Le changement climatique reste l’un des défis majeurs de notre époque, suscitant une multitude de solutions et d’interventions proposées. Au milieu de ces discussions, une nouvelle recherche met en lumière le sentiment du public à l’égard des différentes stratégies d’atténuation du changement climatique. L’étude a mis en évidence une inclination significative des gens vers des solutions naturelles telles que la plantation d’arbres et la conservation des forêts tropicales par rapport à des méthodes plus technologiques comme la géo-ingénierie.
L’étude qui couvre un examen approfondi de plus de 1,5 million de messages sur les réseaux sociaux de la plateforme X (anciennement connue sous le nom de Twitter) a été menée à l’aide de modèles linguistiques avancés alimentés par l’intelligence artificielle par des chercheurs de l’Université de Cambridge, du Mercator Research Institute, de l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA) et de l’Université de Boston. Ces chercheurs ont identifié un schéma clair dans la réponse émotionnelle du public à différentes solutions de changement climatique, en particulier celles étiquetées comme géo-ingénierie.
La géo-ingénierie suscite la « peur et le dégoût ». Les messages liés au terme « géo-ingénierie » étaient souvent associés à des sentiments négatifs tels que « dégoût » et « peur ». Ce terme est fréquemment lié à des stratégies technologiques radicales, telles que la pulvérisation d’aérosols dans l’atmosphère ou le déploiement de voiles solaires dans l’espace. Des idées comme celles-ci semblent susciter une grande appréhension dans le discours public. En revanche, les efforts de nature, y compris la préservation des écosystèmes de stockage de carbone comme les forêts tropicales, les forêts de varech et les tourbières, ont recueilli des expressions plus positives, notamment de la « joie ». Ces résultats reflètent un plus grand confort et une préférence plus large pour les stratégies naturelles pour lutter contre le changement climatique.
L’assistant-professeur Ramit Debnath, membre du Cambridge Zero et coauteur de l’étude, a souligné l’importance des médias sociaux dans la capture de l’opinion publique. Debnath suggère que les conversations sur les médias sociaux offrent une mine de données pouvant éclairer la manière dont le public pourrait s’engager avec les solutions de changement climatique proposées.
Les conclusions de l’étude interviennent dans un contexte d’avertissements urgents émis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC affirme que la simple réduction des émissions de gaz à effet de serre est insuffisante pour éviter des changements climatiques graves. Il est nécessaire de recourir à la géo-ingénierie climatique active, que ce soit par le biais de la réduction des gaz à effet de serre ou de la gestion du rayonnement solaire, pour empêcher les températures de dépasser les 2 degrés Celsius, le seuil de température reconnu pour prévenir les phénomènes météorologiques catastrophiques.
Les chercheurs ont minutieusement examiné les messages des utilisateurs de X publiés de 2006 à 2021, examinant le discours public sur 20 technologies émergentes en matière de climat. Ces technologies vont de la restauration des écosystèmes à l’afforestation en passant par des méthodes plus invasives, comme la modification de la production de nuages et la gestion du rayonnement solaire.
Finn Müller-Hansen, auteur principal du Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change (MCC), a souligné les limites des méthodes traditionnelles d’enquête pour capturer l’opinion publique authentique. Il a souligné que l’approche de l’étude révèle davantage sur l’engagement authentique du public sur ces questions.
L’analyse des sentiments a révélé un tableau complexe. Près de 800 000 messages discutant de « géo-ingénierie » ont montré une domination des sentiments négatifs sur les positifs. Cependant, en se concentrant sur des stratégies spécifiques, une préférence claire a émergé pour des techniques de réduction des gaz à effet de serre par rapport à des stratégies de manipulation solaire.
L’étude a conclu par une recommandation cruciale. Les auteurs recommandent vivement d’éviter l’utilisation du terme « géo-ingénierie », qui est souvent mal compris et englobe un large éventail d’efforts de mitigation du climat, qu’ils soient naturels ou technologiques. Il existe une anxiété publique significative associée à la géo-ingénierie. En raison de cette forte opinion, il pourrait être bénéfique pour les scientifiques et les décideurs de changer de cap, soit en clarifiant ces préoccupations, soit en se tournant vers la promotion de solutions basées sur la nature qui bénéficient actuellement d’un plus grand soutien public.
En résumé, les résultats de cette étude mettent en évidence la nécessité pour ceux qui évoluent dans les sphères scientifiques et politiques de prendre en compte activement l’opinion publique lors de la promotion et de la mise en œuvre de stratégies d’action climatique. Avec le public apparemment plus favorable aux solutions basées sur la nature, il existe une opportunité d’aligner l’innovation scientifique sur le sentiment public pour favoriser un effort collaboratif de lutte contre le changement climatique.
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