Présentation du Léopard de l’Amour
Le léopard de l’Amour est un mammifère de la famille des « felidae ». Ce carnivore est malheureusement l’un des félins les plus menacés au monde. Depuis 1996, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) classe cette sous-espèce de léopard en danger critique d’extinction.
Panthera pardus orientalis, de son nom scientifique, est un puissant prédateur. Il peut faire des bons de plus de 6 mètres de long et 3 mètres de haut ! Les mâles sont plus imposants que les femelles. Ils peuvent mesurer jusqu’à 1,60 mètre et leur queue jusqu’à 0,90 mètre et pèsent entre 30 et 60 kg selon qu’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Cet animal est d’une beauté fascinante. Son pelage orangé est parsemé de petites tâches brunâtres. Le dessous de son corps quant à lui est blanchâtre. Il est muni d’une épaisse fourrure qui lui permet de supporter les grandes variations de températures de son milieu naturel.
Ce prédateur se nourrit essentiellement de sangliers sauvages, de lièvres, de cervidés, de rongeurs. Il peut parfois chasser les poissons qui sont présents dans les eaux peu profondes.
En captivité, le léopard de l’Amour a une espérance de vie de 20 ans (seulement entre 10-15 ans à l’état sauvage).
Localisation du félin
En vingt ans, le territoire du léopard de l’Amour a été divisé par deux. Selon les chercheurs, il resterait désormais une centaine d’individus à l’état sauvage. Le reste de la population, d’environ 200 félins, se trouve actuellement réparti dans les zoos du monde entier.
A l’état sauvage, vous pourrez uniquement le rencontrer dans les forêts tempérées de l’Extrême-Orient russe (province de Primorsky Krai) et chinois, dans les provinces de Jilin et Heilongjiang (où il resterait seulement une dizaine de ces carnivores). Son habitat actuel couvre environ 5 000 km². Il semblerait qu’avec les années, les animaux aillent de plus en plus vers le nord.
Les menaces qui pèsent sur Panthera pardus orientalis
Plusieurs menaces existent. Elles sont dues à différents facteurs dont les principaux sont :
- une population fragile due au problème de consanguinité ;
- un braconnage persistant ;
- la perte de l’habitat due à la déforestation ;
- le rapport de force entre les habitants (fermiers) et les léopards.
La consanguinité, liée au faible nombre d’individus, est un problème majeur qui inquiète les chercheurs. En effet, à l’état sauvage, elle est monnaie courante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de nourrissons par femelle adulte a chuté à 1 en 1991 contre 1,9 en 1973.
De nombreux cas ont été observés, tels que des accouplements entre père et fille, ou frères et soeurs. Les conséquences peuvent être catastrophiques, comme des malformations génétiques ou des décès à la naissance.
Le braconnage est un fléau qui touche un grand nombre d’espèces animales. Difficile à quantifier, il est cependant bien l’une des menaces principales de notre félin.
Il est notamment convoité pour sa fourrure unique. Dans certaines régions, on pense que certaines parties de l’animal auraient des vertus médicinales. Panthera pardus orientalis est notamment revendu sur le marché asiatique pour la médecine traditionnelle.
Le développement des villes est aussi l’une des causes principales de son déclin. Les villages s’agrandissent et laissent de moins en moins de place aux animaux présents dans les forêts. La déforestation qui réduit le territoire du léopard de l’Amour est dramatique. Elle diminue considérablement le nombre de proies pour ces félins, qui ont ainsi de plus en plus de mal à trouver de la nourriture.
Une étude a observé qu’entre 1970 et 1983, le léopard de l’Amour aurait perdu jusqu’à 80% de son territoire. Les feux de forêts, le développement des villes et des terres pour l’agriculture en seraient la cause.
Enfin, il existe un réel rapport de force entre le prédateur et l’Homme. A cause des feux de forêts, les cerfs sont de moins en moins nombreux. Ces proies se faisant de plus en plus rares, le léopard se rapproche davantage des fermes. Les populations locales, pour protéger leurs bétails et leurs terres, n’hésitent pas à tuer l’animal. Ce cercle vicieux est difficile à arrêter mais tout n’est pas perdu. Le territoire reste encore conséquent, et la lutte pour la préservation de la sous-espèce est réellement présente.
Efforts de conservation de la panthère de l’Amour
Longtemps considéré comme proche de l’extinction, le léopard de l’Amour a vu sa population tripler en dix ans. De 27 à 34 en 2007, la sous-espèce compterait donc maintenant plus d’une centaine d’individus. Un miracle ? Pas tout à fait. Il s’agit plutôt du fruit des nombreux efforts fournis notamment par la branche russe du WWF (Fonds mondial pour la nature).
« Le léopard de l’Amour, le félin le plus rare sur la Terre, quitte le bord du gouffre », a estimé le Dr Yury Darman, directeur de la branche Amour-Russie du WWF. « Nous avons initié ce programme de sauvegarde en 2001 et, aujourd’hui, nous pouvons être fiers de ces léopards vivant dans la nature. La création de grandes aires protégées et unifiées a été cruciale. Celles-ci couvrent désormais 360 000 hectares de l’habitat du léopard en Russie. » (extrait d’un communiqué du 15 mars 2013).
En effet, en 2012 a été fondé le parc national « Terre du léopard » ou « Zemlya Leopardov » dans la province russe du Primorsky Krai, à la frontière de la Chine et de la Corée du Nord. Ce vaste territoire, où cohabitent les léopards de l’Amour et les tigres de Sibérie, a été créé dans l’unique but de sauvegarder les populations de ces deux félins. Une réussite à en juger par les derniers recensements. Mais cela pourrait ne pas suffire car même très vaste, le parc est limité et met en concurrence les tigres et les léopards pour les même proies.
https://www.youtube.com/watch?v=Wlt0dEeFZEg
Vidéo rare d’une jeune léopard « Berry » prise par des caméras installée sur la « Terre du léopard »
Ailleurs dans le monde, la situation critique du félin a fait réagir beaucoup de médias et de nombreuses associations se sont intéressées à la sauvegarde de l’espèce. On peut citer l’ALTA (Amur Leopard & Tiger Alliance), une organisation qui s’implique totalement dans la conservation du léopard de l’Amour et du tigre de Sibérie. Ces principales actions sont les suivantes :
- suivi des populations, de l’évolution de l’effectif à l’état sauvage ;
- de la communication et de l’information aux populations locales ;
- de la lutte contre le braconnage, les feux de forêts, la déforestation ;
- la prise en charge des soins.
Au niveau législatif, le léopard de l’Amour est inscrit sur l’Annexe I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora) ce qui en interdit le commerce international sauf lorsque l’importation n’est pas faite à des fins commerciales mais scientifiques.
De plus, les zoos du monde entier abritent un peu plus de 200 individus. Ces derniers participent notamment à des programmes d’élevage, de conservation et de reproduction. Ils sont aussi un support de communication important puisqu’ils informent un large public sur la situation du félin.
Reproduction de l’espèce menacée
Le léopard de l’Amour atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 3 ans.
Il s’accouple pendant l’hiver, période minutieusement choisie pour que les petits naissent dans de bonnes conditions climatiques. En effet, la période de gestation étant d’environ 3 mois, les bébés sont mis au monde au printemps. Cette saison est parfaite puisqu’elle est connue pour ses douces températures. Bien que de nature solitaire, le mâle peut parfois rester avec la femelle après l’accouplement dans le but de l’aider à élever les petits.
La portée varie de 1 à 4 nourrissons. Ces derniers sont sevrés dès 3 mois et resteront près de leur mère pendant environ 2 ans. Cette longue période est propice à l’apprentissage des techniques de chasse. Il faut savoir que les petits naissent aveugles : c’est seulement après une dizaine de jours que les léopards pourront découvrir l’environnement dans lequel ils vivent.
En savoir plus sur le léopard de l’Amour
Panthera pardus orientalis est aussi appelé panthère de l’Amour. Son nom provient du fleuve Amour qui forme une frontière entre la Russie et la Chine sur plus de 3 200 km.
L’animal est difficile à observer. Il a une grande facilité à se dissimuler dans la végétation. Cette aptitude fait de lui un redoutable chasseur.
8 Réponses to “Léopard de l’Amour”
17.01.2020
mathisle leopard est mon amour
03.12.2020
jomoi aussi
01.11.2018
Oudni CoraIl devrait exister des lois fermes contre le braconnage et la déforestation impliquant des peines très sévères, nous les gens ordinaires, pour la majorité, ne voulons pas ça mais que pouvons nous faire de concret pour empecher cela, à part se mobiliser pour faire savoir notre écoeurement..