Née il y a 65 millions d’années, l’abeille est représentée par plus de 25 000 à 30 000 espèces à travers le globe dont près de 1000 en France. Ce petit insecte joue un rôle fondamental dans notre écosystème : la pollinisation !
La pollinisation est la fécondation des plantes à fleurs par le transport du pollen. Ce service est assuré par le vent, certains oiseaux, les rongeurs, mais surtout par des insectes qu’on appelle « les pollinisateurs ». Les abeilles font partie des principaux pollinisateurs. « Une abeille peut stocker sur une seule de ses pattes postérieures 500 000 grains de pollen et visiter en une seule heure 250 fleurs », explique ainsi le site « Abeille Sentinelle ».
Quel est le rôle des abeilles dans les cultures ?
La plupart des plantes ont des fleurs mâles et d’autres femelles. Pour qu’une fleur femelle donne un fruit ou un légume, il faut que le pollen des fleurs mâles entre en contact avec celui de la fleur femelle. C’est le rôle des abeilles de transporter le pollen d’une fleur à l’autre. On appelle cela la fécondation croisée, une activité essentielle notamment à l’agriculture.
Selon une étude du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), près de 35 % de la production mondiale de nourriture est directement dépendante des pollinisateurs : les pommes, les courgettes, les tomates, les kiwis, les cerisiers, les fraises… tout comme le café, le cacao, les fruits à coques et même les épices.
Mais bien des menaces pèsent sur les abeilles :
- la multiplication des pesticides dans l’environnement et notamment des néonicotinoïdes qui représentent un tiers des insecticides utilisés dans le monde ;
- la recrudescence de parasites tels que Varroa destructor, un acarien à l’origine parasite de l’abeille asiatique mais qui s’est adapté à l’abeille européenne et décime les ruches ;
- le développement des monocultures (culture d’une seule espèce végétale dans une exploitation agricole) qui, par définition, supprime toute diversité de fleurs et peuvent donc nuire aux butineuses en appauvrissant considérablement leur alimentation ;
- le réchauffement climatique et ses hivers parfois plus doux qui trompent les abeilles. Celles-ci sont alors incités à sortir de leur abri hivernal trop tôt ;
- l’introduction accidentelle en France en 2004 d’une espèce invasive : le frelon asiatique. Ce dernier est un sérieux prédateurs d’abeilles.
La surmortalité inquiétante des abeilles fait régulièrement l’actualité. L’interdiction des néonicotinoïdes est l’un des enjeux phares, mais alors qu’on pensait qu’une première bataille avait été gagnée avec l’interdiction de ces molécules à partir du 1er septembre 2018 sur l’ensemble des cultures (sauf dérogation), le Parlement français est revenu sur sa décision. En novembre 2020, il a de nouveau autorisé l’utilisation de ces insecticides surnommés « tueurs d’abeilles » pour les producteurs de betterave sucrière, assurant que c’était le seul moyen de les sauver de la faillite. Cette autorisation à titre dérogatoire court jusqu’au 1er juillet 2023. Une décision fortement décriée par les défenseurs de l’environnement.
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