Comme son nom le sous-entend, Panthera est une ONG dédiée à la protection des félins sauvages. Elle est, à l’heure actuelle, la seule ONG entièrement consacrée à cette cause, ce qui en fait un acteur de référence pour la sauvegarde des félins dans leurs milieux naturels à travers le monde. Toutes les espèces sont concernées par son action : des programmes d’envergure ont été créés pour lutter contre la disparition du tigre, de la panthère des neiges, du guépard, du jaguar, du lion, du léopard et du puma – les plus grandes espèces de félins – et un dernier programme est dédié à l’étude et la conservation de tous les autres félins largement plus méconnus, comme le chat des sables par exemple. Panthera pilote des opérations de terrain dans 36 pays différents depuis son siège basé à New-York et ses différentes antennes, dont celle francophone située en France.
Les dates clés de Panthera
- 2006 : Création de Panthera aux Etats-Unis. Les fondateurs sont Dr. Thomas S. Kaplan, Daphne Recanati Kaplan et Dr. Alan Rabinowitz. La même année naissent les programmes dédiés aux tigres et aux lions
- 2008 : Début des programmes consacrés aux pumas et à la panthère des neiges
- 2011 : Panthera intègre le fonds « Save the Tiger », un organisme très actif dans la conservation des tigres sauvages
- 2012 : Naissance de la « Panthera’s Tiger Task Force », une patrouille spécialisée dans la lutte contre le braconnage des tigres
- 2014 : Création de la « Global Alliance for Wild Cats »
- 2015 : Panthera sort un rapport sur l’état des lions en Afrique de l’ouest
- 2016 : Une antenne francophone est créée en France. La même année, le programme « léopard » est étendu à l’Asie du sud-est et des caméras anti-braconnage sont installées en Afrique de l’ouest et en Asie
Ses principales actions
Lutter contre le braconnage
Il s’agit de l’un des principaux fléaux qui pèsent sur les félins de tous les continents : l’abattage illégal. Que ce soit dans le cadre de chasses aux trophées, pour récupérer des parties de leurs corps comme les crânes ou les crocs ou en guise de représailles suite à l’attaque et la prédation de bétail, ces grands prédateurs se retrouvent souvent pourchassés par des braconniers ou des éleveurs. Le braconnage concerne également les proies des félins, les impactant doublement. Panthera s’est donc donné pour mission de lutter contre toutes ces activités illicites partout sur le globe. Pour cela, l’ONG conçoit ses propres pièges photographiques – et en a déployé plus de 16 000 à ce jour – afin de suivre les animaux et les protéger des braconniers, et a aussi noué plus de 200 partenariats en local pour agir plus efficacement sur le terrain.
Protéger le territoire des félins
La protection de l’habitat des félins sauvages est fondamentale pour conserver des populations viables dans le temps. Et cela vaut aussi durant leur déplacement d’une zone protégée à l’autre. Sécuriser les couloirs entre ces zones fait partie des missions de Panthera. Par exemple en 2013 en Namibie, l’ONG a collaboré avec le Kwando Carnivore Project (KCP) pour sécuriser les passages entre les différentes zones protégées pour les lions. Il faut savoir que lorsqu’un lion devient mature, il quitte son groupe pour en trouver un autre. Cette errance n’est pas sans danger, surtout si le félin croise la route de braconniers, de fermiers craignant pour leur bétail, ou autre. Sécuriser les voies d’accès pour passer d’une aire protégée à l’autre est donc primordial et a permis de réduire de 85 % le nombre de têtes de bétail tuées dans la région… et donc les abattages de lions en représailles. « Nous tentons de créer des partenariats durables aussi bien avec des tribus locales, les autorités forestières nationales et régionales, d’autres experts en matière de conservation, et des ONG internationales pour sécuriser et préserver et sécuriser ces zones clés », résume Panthera.
Sensibiliser
Pour que toutes ces actions servent l’avenir des félins sauvages, il faut aussi penser à plus long terme. C’est ce que fait Panthera en menant des actions de sensibilisation afin de favoriser le « vivre ensemble » entre les populations locales et les grands prédateurs qui partagent un territoire commun. Les conflits Homme-faune sont en effet récurrents et causent d’importants dommages. « Cultiver cette coexistence par l’éducation, le développement économique et l’écotourisme représente une importante partie du travail de Panthera dans le monde », note l’ONG dans son rapport annuel 2017. Au Brésil, elle a mené une étude phare sur l’écotourisme en lien avec le jaguar, montrant que des activités écotouristiques pouvaient fonctionner à proximité de fermes d’élevage et s’avérer rentables, contrebalançant les éventuels dommages causés sur le bétail par ce super-prédateur. « Les résultats de cette étude ont même surpris les scientifiques qui ont prouvé que les jaguars valaient environ 60 fois plus pour le tourisme que le coût potentiel qu’ils pourraient infliger aux éleveurs », rappelle Panthera. Des fonds de compensation pour rémunérer les éleveurs en cas de perte de l’une ou plusieurs de leurs bêtes, financés par les dons des écotouristes pourrait favoriser une cohabitation pacifique. D’ailleurs, l’ONG souhaite créer en 2018 de nouvelles aires protégées pour le jaguar dans la forêt de San Lucas en Colombie et sur le territoire Awaltara au Nicaragua.
Mener des études
Panthera, c’est aussi plus de 100 experts travaillant sur les 40 espèces de félins qui vivent dans la nature. Tous publient régulièrement des études scientifiques permettant d’en apprendre plus sur ces animaux et ainsi, mieux les protéger. « L’une des façons de nous distinguer dans la communauté de la conservation, c’est l’accent que nous mettons sur la recherche et l’apprentissage », souligne Panthera. Les données recueillies sur le terrain à propos des félins et les raisons de leur déclin permettent d’élaborer des stratégies de sauvetage plus ciblées et donc plus efficaces. Sur la seule année 2017, les scientifiques de Panthera ont publié près de 70 études. Le Dr. Mark Elbroch et son équipe ont par exemple publié une étude dans la prestigieuse revue Science Advance portant sur les pumas. Ils ont compilé l’équivalent de 17 années de données récoltées sur le terrain dans les montagnes du parc national du Grand Teton, dans le Wyoming (Etats-Unis), grâce à des colliers GPS et des pièges photographiques. Leur travail a permis de démontrer la complexité des relations sociales instaurées par les pumas, pourtant réputés solitaires, montrant notamment qu’ils partagent leurs carcasses entre congénères.
Gouvernance
Panthera est dirigé par un conseil d’administration composé de 13 personnes et présidé par Dr. Thomas Kaplan – le cofondateur de l’ONG – et Dr. Frédéric Launay. Chaque programme de sauvegarde est également piloté par une personne en particulier :
- Le programme léopard est dirigé par Dr. Guy Balme
- Le programme lion et le programme guépard sont dirigés par Dr. Paul Funston et Dr. Kim Young-Overton
- Le programme tigre est dirigé par Dr. John Goodrich
- Le programme panthère des neiges est dirigé par Dr. Tom McCarthy
- Le programme jaguar et le programme puma sont dirigés par Dr. Howard Quigley
- Joe Smith est en charge du programme « Conservation Action »
- Hugh Robinson pilote le laboratoire d’analyse des paysages ou « Landscape Analysis Lab » en anglais.
Panthera dispose également d’un conseil scientifique où siègent 20 personnes et présidé jusqu’à récemment par le Dr. Alan Rabinowitz (le second cofondateur de l’ONG, malheureusement décédé le 5 août 2018), et d’un conseil de la conservation composé de 73 personnalités influentes, dont des célébrités telles que les actrices Jane Alexander et Glenn Glose, l’acteur Jérémy Irons ou encore la chanteuse Shania Twain, mais aussi des chefs d’entreprises, des journalistes, etc.
Financement
Panthera finance ses programmes de conservation grâce aux dons reçus de la part de particuliers ou d’entreprises et autres organismes. Parmi les principaux mécènes francophones, citons la Fondation Brigitte Bardot, l’association Beauval Nature ou encore le Parc des Félins. En 2017, l’ONG a réuni un peu plus de 13,7 millions de dollars qu’elle a tout ou partie réinvesti dans ses différentes actions. En effet, Panthera a utilisé 13,4 millions pour :
- La sauvegarde des jaguars (22 %)
- Les tigres (20,1 %)
- Les panthères des neiges (9,9 %)
- Les lions (8,4 %)
- Les léopards (6 %)
- Les guépards (3,1 %)
- Les pumas (1,2 %)
Le reste des dépenses a concerné les frais de fonctionnement (12,8 %), le financement de projets spéciaux comme des bourses pour des étudiants dont les projets sont retenus par un comité de sélection (6,2%), des programmes éducatifs, la technologie et autres.
par Jennifer Matas
5 Réponses to “Panthera”
23.01.2021
Reno BachmannBonjour. Je souhaite travailler avec vous concrètement ! En stage ou en CDD/CDI… J’ai terminé ma formation de soigneur animalier, mais j’ai besoin d’expérience. De plus, j’ai un projet professionnel précis. Pouvez-vous me mettre en relation avec quelqu’un qui pourra éventuellement m’aider ?
Cordialement.
26.01.2021
Jennifer MatasBonjour, si vous souhaitez joindre Panthera France, le plus simple est de passer directement par leur site http://www.panthera.org/france.
05.03.2019
augustebonjour je travaille dans une animalerie et je viens de recevoir un appel plutôt surprenant. mon interlocuteur me demande si on fait des croquettes pour tigre ou des chats vivants pour le nourrir. je ne sais pas quoi en penser et j’aimerais un conseil. merci
05.03.2019
Jennifer MatasBonjour, en effet c’est très inquiétant et cela laisse penser que ce particulier détient un animal sauvage qu’il ne devrait pas. En effet, détenir un animal sauvage tel qu’un tigre sans les autorisations nécessaires, c’est illégal. Malheureusement, cette mode devient de plus en plus fréquente, comme nous y faisions référence dans l’un de nos articles : https://www.especes-menacees.fr/actualites/trafic-grands-felins-france/. Avez-vous pu noter son nom, ses coordonnées ou son numéro de téléphone ? Bref, un indice pour permettre aux autorités de le retrouver et de vérifier qu’il a le droit de détenir un tel animal ? Si oui, contactez la gendarmerie. Si non, restez attentif, la personne pourrait chercher à vous joindre à nouveau pour obtenir d’autres renseignements. Dans les cas de détention de félins par des particuliers, il est important d’agir vite pour prendre en charge l’animal, car celui-ci est souvent carencé, affaibli et en mauvaise santé lorsqu’il est récupéré.
30.01.2019
FellahBonjour, je m’appelle Camille j’ai 20 ans, je suis horrifiée par tout le mal que l’on peut faire à tout ces animaux sauvages si beaux si utiles à notre monde . J’aimerais pouvoir les protéger autrement que par des dons , j’aimerais pouvoir avoir la possibilité de les sauver .
Pourriez-vous me dire si vous avez besoin d’aide .
Je suis prête à vous aider .
Merci infiniment .