureur de route ».

Il est vrai que cet oiseau privilégie la course au vol. Pour se déplacer, il utilise ses deux pattes, longues et musclées, grâce auxquelles il peut atteindre des vitesses de pointe à plus de 40 km/h ! De quoi rattraper sans sourciller un lézard qui tenterait de prendre la fuite…

En revanche, il reste presque toujours au sol. C’est d’ailleurs de son habitude à courir le long des routes qu’il tire son nom de « coureur de route ».

Un vrai « bip bip » ?

Autre question que l’on peut se poser : le grand géocoucou fait-il vraiment « bip bip » ? Dans le dessin animé, Bip Bip émet en effet régulièrement ce son qui lui a valu son nom français – et Beep Beep dans la version originale – pour avertir de son arrivée, d’un danger, ou simplement pour faire savoir qu’il a encore bien eu Coyote !

Dans la vraie vie, le grand géocoucou est capable d’émettre plusieurs sons différents et dispose d’un large éventail de vocalises. Selon qu’un mâle veuille séduire une femelle ou qu’un petit réclame de la nourriture, cela diffère.

En général, il s’agit de petits « coo, coo » faibles et répétés cinq ou six fois de suite. Avec son « bip bip », le dessin animé a donc pris des libertés !

Le coyote, un vrai prédateur ?

Eh oui, là aussi, le dessin animé a une part de vrai : les coyotes font effectivement partie de la liste des prédateurs du grand géocoucou. Mais il y en a d’autres : cet oiseau coureur est également la proie des faucons, des chats, des moufettes ou encore des ratons laveurs.

Etant donné qu’ils ne migrent pas et restent attachés à un même territoire, les grands géocoucous peuvent par ailleurs souffrir d’une saison plus froide qu’à l’accoutumée. En revanche, l’espèce n’est pas considérée comme menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et ses effectifs sont jugés stables.