La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) est aujourd’hui une des associations françaises les plus connues et les plus actives en matière de protection de la biodiversité. Créée en 1912 pour protéger le macareux moine (espèce « vulnérable » selon le classement de l’UICN), l’association s’est bien agrandie depuis. Aujourd’hui, elle s’occupe non seulement de l’ensemble des espèces d’oiseaux mais pas seulement ! En souvenir de cette bataille initiale, l’association a choisi deux macareux moines pour logo.
Dates marquantes dans l’histoire de la LPO
26 janvier 1912 : Création de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux
1921 : Naissance des refuges LPO. Il en existe à présent plus de 10 000.
1957 : Création de la première association locale LPO dans le Haut-Rhin
1965 : Lancement de la revue l’homme et l’oiseau
1966 : La LPO devient une association à part entière et plus seulement une branche de la SNPN Société nationale de protection de la nature)
1982 : Création du premier centre de sauvegarde pour la faune sauvage en détresse en Alsace. De nos jours la LPO est à la tête de sept centres de soins et deux unités mobiles de soins en cas d’urgence.
1985 : Création de l’Oiseau Magazine
1986 : L’association est reconnue d’utilité publique
1995 : La LPO devient le représentant officiel de Birdlife internationale en Europe
Birdlife est l’ONG mondiale de référence en matière de faune aviaire. Elle rassemble plus de 2,5 millions de membres à travers le monde.
1998 : Union du FIR (Fonds d’Intervention pour les Rapaces) et de la LPO
Les actions principales de l’association
Soyons clair, la LPO fait énormément de choses. Il s’agit d’une des plus importantes associations françaises et résumer ses actions en quelques lignes est mission impossible. Car si la LPO est née pour lutter contre le déclin du macareux moine, son action s’est étendue à l’ensemble des espèces d’oiseaux et à la faune de manière générale. Plus de 100 ans après sa création, l’association est à la tête de sept centres de sauvegarde, 13 réserves naturelles nationales et 10 réserves naturelles régionales ! Nous allons essayer de vous tracer les grandes lignes de ses missions :
La préservation des espèces
Sur www.especes-menacees.fr vous nous entendez souvent parler de plan de sauvegarde, de plan de protection…et bien l’association fait partie de ceux qui les mettent en place. La LPO a mis en œuvre plus d’une dizaine de plans nationaux d’actions pour des oiseaux menacés : gypaète barbu (http://rapaces.lpo.fr/gypaete-barbu/), milan royal (http://rapaces.lpo.fr/milan-royal/), pie grièche à poitrine rose, butor étoilé et bien d’autres. A chaque fin de plan, le bilan est fait et si besoin un nouveau est mis en place. Dans ce cadre, la LPO gère également la réintroduction d’oiseaux menacés comme le montre cette vidéo montrant la libération de deux femelles gypaètes barbus en juin 2017 :
La sensibilisation du public
La LPO est détenteur de l’agrément « Éducation Nationale » et de l’agrément « Jeunesse et Education populaire. » L’association réalise chaque année plus de 5 000 animations ou programmes éducatifs pour les écoles.
Pour les plus grands, qu’ils soient novices ou connaisseurs, l’association organise régulièrement des sorties « nature » et a même créé une activité de tourisme de nature dans de nombreux sites naturels : « Cette offre est présentée dans une vingtaine de guides régionaux de sorties nature et un catalogue national de séjours nature. »
L’organisme édite également ses propres revues, adaptées à chaque âge et à chaque niveau : l’OISEAU MAG junior, l’OISEAU magazine, Rapaces de France et Ornithos. Elles comptent plus de 20 000 abonnés, tous magazines confondus.
Des soins quotidiens à la faune sauvage
A travers ses centres de soins et ses unités mobiles, la LPO accueille chaque année des milliers d’oiseaux blessés, juvéniles tombés du nid ou ramassés par des particuliers, oiseaux victime d’un choc ou pris dans un filet. L’association est forte de 400 salariés répartis au siège ou dans des associations locales actives.
Une référence dans le monde des oiseaux
En tant qu’acteur de référence dans le monde des oiseaux en France, l’association a un rôle essentiel au niveau du dialogue avec l’Etat. Elle participe d’ailleurs à des enquêtes nationales et internationales et propose son expertise notamment lors de projets d’infrastructures afin de limiter les perturbations anthropiques pour la biodiversité.
Avec le Museum National d’Histoire Naturelle, la LPO participe à l’élaboration de la liste rouge UICN des espèces d’oiseaux menacés en France.
Des combats
En tant représentant officiel de Birdlife internationale en Europe, la Ligue de Protection des Oiseaux n’hésite pas à faire appel à la justice pour défendre sa cause. A ce jour, 139 actions en justice auraient été intentées par la LPO.
En France, l’association bénéficie de l’agrément « Protection de l’environnement », « ce qui lui permet de porter plainte et de se constituer partie civile contre les infractions aux dispositions législatives relatives à la protection de la nature et de l’environnement, par le biais de sa Mission juridique. »
L’un de ses combats les plus récents concerne le braconnage des oiseaux dits familiers. A cette occasion nous avions d’ailleurs interviewé Yves Verilhac, directeur général de la LPO. Une bataille qui a peut-être porté ses fruits puisque début août le ministère de Nicolas Hulot s’ est engagé à mettre un terme au braconnage des bruants ortolans dans les Landes.
Mode de gouvernance
Association de loi 1901, la LPO est présidée depuis 1986 par le journaliste Allain Bougrain Dubourg et dirigée par Yves Verilhac jusqu’au 1er novembre 2022, puis par Matthieu Orphelin. L’association se compose également d’un Conseil administration qui se réunit une fois par trimestre. La liste de ses membres – principalement des enseignants en activité ou à la retraite – est disponible sur le site de l’association.
La Ligue de Protection des Oiseaux est divisée en trois branches :
- Conservation de la nature
- Développement et vie associative
- Relations extérieures, communication et partenariats
L’association compte environ 45 000 membres dont 5 000 bénévoles actifs qui se réunissent en assemblée générale. Derrière le nom LPO se cache en fait 46 structures à travers toute la France. Tout ce petit monde se réunit deux fois par an lors de grandes messes appelées « Conseil National ».
Mode de financement
L’association fonctionne au quotidien grâce à l’aide des particuliers mais également des subventions publiques.
En tant que particulier, vous pouvez aider la LPO de différentes manières :
- En faisant un don : vous devenez ainsi un Biodiv’acteur, comme l’organisme aime appeler ses donateurs. Ne pas oublier que la LPO étant reconnue d’utilité publique votre don vous donne droit à une déduction d’impôt de 66%.
- En adhérent à la LPO : pour adhérer à l’association, il suffit de s’acquitter de 23 € pour une adhésion individuelle, 32 € pour une adhésion familiale et 75 € ou plus si vous souhaitez devenir « bienfaiteur ». Vous devenez ainsi membre de l’association nationale mais aussi de la LPO de votre département ou région. Tout comme le don, l’adhésion vous donne droit à une déduction fiscale !
- En achetant sur la boutique de la LPO : envie d’acheter une nouvelle paire de jumelle, un livre ou une mangeoire pour vos oiseaux ? Pensez à la boutique de la LPO.
Comment créer son propre refuge LPO
La particularité avec la LPO c’est que tout le monde peut créer un refuge dans son jardin – ou presque ! Actuellement plus 20 000 terrains sont des refuges LPO pour la biodiversité. Pour être labellisé en tant que tel, il faut répondre à quelques conditions compilées dans la charte des refuges.
Bien entendu « L’agrément « Refuge LPO » n’a pas de valeur juridique. Il n’entraîne aucune plus-value du terrain concerné, ni aucun statut de protection de celui-ci hormis le droit du propriétaire. »
23 Réponses to “La LPO – Ligue pour la Protection des Oiseaux”
02.08.2021
EL BAKKALIBonjour;
j’ai trouvé un Milan noir blessé, et je crois qu’il a un manque de vision sur un œil vous pouvez me donner des conseils pour conserver la vie de cet animal.
D’avance merci
03.08.2021
Jennifer MatasBonjour, le mieux à faire est de contacter le centre de soins faune sauvage le plus proche de vous pour savoir quoi faire ensuite. Ici, vous trouverez tous les centres en France, par département : https://www.hegalaldia.org/liste-des-centres-de-soins-pour-animaux-sauvages-en-france/
Bon courage !
10.06.2021
XavierBonjour , je souhaite faire baguer une jeune corneille tombée du nid dont nous nous occupons , afin qu’une fois relâchée dans la nature , on puisse la reconnaitre parmi ses congénères .
Les vétérinaires ne pratiquent pas ce type d’intervention , aussi je cherche une assos ou une personne compétente dans ce domaine .
Je suis localisé dans l’Eure 27 (Environs de Gisors).
Cordialement .
18.04.2021
Le Bourg Marie- Clairebonjour, j,ai un grand jardin,1,3 hectare, dont 9000 mètres carrés cultivés en arbres fruitiers, fleurset potager avec ma maison individuelle que je vais bientôt agrandir au rez de chaussée, un grand hangar en tôle et un petit bâtiment en pierre qui loge des hirondelles et quelques chauves souris. J’aimerais accentuer la biodiversité sur ma propriété en fait avoir une véritable maison nichoir et jardin nichoirs. Je peux financer des nichoirs de toutes sortes mais matériellement je suis handicapée et aurais besoin d’aide pour la pose des nichoirs et les conseils pour les bons emplacements. Pouvez vous me contacter pour permettre d’améliorer un refuge supplémentaire pour oiseaux ,hérissons et autres grenouilles et salamandres ?
26.06.2020
CamilleBonjour !
Je m’appelle Camille et je vis au Rwanda. J’ai un projet visant à sauver des cigognes à bec jaune présentes ici.
J’ai crée un crowd funding afin de lever des fonds, voici le lien :
https://fr.gofundme.com/manage/aider-moi-a-sauver-des-cigognes-a-bec-jaune/edit/overview
Vous y trouverez tout le descriptif du projet en anglais et en français.
Tout don, même minime, serait extrêmement utile ! N’hésitez pas à en parler autour de vous…
D’avance un énorme merci !!
Camille.