
L’atmosphère se compose en majorité d’azote (78 %) et d’oxygène – ou dioxygène – (21 %). A eux deux, ces gaz représentent 99 % du total. Les gaz à effet de serre (GES) sont donc minoritaires. Pourtant, ils jouent un rôle majeur sur le climat.
Des gaz naturels et non naturels
Il existe de nombreux gaz à effet de serre, mais on retient bien souvent le dioxyde de carbone (CO2). C’est en effet ce gaz qui est mis en avant pour souligner les effets des activités humaines sur le climat.
Mais il y en a bien d’autres, comme le méthane (CH4) – rejeté dans l’atmosphère en partie par les déjections d’herbivores –, l’ozone (O3) – qui donne son nom à la couche du même nom – ou encore le protoxyde d’azote, plus connu sous l’appellation « gaz hilarant ».
Il existe également des GES dits non naturels, directement créés par les activités humaines. Ce sont des gaz rejetés dans l’atmosphère par les industries, et qui participent eux aussi, sans que ce soit voulu, à l’effet de serre. Ce sont par exemple les gaz produits par les produits aérosols, certains solvants de nettoyage, etc.
Bien entendu, les humains sont également responsables de l’augmentation des émissions de GES naturels. Ce qui accroît encore plus l’impact de l’homme sur l’effet de serre, et donc sur le climat. Par exemple, les émissions de CO2 – produites notamment par la combustion d’énergies fossiles comme le charbon et le pétrole – ont augmenté de 55 % depuis 2008 dans le monde.
La vapeur d’eau, principal gaz à effet de serre
Tous ces GES ont la particularité de participer à l’effet de serre. Cela signifie que depuis les couches basses de l’atmosphère où ils se situent, ils captent les infrarouges émis depuis la surface de la Terre suite au rayonnement du soleil. Puis, ils les renvoient vers la Terre, contribuant ainsi à garder la chaleur sous cette très fine couche protectrice de gaz à effet de serre.
En revanche ce qu’on ignore, c’est que le gaz à effet de serre naturel le plus répandu dans l’atmosphère n’est pas le carbone, mais la vapeur d’eau (H2O). Elle provient de l’évaporation des mers, océans et autres zones humides. Elle se condense ensuite et forme les nuages.
C’est la vapeur d’eau qui est responsable à elle seule de la majorité de l’effet de serre naturel. D’après Jean-Marc Jancovici, ingénieur et auteurs de nombreux ouvrages sur le climat, citant le GIEC, la vapeur d’eau participe à hauteur de 55 % à l’effet de serre, et les nuages à hauteur de 17 %. Autrement dit, sous toutes ses formes, l’eau est le principal responsable de l’effet de serre naturel (72 %).
Contrairement aux autres GES, H20 a la particularité de ne rester que quelques jours dans l’atmosphère. Elle retombe ensuite sur Terre sous la forme de pluie ou de neige, et le cycle reprend. Les autres peuvent rester dans l’atmosphère plusieurs années, voire siècles pour certains gaz.
Sans gaz à effet de serre, il ferait -18°C

Principe de l’effet de serre. ©Ziablik / Shutterstock / Espèces Menacées
L’effet de serre est essentiel à l’existence du vivant sur Terre. Sans lui, la température moyenne de la planète serait de -18°C au lieu des 15°C à 16°C moyens actuellement, ce qui compliquerait grandement le développement de la vie. La surface du globe serait entièrement gelée. Dans de telles conditions, les seuls organismes vivants seraient probablement restés de l’ordre de l’unicellulaire et jamais aucune espèce plus complexe n’aurait vu le jour.
C’est justement la présence de gaz bien particuliers qui permet de maintenir une température propice à la vie en créant l’effet de serre.
Attention, toutefois, tout est une question de bon dosage. Certes, la présence de GES permet la vie sur Terre en créant l’effet de serre, mais s’ils deviennent trop importants dans l’atmosphère – et c’est surtout vrai pour les gaz industriels et les naturels qui ne se régulent pas aussi bien que la vapeur d’eau – les conséquences sur la biodiversité seraient énormes.
En effet, une augmentation des GES dans l’atmosphère accroît logiquement l’effet de serre, et donc les températures à la surface du globe. C’est la raison pour laquelle nombre de scientifiques préconisent de réduire les émissions de GES pour éviter que la Terre gagne des degrés dans un avenir plus ou moins lointain. Et il y a urgence. La planète a déjà commencé à se réchauffer, et les effets sur le vivant sont visibles.
par Jennifer Matas
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