Au Canada, il n’existe que cinq espèces de mammifères endémiques, autrement dit, qui ne vivent nulle part ailleurs. Parmi elles, la marmotte de l’île de Vancouver, une espèce qui a frôlé l’extinction au début des années 2000 avec une population sauvage qui était tombée à moins de 30 individus.
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Présentation de la marmotte de l’île de Vancouver
Ce gros rongeur est l’un des mammifères les plus rares que l’on puisse apercevoir sur la surface de la Terre ! La marmotte de l’île de Vancouver apparaît depuis 2004 sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) comme étant en danger critique d’extinction.
Marmota vancouverensis de son nom scientifique, est la plus grande représentante de la famille des sciuridés. Un groupe qui englobe d’autres rongeurs comme la marmotte des Alpes et l’écureuil par exemple.
On pourrait décrire cette marmotte comme une sorte de castor dont on aurait remplacé la queue aplatie par la queue d’un écureuil. Elle a la taille d’un gros chat domestique ; un adulte mesure entre 65 et 70 centimètres. Les grands mâles pèsent entre 6 et 7 kg. Quant aux femelles, elles peuvent atteindre 5 kg.
L’espèce est herbivore et se nourrit essentiellement d’herbes et de fleurs. Les marmottes sont connues pour manger plus de 40 espèces de plantes différentes !
Ce gros rongeur vit enfoui dans des terriers en haute altitude des montagnes, à l’extrémité Ouest du Canada. L’animal est doté de grandes dents, de griffes acérées, et de puissantes pattes lui permettant de creuser de grands terriers.
La marmotte de Vancouver est facilement reconnaissable grâce à son joli pelage couleur chocolat et de quelques taches blanches présentes sur son front, son nez et sa poitrine. Les nouveau-nés se distinguent par l’absence de tache blanche. Ils ont une fourrure noire brunâtre uniforme qui disparaîtra avec le temps.
Les marmottes vivent en colonies. Elles passent le plus clair de leur temps à se prélasser sur les rochers et à se méfier des éventuels prédateurs. Seules quelques heures par jour sont destinées à la recherche de nourriture.
Localisation du rongeur menacé
Comme évoqué plus haut, Marmota vancouverensis est originaire de l’île de Vancouver à l’ouest du Canada. Les marmottes vivent généralement à plus de 1000 mètres d’altitude dans les prairies alpines où les avalanches de l’hiver empêchent les arbres de s’enraciner.
A la fin de l’hibernation, c’est dans ces prairies que l’animal pourra se nourrir et reprendre des forces. En effet, ces prairies sont les premières à être déneigées et à fournir les plantes nécessaires à l’alimentation du rongeur.
Ces grands espaces permettent aux mammifères d’avoir plusieurs points d’observations indispensables à leur survie, notamment pour se protéger des prédateurs. C’est ici que les terriers seront bâtis, ils doivent être assez profonds pour pouvoir résister au gel hivernal. Un terrier mesure environ 5 mètres de longueur et doit être suffisamment grand pour accueillir une famille toute entière.
Menaces
Contrairement à la plupart des espèces menacées, l’habitat naturel des marmottes de l’île de Vancouver est relativement bien préservé. Les alpages n’ont pas changé. Toutefois, il y a à peine cinquante ans, les premières tronçonneuses ont fait leur apparition sur l’île. En moins d’un demi-siècle, les campagnes d’abattages ont anéanti presque 4/5ème des forêts locales, créant un environnement ressemblant en tout point à celui des prairies alpines.
Alors que l’hiver se termine, l’animal se retrouve ainsi dans un espace dénué d’arbres, un espace qui lui est familier et qui répond à ses besoins. De ce fait, le rongeur ne se déplace pas vers le haut des montagnes.
Cette proximité avec l’homme nuit à l’espèce, notamment avec les accidents de voitures proche des routes.
L’homme a indirectement créé une seconde menace. Du fait du réchauffement climatique, des variations de températures ont été découvertes lors de l’hibernation du mammifère. Le changement de températures influence le rythme cardiaque et fait perdre à l’animal une énergie considérable.
Cette menace semble s’accroître avec les années et risque d’engendrer de graves conséquences pour la survie de l’espèce.
Enfin, les marmottes doivent continuellement se méfier de leurs prédateurs : les couguars et les loups. Or, dans ces paysages découverts après l’abattage des arbres, elles sont encore plus exposés qu’avant au danger. Ce qui accroît les pressions de prédations sur les populations.
Efforts de conservation
De nombreuses actions de conservation sont opérées au profit de l’animal.
En 1988, la Colombie-Britannique – province où vit la marmotte de l’île de Vancouver – a recruté un groupe de scientifiques et de professionnels de la faune et de la flore, afin d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de relance pour la marmotte de l’île de Vancouver. Ces chercheurs travaillent en partenariat avec quelques associations locales, et tentent d’approfondir nos connaissances sur l’espèce, d’établir des rapports annuels sur les progrès du plan de relance de la marmotte et de tirer partie des précédentes découvertes permettant ainsi de contribuer à la protection du mammifère.
L’effectif total de l’espèce avait chuté à moins de 100 individus dans la fin des années 1990.
Suite à cette forte baisse de la population, un certain nombre d’individus a été capturé et élevé en captivité. De 1997 à 2004, 56 marmottes ont été élevées en captivité (31 mâles et 25 femelles) dans des centres de conservation. La majorité était des marmottons afin de ne pas perturber les colonies locales.
Après avoir rencontré plusieurs difficultés – les marmottes captives ne se reproduisaient pas bien au début, notamment parce qu’elles n’entraient pas en hibernation alors que cela semble être une condition indispensable à leur reproduction, et puis la majorité des individus relâchés se faisaient tuer par des prédateurs comme les cougars -, cette action a connu un certain succès et est toujours d’actualité.
La réintroduction se fait désormais en deux phases : les marmottes nées en captivité sont d’abord réintroduites pendant un an dans une colonie sauvage sur le mont Washington pour s’habituer à la nature, tout en étant dans un secteur étroitement surveillé par les chercheurs où les activités humaines et les prédateurs sont moins fréquents. Puis, certaines colonies sont relâchées en pleine nature afin de repeupler les montagnes canadiennes, dans des zones sauvages.
Les marmottes sont tellement rares aujourd’hui qu’elles sont toutes marquées, numérotées et baptisées. D’après les estimations des scientifiques, environ 10 % des marmottes sauvages seraient nées en captivité via ce programme. Un pourcentage qui peut paraître peu élevé, mais qui a permis d’assurer un renouvellement génétique des populations et d’assurer un repeuplement de différents sites montagneux.
De plus, l’espèce est répertoriée comme en voie de disparition en vertu de la loi sur les espèces menacées aux Etats-Unis (loi du 23/01/1984) et par le Comité sur la Situation des Espèces en Péril Au Canada (COSEPAC) en mai 2000.
Grâce à ces efforts de conservation, on estime la population actuelle de l’espèce entre 250 et 300 individus.
Reproduction de la marmotte de l’île de Vancouver
L’accouplement a lieu sous terre en mai, peu de temps après le réveil de l’hibernation. Les petits, jusqu’à 6 par portée, naissent dans le terrier au mois de juin. Ils pointent le bout de leur museau à la surface au moins un mois plus tard.
Les nouvelles colonies de marmottes se forment lorsque les petits, devenus adolescents, quittent le nid familial pour élire domicile sur leur propre montagne. C’est de cette façon que les colonies existantes se renouvellent et que l’espèce se multiplie.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 3 ou 4 ans. C’est à ce moment là que les femelles vont commencer à donner naissance à de petit marmottons mesurant à peine 3 centimètres et ne pesant pas plus de 40 grammes.
L’espérance de vie de l’animal est estimée à 10 ans dans la nature et 15 ans en captivité.
La marmotte de l’île de Vancouver est connue pour être un bon parent. Elle prend soin du nid familial et monte souvent la garde pour protéger sa progéniture.
En savoir plus
L’hibernation est un état d’hypothermie pouvant durer des mois, qui permet à l’animal de conserver son énergie pendant l’hiver alors que la nourriture manque. C’est exactement ce que fait la marmotte de l’île de Vancouver.
Les mâles et les femelles perdent jusqu’à un tiers de leur masse corporelle durant cette période. Le rythme cardiaque de la marmotte de Vancouver baisse jusqu’à 3 à 4 battements par minute. En activité normale, son rythme cardiaque varie entre 110 et 200 battements par minute.
Au début du printemps, à mesure que les neiges de l’hiver disparaissent, les marmottent sortent d’un long sommeil hivernal. Après 7 mois d’hibernation, le petit rongeur peut enfin retrouver son rythme : se nourrir de plantes et se reposer paisiblement dans les prairies alpestres de cette magnifique île du pacifique Nord.
L’un des signes particuliers de cette marmotte est son sifflement, facilement reconnaissable à travers toutes les forêts avoisinantes. L’animal utilise son sifflement principalement lorsqu’il se sent en danger, pour prévenir ses congénères.
3 Réponses to “La marmotte de l’île de Vancouver”
20.10.2022
anonyme_5264LOL nul les marmottes
27.02.2015
Puceau des ÎlesMerci pour ces infos, dommage que nous ne puissions pas en faire plus pour ces marmottes. Comment pensez-vous que nous puissions aider les espèces menacées ?
04.11.2014
Cécile ArnoudPour les inconditionnels de la marmotte, à voir aussi ce documentaire de 2010 qui nous montre la marmotte de l’île de Vancouver dans son habitat naturel, des images très rares : https://www.youtube.com/watch?v=dIndRcQvxf4&feature=share