Ce petit marsupial très populaire sur internet à cause de son sourire qui ne le quitte jamais ne vit qu’en Australie où il a été découvert pour la première fois en 1658. Malgré le succès qu’il rencontre auprès du public et sur les réseaux sociaux, Setonix brachyurus de son nom scientifique est une espèce menacée dont la population sauvage décline.
Description du quokka
Caractéristiques physiques
Petit mammifère appartenant à la famille des macropodidés comme le kangourou, le quokka est un marsupial au physique plutôt enjôleur. Devenu un véritable phénomène viral, les Australiens et les touristes se bousculent pour faire des selfies avec lui. La raison : l’éternel sourire qu’il semble arborer. Celui-ci se prolonge jusque sur des bajoues charnues qui ne sont pas sans rappeler celles du hamster. C’est pour cette raison qu’il est parfois présenté comme « l’animal le plus heureux du monde », ce qui tranche avec son niveau de menace dans la nature.
Entièrement recouvert d’un pelage brun-marron, le corps du quokka se termine par une longue queue. Le plus souvent debout en appui sur ses pattes arrière, le petit marsupial dispose de deux pattes avant plus courtes terminées par des griffes qui lui servent à creuser la terre et, plus rarement, grimper aux arbres pour trouver de la nourriture.
Il existe un dimorphisme sexuel : en effet, les mâles sont plus grands et mesurent en moyenne 49 cm pour un poids compris entre 2,7 et 4,2 kg tandis que les femelles, elles, dépassent rarement les 46 cm pour un poids allant de 1,6 à 3,5 kg. Avec de telles dimensions, le quokka est considéré comme le plus petit de tous les wallabies, bien qu’il ait son propre genre – Setonix – en raison de caractéristiques qui lui sont propres.
Régime alimentaire
Le quokka est un herbivore qui se nourrit de feuilles et de tiges qu’il trouve dans son environnement direct.
Les individus qui vivent sur le continent mangent ainsi principalement des plantes du genre Thomasia, des fleurs de l’espèce Dampiera hederacea ou encore Mirbelia dilatata, qui ne poussent que dans cette partie de l’Australie. Sur les îles, le régime alimentaire du petit marsupial se constitue essentiellement de plantes grasses comme Arthrocnemum halocnemoides, Carpobrotus aequilaterus et Rhagodia baccata. Il lui arrive aussi de se sustenter d’arbustes comme Acacia rostellifera, une sorte de mimosa endémique.
Parce qu’il vit aussi aux abords d’habitations humaines, le quokka peut parfois aller piocher dans les déchets de quoi compléter ses repas journaliers. Il peut également lui arriver de manger quelques escargots, mais cela reste occasionnel. Comme les kangourous, les quokkas ont la capacité de stocker de la graisse à la base de leur queue. Cela les aide à tenir en cas de périodes difficiles pour trouver de la nourriture ou lorsque la saison fait que les végétaux disponibles sont moins riches. Nocturne, il attend généralement la tombée de la nuit pour sortir se nourrir.
Habitat
Le quokka est endémique du sud-ouest de l’Australie. On le trouve principalement dans les îles Rottnest et Bald, mais aussi sur l’île principale australienne dans les environs de Perth, Bundury et Albany. Son aire de répartition totale s’étend sur environ 20 000 km² mais elle est très fragmentée et il y a très peu, voire aucun, contact entre les populations d’une zone et une autre.
Dans le détail, le petit marsupial a été identifié sur dix sites différents où vivent sept sous-populations distinctes :
- L’île de Rottnest ;
- L’île chauve ;
- La forêt de Jarrah du Nord ;
- La forêt centrale de Jarrah ;
- La forêt méridionale de Jarrah-Karri ;
- La côte sud ;
- La chaîne de Stirling.
Certains groupes sont plus petits que d’autres, comme par exemple celui de la plaine côtière de Swan dont on soupçonne l’existence depuis la découverte d’une carcasse de quokka. Toutefois, cette sous-population est isolée des autres et peu nombreuse. Elle pourrait donc s’éteindre dans un avenir proche. A l’inverse, la population de l’île Rottnest est la plus importante et compterait plus de 8 000 quokkas. Viennent ensuite les populations de l’île Bald et de la forêt de Jarrah du Nord avec chacune un peu moins d’un millier d’individus. Toutes les autres comptent moins de 100 individus.
Setonix brachyurus aime vivre dans les sous-bois denses en végétation. Ce type d’habitat lui offre non seulement tout ce dont il a besoin pour se nourrir mais il lui sert aussi d’abri pour se protéger d’éventuels prédateurs. L’été, le petit mammifère y trouve de l’ombre pour supporter plus facilement les fortes chaleurs. Généralement, le quokka ne s’éloigne pas trop des points d’eau douce car il a d’importants besoins. Il n’est donc pas rare de le trouver dans des zones plutôt marécageuses.
Menaces
Le quokka est une espèce menacée, classée comme « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il existerait moins de 10 000 individus matures en Australie et la majorité des sous-populations déclinent. Seuls les groupes des îles Rottnest et Bald sont considérés comme stables mais très sujets aux risques de consanguinité. Il y a donc urgence à protéger ce petit mammifère partout sur son aire de répartition. D’autant que les menaces qui ont causé son déclin restent d’actualité.
Les espèces invasives
Introduit par les colons britanniques, le renard roux (Vulpes vulpes) s’est vite transformé en espèce invasive en Australie. Se reproduisant sans contrôle et sans rencontrer de prédateur naturel, il a trouvé sur ce territoire tout ce dont il avait besoin pour chasser et s’étendre à vitesse grand V.
C’est lui qui serait à l’origine du déclin massif du quokka dans certaines zones de son habitat naturel à partir des années 1930. Les chats sauvages et les dingos font également partie des principales menaces du quokka.
La fragmentation et la destruction de son territoire
Comme évoqué plus haut, l’aire de répartition du quokka est très fragmentée et les individus ne migrent pas d’une zone à l’autre – ou très rarement et uniquement sur le continent. Résultat : la diversité du patrimoine génétique s’appauvrit. Or, cela peut avoir de graves conséquences sur la pérennité de l’espère dans un futur proche.
En effet, la consanguinité peut avoir des effets sur le système immunitaire et la capacité des individus à se reproduire, mais aussi causer des malformations et des décès prématurés.
A cela s’ajoute la destruction de son milieu naturel. Pour une fois, le premier visé n’est pas l’Homme mais le porc sauvage (Sus scrofa). En effet, cette espèce dévaste les zones marécageuses où vit le quokka, piétinant sur son passage la végétation et créant des brèches dans les sous-bois denses par lesquelles peuvent s’engouffrer des prédateurs. Certains endroits sont ainsi devenus inhabitables pour le petit marsupial qui a dû les quitter pour en trouver de nouveaux plus appropriés à son mode de vie.
Bien entendu, l’homme a lui aussi joué un rôle sur le déclin de l’espèce puisqu’en défrichant certaines zones forestières, il a contribué à la fragmentation de son territoire. Les incendies à répétition font aussi partie des dangers qui nuisent à la survie de l’espèce dans la nature. Au début de l’année 2015, un violent incendie s’est déclenché du côté de Northcliff, au sud-ouest de l’île-continent, ravageant sur son passage plus de 100 000 hectares de bush australien et tuant plus de 400 des 500 quokkas qui vivaient dans les environs.
Le trafic routier est également pointé du doigt et identifié comme principale cause de décès des quokkas dans plusieurs sites de son aire de répartition, notamment du côté de la forêt de Jarrah.
Efforts de conservation du quokka
La loi australienne reconnaît l’espèce comme étant une espèce menacée depuis 1996. Par ailleurs, certains quokkas vivent déjà dans des zones protégées comme par exemple la réserve naturelle de la baie Two Peoples, le parc national Torndirrup, celui de Manypeaks et le parc national de Stirling. Mais une grande partie réside dans des forêts domaniales où aucune surveillance ni protection quelconque n’est possible.
Pour lutter contre le déclin de l’espèce, un plan de sauvegarde a été mis en place en 2013 par le gouvernement australien. Baptisé « Western Australian Wildlife Management Program » pour « Programme de gestion de la faune d’Australie de l’Ouest », ce projet s’étend jusqu’en 2023 et a pour objectif a minima de stabiliser les populations existantes et d’empêcher que le quokka ne passe dans la catégorie supérieure de la liste rouge des espèces menacées, à savoir « en danger ». Pour cela, des actions de suivi des populations ont été instaurées afin de déterminer quelles sont leurs zones réelles d’habitat et s’assurer de leur bon état de santé.
Il est par ailleurs prévu de maintenir les efforts en matière de lutte contre les prédateurs invasifs que sont les renards et les chats, et de créer un contrôle des déplacements des porcs sauvages. Afin de maintenir une certaine diversité génétique, l’élevage de quokkas en captivité en vue de leur réintroduction et le déplacement d’individus sauvages d’une zone à l’autre font également partie du programme.
Reproduction du quokka
A l’état sauvage, les quokkas atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 18 mois. Il n’existe pas de saison plus propice qu’une autre à l’accouplement et la reproduction de Setonix brachyurus peut se produire tout au long de l’année, même si une légère baisse des naissances s’observe généralement durant l’été.
Le quokka étant un marsupial, il s’agit d’un mammifère chez qui la femelle présente la particularité d’avoir une poche ventrale comme c’est le cas pour les kangourous ou le bilby par exemple. Lorsqu’ils naissent après une gestation de 27 jours environ, les petits sont minuscules, dépourvus de poils et aveugles. Ils doivent terminer leur croissance dans la poche de leur mère.
Une femelle quokka peut sevrer jusqu’à deux petits par an, à raison d’un bébé par mise bas. Ce qui implique qu’elle se reproduit immédiatement ou presque après sa première gestation. Un jeune quokka a besoin de rester 6 à 7 mois dans la poche de sa mère. Il y retourne de façon ponctuelle lorsqu’il se sent en danger ou s’il a froid. Mais attention, si elle est poursuivie par un prédateur, la femelle n’hésitera pas à jeter son petit en-dehors de la poche pour faire diversion et se sauver ! Un réflexe de survie commun à d’autres marsupiaux. A noter que l’espérance de vie d’un quokka est d’environ 10 ans.
2 Réponses to “Le quokka”
21.05.2022
LOULA FANDEMANGAje fais un exposé merci bcp vous etes genial
02.11.2019
ManuelTrop beau et trop mignon mais très intéressant