Décrite pour la première fois en 1861 par Henri Bates après avoir passé 11 ans à observer les papillons en Amazonie, la notion de mimétisme est très présente dans le règne animal. Elle sert à se protéger des prédateurs ou au contraire à trouver plus facilement des proies. Il existe différentes formes de mimétisme et certaines sont plus qu’étonnantes !
Le mimétisme nécessite trois intervenants : le modèle, le mime et le dupe (la proie que l’animal veut attraper ou le prédateur auquel il veut échapper). Il existe des dizaines de types de mimétisme, mais trois formes sont les plus courantes.
Le mimétisme batésien
La forme la plus célèbre est le mimétisme batésien, c’est-à-dire quand une espèce inoffensive imite une espèce toxique. Ainsi, les syrphes, une espèce de mouche très courante dans nos jardins, revêtent l’apparence des guêpes. Vous en avez peut-être déjà croisé une centaine sans vous en rendre compte. Comment différencier les deux espèces ? Le syrphe possède deux ailes et ses yeux sont positionnés sur le devant de la tête tandis que la guêpe a quatre ailes et ses yeux sont situés de chaque côté.
Un autre exemple plus impressionnant encore nous vient d’une espèce de papillon sphinx d’Amérique Centrale, le Hemeroplanes ornatus. Particulièrement vulnérable au stade de larve, elle a développé une étonnante stratégie pour repousser les prédateurs. La larve gonfle son thorax jusqu’à prendre l’apparence d’une tête de serpent. La ressemblance est assez époustouflante !
Le mimétisme müllérien
Cette deuxième forme de mimétisme s’applique cette fois à des espèces toxiques ou venimeuses qui adoptent entre elles les mêmes couleurs ou le même comportement. On parle également de mimétisme croisé. Le but est évidemment de prévenir les prédateurs des deux espèces qu’il ne faut pas s’approcher. C’est le cas par exemple de deux papillons tropicaux : Heliconius melpomene et Heliconius erato. Rouge et noir, ces deux insectes se ressemblent très fortement. Mais la famille des Heliconius est passée maître dans l’art du mimétisme ! Ainsi le papillon Heliconius numata s’est même approprié l’apparence des papillons d’une autre famille, les Melinea.
Le mimétisme mertensien
La troisième forme de mimétisme est beaucoup moins répandue. Elle consiste pour une espèce venimeuse à prendre les couleurs d’une espèce moins dangereuse. C’est une stratégie employée par des prédateurs pour se camoufler aux yeux de leurs proies. Ainsi, le serpent corail Micrurus collaris ne ressemble pas du tout aux autres reptiles de sa famille, très colorés, mais présente un corps noir sur le dessus et des anneaux oranges ou blancs sur le ventre.
Au-delà de ces trois formes, le mimétisme est utilisé quotidiennement par la faune pour se protéger. Des exemples plus courants que ceux cités plus haut sont visibles au quotidien en France. Par exemple, en faisant appel au mimétisme de diversion, le lézard des murailles perd sa queue pour tromper et occuper le prédateur tandis qu’il s’enfuit. On parle de mimétisme parce que l’appendice en continuant à bouger, imite le corps du lézard. Ou encore la couleuvre à collier qui préfère s’immobiliser et faire la morte quand elle est menacée plutôt que se défendre.
Différence entre mimétisme et camouflage
Appelée mimèse des couleurs, c’est la faculté de certains animaux à se camoufler en imitant un élément visuel de leur environnement, comme le font les pieuvres par exemple. On ne parle pas de mimétisme mais d’homochromie car la relation n’a pas lieu entre deux espèces dans ce cas mais entre une espèce et un habitat. On distingue plusieurs types de mimèses. L’homochomie simple, quand un animal se camoufle dans son environnement mais ne peut varier par choix son apparence physique et l’homochromie variable, quand l’espèce change de couleurs selon ses besoins. C’est le cas bien connu du caméléon ou encore du turbot et de la sole.
Vous ne pensiez pas que la nature recelait autant de secrets n’est-ce-pas ?
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