Au cinéma, elle est souvent rose mais, dans la nature, l’animal que l’on appelle communément « panthère » peut revêtir deux types de robes : un pelage fauve tacheté de rosettes noires (aussi appelées ocelles) ou un pelage entièrement noir. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les panthères noires ne forment pas une sous-espèce. D’ailleurs, les panthères noires n’existent pas : il s’agit en fait de léopards (Panthera pardus), de jaguars (Panthera onca) ou de pumas (Puma concolor) noirs.
Une mutation génétique plutôt fréquente
Si la grande majorité de ces félins est bicolore, il existe des individus entièrement noirs mais sur lesquels les taches caractéristiques de leurs espèces n’ont pas disparu, et sont simplement moins visibles au premier coup d’œil.
Cette différence de couleur au sein d’une même espèce est le résultat d’une mutation génétique appelée « mélanisme » (du grec « mélas » qui signifie « noir »), causée par deux allèles récessifs d’un gène. Les félins porteurs ont un excès de pigmentation qui donne à leur pelage une couleur noire. Cette caractéristique particulière ne nuit en aucun cas à l’animal à l’état sauvage : les léopards, les jaguars et les pumas vivent en effet le plus souvent dans des forêts et des régions boisées où leur principal atout pour la chasse est le camouflage. Les ocelles présents sur leur peau les aident à se fondre dans la végétation, facilitant ainsi l’effet de surprise sur leurs proies. Un pelage entièrement noir ne constitue donc pas un handicap. D’ailleurs, si cela avait été le cas, il y a fort à parier que cette caractéristique génétique ne serait pas aussi répandue, voire n’existerait plus dans la nature. Or, le mélanisme est relativement courant, et particulièrement chez le léopard. Certains scientifiques expliquent même la prolifération des panthères noires dans certaines zones d’Asie du Sud-Est (Malaisie, île de Java, etc.) par le fait que ce surplus de pigmentation rendrait l’animal moins exposé aux infections de façon générale.
Au total, une quinzaine d’espèces de félins peuvent être atteints de mélanisme. Mais d’autres animaux le sont aussi, comme par exemple l’écureuil, le loup ou encore le dauphin.
Le leucisme, contraire du mélanisme
A l’inverse, certains individus du monde animal sont porteurs d’un autre gène responsable d’une pigmentation particulière de la peau et qui, cette fois, leur confère un pelage blanc.
Cette mutation génétique est appelée leucisme ou leucitisme (du grec « leukos » qui veut dire « blanc ») et touche par exemple certains lions et tigres. Il est également le résultat de deux allèles récessifs mais, contrairement au mélanisme, le leucisme peut être handicapant pour l’animal. C’est le cas notamment chez le tigre blanc qui, à l’état sauvage, aurait du mal à se nourrir compte tenu de son pelage, difficile à camoufler dans la jungle.
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