Réputé pour être l’un des oiseaux les plus intelligents du monde, le Nestor notabilis, couramment appelé « kéa » à cause de son cri, est également la seule espèce de perroquet à vivre en altitude et à manger de la viande.
Intelligent, facétieux, curieux, destructeur… Voici un ensemble d’adjectifs qui conviennent très bien au seul perroquet alpin du monde : le kéa ! Endémique de Nouvelle-Zélande, cette espèce menacée est considérée comme en danger d’extinction par l’UICN, qui estime qu’il existe entre 1000 et 5000 individus sur l’Ile du Sud. Reconnaissable à son bec crochu et à ses ailes vertes-bleues sur le dessus et orange-rouge sur le dessous, le kéa est l’un des oiseaux les plus célèbres de Nouvelle-Zélande. Il doit sa réputation a son caractère très curieux et jovial et à sa proximité avec l’Homme. Loin de l’éviter, ces oiseaux sont une véritable attraction touristique quand ils s’approchent des voitures pour en dévorer le caoutchouc.
Car le kéa a un régime alimentaire assez particulier. En plus d’être le seul perroquet de montagne au monde, il est également le seul à consommer régulièrement de la viande, et notamment celle de mouton. Attention, contrairement à ce qu’on lit régulièrement il n’est pas « carnivore ». Le kéa est omnivore, son régime alimentaire est surtout composé de fruits, de nectars, de fleurs et d’insectes mais, en hiver, il n’est pas rare de le voir se délecter du gras de moutons. Si la légende a longtemps voulu que l’espèce soit un prédateur pour les ovins, il n’en est bien sûr rien. Le kéa est simplement un opportuniste qui voit dans les carcasses laissées par d’autres animaux une source de graisse sans équivalent. Une gourmandise qui leur jouera malheureusement bien des tours.
Contrairement à ses compatriotes kakapos et kiwis, le kéa peut voler mais cela ne l’empêche pas d’être, comme eux, victime des hermines, des chats sauvages ou encore des opossums. Toutefois, le déclin de l’espèce aujourd’hui menacée est surtout la conséquence de primes accordées à partir de 1860 par le gouvernement pour l’abattage de kéas. Un siècle plus tard, on estimera que plus de 150 000 perroquets ont été abattus et l’espèce sera protégée en 1970. Mais il faudra attendre la fin des années 80 pour que les éleveurs cessent de persécuter « le perroquet mangeur de moutons ».
1 réponse to “Le kéa, un perroquet menacé unique au monde”
30.12.2021
ALAIN LAURIANCE-DOMEGEQue l’homme est con !