
Les conditions de vie sont très rudes en Antarctique : le climat est extrêmement froid et sec et les vents violents. Peu d’animaux peuvent supporter de tels éléments et s’y adapter pour rester sur ces territoires tout au long de l’année. Du côté des mammifères, il n’en existe qu’un : le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii). Les autres – éléphants de mer du Sud, phoques crabiers et de Ross, léopards des mers, orques, etc. – migrent vers des régions plus chaudes à mesure que les températures descendent.
Des températures extrêmes
L’Antarctique est le continent le plus froid du monde. Le long des côtes, où le climat est plus doux, les températures varient de -30° C à 0° C avec une moyenne annuelle à -10° C. L’intérieur de l’inlandsis – nom de la calotte glaciaire – est en revanche plus glacial. Durant les deux mois les plus chauds de l’année, en janvier et février, la moyenne s’établit autour des -30° C et -60° C le reste du temps. C’est d’ailleurs dans cette zone du globe qu’a été enregistré le record de température la plus basse jamais mesurée à la surface de la planète : -89,3° C ! A cette température, « un être humain vêtu normalement meurt en moins d’une minute », assure l’Institut Polaire. Alors comment un mammifère comme le phoque de Weddell peut-il survivre à de telles conditions ?
Fourrure et couche de graisse
La réponse est finalement plutôt simple : tout son corps est adapté à ce milieu particulièrement hostile. Les animaux qui vivent en Antarctique ont, grosso modo, deux techniques pour résister à un tel froid : soit ils régulent la température interne de leur corps en fonction de celle extérieure, soit leur température interne ne bouge pas et dans ce cas, des protections comme la fourrure et la graisse prennent le relais. Le phoque de Weddell se situe un peu dans les deux catégories. Il est en effet capable de réguler sa température interne et est en plus doté d’une épaisse fourrure enveloppant une grande couche de graisse. Ces couches protectrices l’aident à maintenir sa chaleur corporelle et à endurer des températures extrêmes.
Une vie terrestre et marine
Le phoque de Weddell se hisse sur la terre ferme pour se reposer et les femelles pour mettre bas et allaiter leurs petits, mais il passe une grande partie de son temps dans l’océan austral. Là, il est à l’abri du blizzard et nage dans des eaux à la température plus douce que celle de l’air puisque se situant en moyenne entre -1,8° C et 10° C. Comme tous les mammifères, il doit toutefois remonter régulièrement à la surface pour respirer. C’est pourquoi il creuse un trou dans la banquise qui lui permet de retourner à l’air libre. Afin d’éviter que ce trou ne se referme, le phoque de Weddell doit sans cesse le maintenir ouvert en limant la glace sur ses bords à l’aide de ses puissantes dents. Avec l’âge, il peut arriver que sa dentition se détériore et qu’il ne parvienne plus à maintenir un trou ouvert. Il s’agit là de l’une des principales causes de mortalité du phoque de Weddell, avec la prédation dont il fait l’objet de la part des léopards des mers et des orques. L’espèce n’est en revanche pas menacée.
par Jennifer Matas
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