Popularisés par le dessin-animé « Le Monde de Nemo », les poissons-clowns forment une trentaine d’espèces différentes. Mais ce que le film ne nous dit pas, c’est que le petit Nemo n’avait aucune chance de naître femelle, en revanche il le deviendra peut-être au cours de sa vie…
La famille poisson-clown : une hiérarchie matriarcale
Les poissons-clowns, et notamment Amphiprion percula, l’espèce popularisée par le film de Disney, vivent en groupes extrêmement structurés. A leur tête, on trouve une femelle. Il s’agit du plus grand poisson du groupe. En seconde position se trouve le mâle reproducteur. Il forme avec la matriarche l’unique couple du groupe et seul ce mâle peut féconder la femelle. Après celle-ci, c’est le second poisson le plus imposant de la colonie. Le reste du groupe se compose uniquement de mâles non-reproducteurs et de juvéniles asexués. Il n’y a donc qu’une seule femelle par famille de poissons-clowns. Comment est-ce possible ?
L’hermaphrodisme séquentiel
Dans la nature, quand un groupe est dominé par un sexe, les autres membres du même sexe sont souvent priés de quitter le groupe une fois la majorité sexuelle atteinte, comme c’est le cas chez les lions et les éléphants par exemple. Chez les poissons-clowns, les choses sont très différentes. Aucun juvénile ne naît femelle ! Tous les jeunes alevins asexués sont destinés à devenir des mâles. La seule chance pour un poisson-clown de changer de sexe est l’absence de femelle à la tête du groupe, par exemple quand la matriarche décède ou quand des mâles décident de coloniser une nouvelle anémone et de former un nouveau groupe. Dans l’ordre d’accession au sexe féminin, c’est le mâle reproducteur qui est prioritaire, puis le plus grand des mâles non-reproducteurs devient mature sexuellement et ainsi de suite. Comme dans un jeu de chaises musicales, tout le monde avance d’un rang. La famille poisson-clown est donc très hiérarchisée et la taille des membres détermine leur rang dans l’ordre de succession au trône féminin ! On appelle ce phénomène l’hermaphrodisme séquentiel. A contrario, le poisson napoléon présente lui un hermaphrodisme successif. Tous les individus naissent femelles et deviennent mâles au cours de leur croissance. Un poisson-clown en revanche peut très bien mourir sans avoir changé de sexe au cours de sa vie. C’est même assez courant.
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