Elle s’appelle vipère à queue d’araignée et rien qu’à la regarder, on comprend très vite pourquoi. Cette espèce de serpent – Pseudocerastes urarachnoides de son nom scientifique – appartient à la famille des vipéridés et se distingue par une particularité qui n’échappe à personne : le bout de sa queue ressemble à une araignée.
Un leurre caudal très élaboré
La première question qui vient à l’esprit, c’est pourquoi ? Car l’excroissance qui s’est formée au bout de la queue de cette vipère, qui ressemble trait pour trait à un arachnide, pourrait ne pas avoir une simple portée esthétique. En réalité, elle lui permet même de chasser comme personne.
En effet, cette vipère semble apprécier tout particulièrement les oiseaux qui, eux, se nourrissent d’insectes et d’arthropodes. Pour les attirer, Pseudocerastes urarachnoides se camoufle parmi les roches de son environnement et ne laisse voir que le bout de sa queue. Il lui suffit ensuite de l’agiter de droite à gauche, laissant penser à l’oiseau qu’il s’agit d’une araignée vivante prête à être dégustée. L’illusion est parfaite. Sauf que lorsque l’oiseau s’approche, la vipère à queue d’araignée bondit sur sa proie et l’avale en quelques instants. Le chasseur devient la proie et le substitut de proie… le chasseur.
Mimétisme agressif
Cette technique de chasse qui consiste à se faire passer pour une proie afin d’en attirer une autre s’appelle un leurre. Il s’agit d’une forme agressive de mimétisme. Et lorsque l’animal en question utilise cette technique grâce à sa queue, on parle de leurre caudal. Chez Pseudocerastes urarachnoides, ce stratagème est particulièrement abouti.
D’autres animaux utilisent le leurre caudal pour appâter leurs proies. C’est vrai pour des espèces de requins et de reptiles, notamment des vipères comme Pseudocerastes urarachnoides. Il semblerait par exemple que la vipère des Cyclades emploie cette astuce pour chasser, elle aussi, des oiseaux.
La vipère à queue d’araignée, une espèce rare
Cette espèce remarquable, découverte dans les années 1960 et décrite en 2006, semble extrêmement rare. On ignore combien d’individus il existe dans la nature – l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l’espèce dans la catégorie « données insuffisantes » (DD) – mais il se pourrait que leur nombre soit faible.
Au vu des connaissances actuelles sur l’espèce, Pseudocerastes urarachnoides est endémique d’Iran et plus précisément des monts Zagros, dans la partie occidentale du pays. Elle vit donc en zone montagneuse et apprécie particulièrement les fissures rocheuses dans lesquelles elle se glisse en attendant de trouver une proie à se mettre sous le crochet. Sa peau recouverte d’écailles couleur roche lui permet de se fondre dans la paysage, augmentant encore ses chances de passer inaperçue.
1 réponse to “Ce serpent chasse à l’aide d’une araignée au bout de sa queue”
20.04.2021
une personeWow ca c’est cool