Avec près de 84 000 km², la Guyane est la deuxième plus grande région de France. Paradoxalement, il s’agit aussi de la région la moins peuplée : seulement 250 000 habitants y vivent, dont 55 000 dans la seule ville de Cayenne. La densité de population extrêmement faible, avoisinant 3 habitants par km², s’explique par l’impressionnante couverture forestière de la région : celle-ci s’étale sur environ 95% du territoire. Les Nouragues et les marais de Kaw-Roura, les deux plus grandes réserves naturelles de France, y sont délimitées et foisonnent littéralement de vie animale.
La forêt équatoriale guyanaise est l’une des plus préservées du monde, que ce soit sur le plan de la faune ou de la flore. Au total, 5500 espèces végétales ont été recensées dans le département, dont quelques 1300 espèces d’arbres. Sur un seul hectare, plus de 150 arbres différents peuvent se côtoyer. La faune y est également d’une richesse incroyable : 750 oiseaux dont une trentaine de perroquets, 186 mammifères, 500 poissons, 110 amphibiens , 150 reptiles et des centaines de milliers d’insectes différents cohabitent sur ce territoire sauvage. Des milliers de nouvelles espèces sont découvertes chaque année par les très nombreux scientifiques travaillant dans ces écosystèmes uniques.
Aujourd’hui, selon l’UICN, cette région d’outre-mer abrite :
- 4 espèces en danger critique d’extinction : la tortue à écailles, le mérou goliath, le requin bécune et le poisson-scie tident.
- 10 espèces en danger, dont le rorqual commun, la loutre géante et la tortue verte.
- 32 espèces vulnérables dont l’oncille, un félin nocturne de la même lignée que les ocelots, et le grand cachalot.
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Contrairement à de très nombreux pays d’Amérique du sud, l’exploitation forestière cause assez peu de dommages à l’environnement : le climat n’est pas propice à la culture du soja, très en vogue au Brésil, et les scieries industrielles ne peuvent s’établir en Guyane du fait de la piètre qualité du réseau routier. Ce dernier s’est toutefois considérablement amélioré depuis deux décennies, ce qui a d’une part provoqué une fragmentation écologique et d’autre part entraîné le développement d’une chasse non maîtrisée. Les dommages sur la faune semblent toutefois rester modérés.
Le réchauffement climatique menace également la forêt amazonienne dans son ensemble et fait peser sur sa biodiversité une épée de Damoclès. En parallèle de ces menaces, que l’on pourrait qualifier de traditionnelles, la Guyane subit les conséquences néfastes de très nombreuses communautés d’orpailleurs. Le sol du territoire est en effet riche en or et attire notamment des clandestins brésiliens en quête du précieux métal. L’orpaillage, illégal ou non, entraîne l’utilisation très importante de mercure, un polluant pouvant se muer en neurotoxique. Loin d’être anecdotiques, les activités aurifères menacent ainsi gravement les populations établies à l’intérieur de la forêt guyanaise : la chaîne alimentaire est déjà contaminée, du plus petit poisson de l’Oyapock aux Amérindiens, premiers habitants de l’Amazonie.