5 infos surprenantes à propos du pangolin

Avec ses écailles et son allure d’animal préhistorique, le pangolin est un animal extraordinaire à plus d’un titre. Sur les huit espèces qui existent dans le monde,  quatre vivent en Afrique et quatre en Asie. Les pangolins africains sont :

• Le pangolin à ventre blanc (Phataginus tricuspis)
• Le pangolin à ventre noir (Manis tetradactyla)
• Le pangolin géant (Manis gigantea)
• Le pangolin de Temminck (Manis temminckii)

Les pangolins asiatiques sont :

• Le pangolin chinois (Manis pentadactyla)
• Le pangolin indien (Manis crassicaudata)
• Le pangolin des Philippines (Manis culionensis)
• Le pangolin de Malaisie (Manis javanica)

Toutes ces espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction en raison du braconnage dont elles sont les victimes. En 2019, le pangolin est le mammifère le plus braconné au monde avec 1 million d’individus tués ces dix dernières années. Cet animal au physique atypique et aux caractéristiques surprenantes pourrait bientôt disparaître.

1. C’est le seul mammifère à écailles

Le pangolin est unique dans la classe des mammifères : il est en effet le seul à être véritablement recouvert d’écailles. Une caractéristique que l’on retrouve plutôt généralement chez les reptiles comme les tortues ou les crocodiles, ou chez les poissons.

Chaque espèce de pangolin est plus ou moins grande et présente des écailles de tailles variables. On ignore précisément combien d’écailles recouvrent le corps d’un pangolin, mais sur le pangolin de Malaisie par exemple, on a estimé qu’elles étaient entre 900 et plus de 1000. En moyenne, les écailles du pangolin représentent 20 % de son poids total.

2 Son cuir est très recherché

La viande de pangolin est recherchée dans plusieurs pays d’Asie comme étant un mets de luxe, tandis qu’elle est dégustée comme apport de protéines en Afrique. Mais ce sont surtout ses écailles qui attisent la convoitise des braconniers, car elles sont utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique. Composées de kératine – comme les cornes de rhinocéros – les écailles du pangolin sont réduites en poudre et vendues comme remèdes à des maladies allant de l’asthme au cancer, en Chine et au Vietnam principalement.

Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que le pangolin est aussi recherché pour son cuir. D’après une étude publiée en juin 2019 dans Conservation Science and Practice, les Etats-Unis figuraient même parmi les principaux importateurs de cuir de pangolin au monde avant les années 2000. Ce cuir a servi à alimenter la demande de l’industrie de la mode pour fabriquer des ceintures, des portefeuilles et même des bottes de cowboy.

3. Sa langue peut dépasser la taille de son corps

La langue du pangolin peut mesurer 40 cm.

Le pangolin se nourrit principalement de certaines espèces de fourmis et de termites : il peut en avaler jusqu’à 200 000 par jour ! Pour les chasser, il fouille le sol et n’hésite à le gratter de ses longues griffes incurvées afin de découvrir les nids de fourmis ou à arracher l’écorce des arbres et mettre à jour les termites. Lorsqu’il découvre ses proies, il projette sa longue langue collante pour s’en saisir. Le pangolin n’a pas de dents et ne peut donc pas mâcher. Sa langue est son unique moyen de se nourrir.

Complètement déroulée, elle peut mesurer jusqu’à 40 cm, ce qui peut être supérieur à la taille totale du corps du pangolin, qui mesure entre 30 et 80 cm ! La bouche du pangolin n’est pas assez grande pour la contenir. Chez certaines espèces, la langue démarrerait depuis la cage thoracique de l’animal.

4. Sa tactique de défense : se mettre en boule

La principale défense dont dispose le pangolin, c’est son épaisse peau recouverte d’écailles. Totalement inoffensif, il n’a d’autres moyens pour se protéger d’un danger que d’adopter une méthode défensive similaire à celle du tatou à trois bandes  : se rouler en boule. Une tactique qui lui a d’ailleurs valu son nom, le mot pangolin étant un dérivé du mot malais « penggulung » qui signifie « qui roule ».

En procédant ainsi, il protège les parties de son corps les plus vulnérables et ne laisse exposées aux éventuels prédateurs que les parties les plus solides. Ainsi, il ne leur donner aucune prise possible. Avec cette position défensive, le pangolin espère lasser son assaillant. Malheureusement, elle le rend encore plus vulnérable entre les mains des braconniers, qui n’ont qu’à se baisser pour ramasser l’animal, parfaitement immobile.

5. Le pangolin est sujet au stress

Pacifique et d’un tempérament plutôt calme, le pangolin est facilement sujet aux fortes émotions. Le stress a une forte emprise sur lui et peut avoir des répercussions sur sa santé. Les pangolins présentent souvent des ulcères gastriques ou des pneumonies causés par le stress. Dans la nature, les jeunes trouvent du réconfort auprès de leur mère qui les berce. Mais en captivité, il est très compliqué – pour ne pas dire quasi-impossible – de maintenir des pangolins en vie sur le long terme. En 2016, des zoos américains ont tenté d’en capturer afin de créer un programme de conservation en captivité, avec l’aide d’une ONG.

Malheureusement, sur les 46 individus capturés, 16 sont morts durant les deux premières années. D’après des spécialistes, les pangolins ne survivraient pas plus de 200 jours en captivité, en moyenne. Les recherches se poursuivent toutefois pour tenter d’améliorer nos connaissances en la matière, et notamment en ce qui concerne le régime alimentaire du pangolin. Petit à petit, les découvertes progressent. Succès retentissant : un bébé pangolin chinois est né pour la première fois en captivité, dans le sanctuaire Save Vietnam’s Wildlife au Vietnam. L’information a été révélée le 15 février 2020, à l’occasion de la journée mondiale du pangolin.