Présentation de la raie de Malte
La raie de Malte, de son nom scientifique Leucoraja melitensis, est une raie endémique de la mer Méditerranée, ce qui n’est le cas que de quatre espèces de raies. Cet animal appartient à la classe des chondrichtyens (poissons cartilagineux) et à l’ordre des rajiformes, qui comprend l’ensemble des raies. Les raies se caractérisent par un corps plat et de grandes nageoires en forme d’aile. En règle générale, leur alimentation se concentre sur des crustacés et des poissons.
D’après les critères de l’UICN, la raie de Malte est en danger critique d’extinction et est non évaluée par la CITES. Triste palmarès, on la retrouve également sur la liste rouge Greenpeace International. Celle-ci répertorie les poissons sur-pêchés, c’est-à-dire ceux dont la pêche présente un risque allant du danger pour l’écosystème jusqu’à la destruction de l’espèce.
Les raies de Malte recensées mesurent entre 9 et 50 centimètres. Elles ont le corps plutôt court, à peine plus grand que leur queue. Sur leurs nageoires, un petit ovale ocellé et trois petites taches sombres contrastent avec la teinte brun clair de leur dorsale. Enfin, pour ce qui est de la partie ventrale, la couleur est assez blanchâtre.
Localisation
Comme évoqué plus haut, Leucoraja melitensis est endémique de la mer Méditerranée. Dans les années 1980, son territoire s’étendait sur un quart de la surface de la mer. On en rencontrait alors au large des côtes du golfe de Lyon, d’Algérie, d’Italie, de Tunisie.
Aujourd’hui, les raies recensées se concentrent principalement dans le canal de Sicile et autour de l’île de Malte.
On les rencontre à une profondeur comprise entre 60 et 800 mètres, bien qu’il soit plus commun de les trouver au-delà des 400 mètres.
Menaces
Le nombre d’individus n’est pas clairement connu, même si une étude du MEDITS (institut d’étude sur le chalut de fond en mer Méditerranée) des années 90 estimait ce nombre à un niveau proche de 35 200. Néanmoins, la population tend à se réduire. Cette baisse, et donc les menaces qui planent sur cette espèce menacée, reposent sur 2 points :
- Son caractère endémique rend l’espèce vulnérable car son habitat est très limité. Les activités maritimes très importantes dans la mer Méditerranée n’aident pas au développement de l’animal.
- Plus particulièrement, la pêche au chalut est une menace pour la raie de Malte qui peut ne représenter qu’une prise accessoire. De plus, cette technique, très utilisée dans la région, détériore les sédiments et plus généralement les fonds marins.
Efforts de conservation
Il existe des mesures concrètes qui sont préconisées pour sauvegarder la raie de Malte :
- Eviter les activités de pêche au-delà de 500 mètres de profondeur.
- Instaurer des normes sur le matériel de la pêche au chalut qui permettrait de mieux sélectionner les espèces pêchées et donc de limiter les prises accessoires.
- Créer de nouvelles zones où la pêche au chalut est interdite afin d’assurer un développement durable où la population des fonds marins est préservée ainsi que leurs œufs.
Il existe également différentes institutions qui défendent les intérêts de la raie de Malte et plus largement de la faune marine. Celles-ci mettent en avant la nécessité de préserver la faune marine, d’avoir une action de protection à l’échelle transnationale, de donner les outils nécessaires aux acteurs de terrain (lois, moyens financiers, …).
Parmi celles-ci, on retrouve notamment ICRAM (Institut Central de la Recherche Marine), le FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), ou bien encore la GFCM (Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée) qui est encadrée par la FAO.
Reproduction de la raie de Malte
Il y a peu d’informations sur la reproduction de la raie. Le peu que l’on sait est que la reproduction a lieu tout au long de l’année, même si les femelles qui ovulent sont plus souvent observées au printemps ou en automne. Elles produisent entre 10 et 56 œufs par an. Les raies sont matures lorsqu’elles atteignent 40 centimètres.
Les informations telles que l’âge de maturité, la longévité, la taille à la naissance, la période de gestation ou bien le taux de fécondité sont inconnues. C’est aussi le cas du taux de croissance de la population, ainsi que de sa mortalité.
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