Non, l’otarie n’est pas la femelle du phoque. Cette confusion est très courante mais bel et bien fausse. En réalité, les otaries (ou Otariidés, certains appelés aussi « lions de mer ») et les phoques (ou Phocidés, dont les « éléphants de mer ») sont des familles bien distinctes auxquelles appartiennent plusieurs espèces différentes (16 chez les otaries et 18 chez les phoques). Et malgré leurs nombreuses ressemblances, ces deux types d’animaux sont bien différents.
Otarie et phoque : de nombreux points communs
La première chose qu’ont en commun les otaries et les phoques, c’est que ce sont tous deux des mammifères marins friands de poissons, à la physionomie plutôt similaire. Leur corps tout entier est fait pour fendre l’eau à grande vitesse, leurs membres leur servant de nageoires. En revanche, ces animaux sont moins équipés pour se déplacer habilement sur la terre ferme !
Autre ressemblance troublante : leur physique. Otarie comme phoque ont une tête ronde, de larges moustaches encerclant leur museau et de grands yeux formant comme des billes noires.
Impossible de les distinguer d’après leur pelage, toutes les espèces d’otaries ou de phoques étant déjà différentes les unes des autres. Par exemple, les otaries à fourrure du Cap (Arctocephalus pusillus) ont un pelage dense couleur brun foncé, tandis que leurs cousines de Patagonie (Otaria flavescens) ont des poils plus courts et tirant sur le marron-chocolat, parfois orangé chez les femelles.
Idem chez les phoques. Prenons par exemple le phoque de Wendell, seul mammifère capable de vivre toute l’année en Antarctique : sa robe gris foncé et blanche tachetée ne peut être confondue avec celle du phoque moine de Méditerranée, le plus souvent unie et gris clair.
La principale différence : les oreilles
Pour différencier à coup sûr une otarie d’un phoque, il existe une technique infaillible : l’observation des oreilles. C’est en effet la différence la plus visible qui existe entre une otarie et un phoque.
Toutes les otaries sont dotées de ce qu’on appelle des « pavillons externes ». Il s’agit de petites oreilles en forme de trompettes réparties entre chaque côté de la tête. Elles mesurent quelques centimètres et sont bien visibles, on ne peut pas les louper !
En revanche, les phoques en sont dépourvus. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont sourds. Mais chez les phoques, les oreilles ne sont pas apparentes. Ils ont seulement un trou de part et d’autre de la tête, et ces simples orifices leurs suffisent pour entendre.
Otarie et phoque : différents modes de déplacement
Bien évidemment, il existe d’autres différences entre ces animaux, mais elles peuvent moins sauter aux yeux. Et notamment, en ce qui concerne le mode de déplacement. Eh oui, les otaries sont bien plus mobiles que les phoques sur terre. Elles peuvent par exemple soulever leur torse, s’appuyer sur leurs nageoires pectorales et avancer par petits bonds. Ce qui relèverait du défi pour un phoque qui, lui, ne peut se mouvoir sans quitter le sol et se contente de ramper sur le ventre.
Les otaries et les phoques se distinguent également par la taille de leurs nageoires pectorales, beaucoup plus développées proportionnellement au reste du corps chez les otaries. Ce sont d’ailleurs ces nageoires qu’elles utilisent comme de grandes pagaies pour se propulser dans l’eau.
Les phoques, eux, préfèrent se servir de leurs puissantes nageoires antérieures pour impulser le mouvement. Et ils gardent les autres plaquées contre leurs corps pour une meilleure pénétration dans l’eau. On l’aura compris, les otaries et les phoques n’ont donc pas la même façon de nager !
par Jennifer Matas
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