La plupart des caractéristiques du mancenillier (Hippomane mancinella) sont bien anodines : il mesure une dizaine de mètres de haut, ses fruits ressemblent à de petites pommes, il est commun sur l’ensemble de son aire de répartition… Pourtant, cet arbre est bel et bien inscrit dans le Guiness Book des records. Pourquoi ? Un indice : les premiers colons européens l’ont surnommé « arbre de la mort« …
Le mancenillier, l’arbre le plus dangereux du monde
Sur les littoraux sablonneux du Mexique, de la Floride et des Antilles s’épanouit l’arbre le plus dangereux du monde. Evidemment, le mancenillier n’attaque pas, ne mord pas et ne griffe pas comme un prédateur le ferait, mais il a développé toutes les armes pour dissuader quiconque de l’approcher : son bois, ses pollens, sa sève, son latex, ses feuilles sont tous hautement toxiques. Même les fumées dégagées par l’arbre, s’il est brûlé, sont dangereuses. Dans ces conditions, s’appuyer au tronc pour se reposer, ramasser une branche, même faire la sieste sous le feuillage sont fortement déconseillés : même lors d’une petite averse, les gouttes d’eau se chargeraient de particules toxiques et ruisselleraient jusqu’au sol. En cas de contact, les conséquences seraient multiples : brûlures, cloques, irritations oculaires… Si les communautés locales sont habituées à côtoyer le mancenillier tous les jours, les touristes ne peuvent en dire de même et les imprudents s’en souviennent longtemps !
Quant au fruit de cet arbre, il est encore plus dangereux : gonflement des lèvres, cloques sur la langue, œdèmes empêchant la respiration au niveau du pharynx, douleurs abdominales, vomissements, diarrhées… Quiconque ingère plus d’une bouchée d’une « petite pomme » doit sans tarder se rendre à l’hôpital, où les symptômes pourront être surveillés. L’Université de Floride le rappelle le plus simplement du monde : « Toute ingestion ou interaction avec une partie de cet arbre peut être létale« .
Utilisation par l’Homme et importance pour l’écosystème
Si les scientifiques n’ont pas encore pu déterminer comment et pourquoi Hippomane mancinella a évolué à un niveau de toxicité aussi extrême, ils connaissent aujourd’hui la composition chimique des différentes parties de l’arbre, de même que son rôle bénéfique sur son écosystème : excellent coupe-vent, il contribue par exemple à la lutte contre l’érosion des littoraux. Par ailleurs, toutes les espèces ne sont pas aussi sensibles à ses toxines que l’Homo Sapiens : certains iguanes ont même développé une immunité totale et peuvent en manger les fruits, voire vivre dans les branchages de l’arbre !
Quant aux communautés locales, elles ont appris depuis bien longtemps à traiter les différentes parties de « l’arbre de la mort » : une fois séchés au soleil, le bois et les fruits pouvaient être utilisés respectivement pour fabriquer des meubles et diurétiques.
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